I - Ivresse ensoleillée

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Un an plus tôt...

- Il faudrait qu'on y aille Em.. Dis-je à mon amie.

Celle ci s'étire. Assise sur son manteau qui lui fait office de serviette sur la place, les cheveux emmêlés, et voguant au vent, elle se retourne vers moi.

- Oui je sais, mais ta grand-mère va pas comprendre pourquoi on rentre aussi tôt et j'ai franchement pas envie d'avoir à lui expliquer les péripéties de cette nuit..

- Surtout qu'il y en a eu ahah !

- D'ailleurs, comment ça s'est fini avec Max?

- ouh.. Tu fais bien d'en parler. Mettons nous en route et je te raconterais tout.

Nous marchons depuis 33 minutes exactement. Je fais en sorte d'esquiver le sujet Max , tout en parlant de n'importe quoi. Je me trouve même plutôt créative à ce moment là. Mais Em n'y voit rien, heureusement pour moi.

Ce n'est que de la montée et j'ai les mollets en feu.
Tout ça parce que nous avons voulu rester éveillé toute la nuit et pour cause : dans deux jours nous reprenons les cours. Bye bye les vacances, bonjour les devoirs, les réveils tôt et les ennuis.

Le soleil est levé depuis bientôt 1h. Il se reflète sur les longues parcelles de mur qui se trouvent en face de nous, longeant docilement les maisons encore endormies.
Le spectacle est magnifique, mais je dois avoué qu'il m'est plutôt difficile de rester les yeux ouverts; je tombe de sommeil.

Un petit récapitulatif de la nuit, cette nuit, s'impose.
Tout d'abord nous avons filées juste après le repas, ma grand mère n'était pas vraiment pour mais j'ai utilisé l'excuse de déposer notre sac chez Julie avant de dormir chez elle, ce qui était complètement faux puisque qu'aucune de nous deux ne dormait la bas, pour pouvoir partir plus tôt. Disons que ça a plutôt bien marché.
Nous avons retrouvé tout le monde sur la plage, le soleil n'était pas encore totalement couché et le temps était agréable : voila ce que j'adorais quand je partais en vacances ici.
Le calme, le confort, l'oubli de tout autre univers à part celui des vacances.
J'avais l'impression d'être dans un rêve.
J'étais entourée des personnes qui m'avait fait rire tout l'été, de ceux qui m'avait fait oublié les problèmes que l'on a lorsque l'on est au lycée. Ils avaient prolongé mon premier mois de vacances plus que chaleureux, et me donnait pas du tout envie de ré-attaquer une nouvelle année.

Enfin bon, nous avions commencé la soirée sur la plage, munis de je ne sais combien de bouteilles, grâce auxquelles nous n'étions plus vraiment nous même.
Et c'est dans cet état d'esprit que nous sommes entrés en boîte.
Et c'est là que Max est apparu.

Max et moi c'est une longue histoire.
Il m'a tourné autours pendant 2 ans. Je l'ai rencontré en vacances, mais il s'avérait qu'il habitait au même endroit que moi.
Et c'est là que mes pires histoires ont commencé.
C'est là que ce tourbillon de malheur a débuté. Et je me suis moi même jetée dedans volontairement.
C'est seulement au bout de 2 ans que j'ai tenté ce qui m'avait semblé juste incroyable auparavant. Je suis sortie avec lui, croyant dur comme fer que nous étions fait pour être ensemble.
Ah je ne vous raconte pas à quel point on peut être stupide à 15 ans, surtout moi.
Les deux premières semaines se sont passées à merveille.
Puis est venu le jour où j'ai refusé de le voir parce que je voyais mes amis.
Et c'est tout moi ça.
Privilégiée les autres avant mon copain, tout simplement parce que l'éloignement rapproche.
Non mais qui a sorti cette expression sincèrement ?
Je ne m'en voulais même pas; parce que je fonctionnais comme ça.
Un trop plein de fierté et d'ego me définissait parfaitement. Je croyais gérer la situation mais je m'en suis mordue les doigts.
Plus les jours passaient plus je m'éloignait de lui, au début il revenait sans cesse vers moi, parce qu'il ne fonctionnait pas du tout pareil, il était près à se remettre en question juste pour pouvoir encore être avec moi, chose que je n'étais absolument pas capable de faire.
Je l'ai quitté le 8 août. Croyez le ou non, mais c'était juste après mon anniversaire.
En seulement un jour nous sommes passés de ceux qui se bécotait sur la place de l'hôtel de ville à ceux qui s'insultait par Facebook.
On était puéril et en manque d'arguments.
Il était fou de moi, et je m'en foutais de lui.
Enfin ça, c'était surtout ce que je pensais au début. Parce que la situation s'est vite retournée contre moi.

Le jour se lève.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant