IX - Sans cesse

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J'ai pris du temps avant de comprendre la manipulation qu'il a exercé sur moi, et je dois avouer que parfois, j'ai encore du mal à assembler toutes les pièces du puzzle.

Mais ce garçon est d'une incohérence totale.

Aussi incohérent que la pluie lorsqu'il fait soleil, des pleurs lorsqu'on est euphorique.

Je ne comprendrais jamais complètement toute l'histoire.

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- Je te promet qu'il n'avait jamais été aussi mignon !

C'est la 6ème fois.
6ème fois.
6EME !

Et oui, en effet, c'est la sixième fois qu'elle m'explique, en détails, et vraiment en détails, son après-midi avec Jules.
Bizarrement, elle n'avait jamais été aussi bavarde concernant sa vie sentimentale.
Même si avec moi elle s'ouvrait plus facilement elle avait relativement toujours eu du mal à exprimer ce qu'elle ressentait sincèrement au plus profond d'elle-même, elle était même très souvent têtue sur cette question de relation, sentiment, copain.

Car sa grande fierté l'empêchait d'être la sentimentale qu'elle était au fond. Car elle avait un passé lourd de bagages émotionnels et relationnels qui l'a poussait à être constamment méfiante de ce qu'elle pouvait bien dire.

Mais cette fois-ci était différente.
Je savais qu'elle l'aimait.
Mais je ne pensais pas qu'elle pouvait aimer autant.
À vrai dire, je ne savais pas vraiment grand chose sur les relations où l'amour était omniprésent malgré un relan de fierté qui couvre le tout.

Elle est mignonne.
Là, à me parler de comment se sont déroulés leurs retrouvailles au coin d'une piscine, des pleurs et des rires échangés, des excuses et des promesses, des projets engagés qui se tiennent maintenant la main sur la route qu'ils essaieront de construire ensemble. Au moins pendant un petit bout de chemin.
Je l'espère pour elle.
Pour eux.

Elle m'explique encore une bonne dizaine de fois en reprenant chaque moment qu'elle n'aurait pas assez expliquer comment ce sont passées chaque minute de son après-midi et décrète finalement devoir aller au tennis.
C'est du Em tout craché ça !

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- Dis moi ce que tu as envie de faire ?

Je suis dans le centre de Paris avec Maël. Max a disparu à la seconde où il a su que je venais, et en plus tout ça pour rejoindre sa copine.
Super non?

Mael et d'humeur plutôt joyeuse aujourd'hui, quoi qu'il n'a jamais été de mauvaise humeur à n'importe quel moment où je fus avec lui.
C'est un peu ce qui me plait tant dans cette amitié que l'on réussi à affectionner tous les deux; lorsque l'un va bien, il communique toujours sa joie contagieuse à l'autre de n'importe quelle manière qui soit.

- N'importe, tant que tu enlèves cette tête de six-pied de long que tu me tires, ricane-t-il.

Je souris, il n'a pas tord. Il n'est pas souvent possible que l'on se retrouve pour un séjour chez l'un ou l'autre, même très rarement à vrai dire, alors autant le passer en souriant.

- On va visiter Montmartre, La Défense puis on passera sur les champs de Mars pour que tu puisses voir la tour Eiffel en vrai. Puis..

- Je t'arrête dans ta lancée après on va manger ! Il me tape dans l'épaule et me sourit à pleine dent.

Étrangement je me sens déjà mieux, à ses côtés c'est quasiment impossible de faire la moue et de paraître triste.
Je vous l'ai dit, sa bonne humeur est contagieuse, c'est prouvé.

Le jour se lève.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant