Confidence

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Je lance un regard noir charbon à Lucas, il est là, devant moi, planté comme un piquet à faire comme si de rien était. Si il essaye encore de me toucher, je jure que je lui pète la gueule. Il tente de m'approcher, comme un enfant désemparé il essaye de me prendre dans ces bras, mais je reste là, stoïque, prend mon blouson en cuir et me barre en claquant la porte. Si je reste ici plus longtemps je vais vraiment dégueuler. Je passe la main sur mon visage trempé par les larmes et l'orage ce met à gronder encore plus que tout à l'h. Je sent les gouttes de pluie s'échouer sur mon visage et décide finalement de m'abriter, je me sent seul, minable.

Je te déteste Lucas Odder  sont les dernière paroles que je lui ai dites.


Le prof appelle tous les élèves un par un, comme d'habitude, j'étais juste content de rentrer enfin de vacances. Je n'aime pas vraiment les vacances, surtout celles d'été car contrairement à mes camarades, rester assis toute la journée à ne rien faire n'est pas vraiment mon genre. Je suis l'opposé complet de mon meilleur ami, qui lui, pourrais passer des heures à jouer et trafiquer des trucs sur son PC dont j'ai vraiment rien à battre.

Il est certainement le plus grand des flemmards, il ne fout rien en cours et trouve toujours un moyen de me mettre mal à l'aise quand il ne faut pas. Mais bon, je l'aime bien. Une fois cette assez courte (à mon grand désespoir) journée de courts terminée, nous sommes rentrés ensembles, comme à notre habitude.

Durant tous le chemin il n'a rien dit, laissant suspecter que quelque chose le tracassait, le rendait triste, gêné, mais ce qui à commencer à me déranger sérieusement était qu'il fuyait mon regard sans cesse.

- Euh, ça va ?

Lançais-je, sans trop de convictions, un peu déstabilisé par son attitude.

- Lyndson, j'ai un truc à te dire...Enfin j'en suis pas vraiment sur, mais ces derniers temps ça me perturbe...

Mon meilleur ami avais l'habitude assez étrange de m'appeler par mon nom de famille les trois quarts du temps. Je le regardais, intrigué, me demandant ce qu'il pouvais bien avoir à m'annoncer, genre qu'il faisait une grève du jeux vidéo ? C'était bien une des seules choses qui aurais pu le tracasser autant ! Mais Lucas n'avais pas l'air d'avoir trop envie de rire, alors je me suis retenu de faire une blague vaseuse dans le genre...

Je crois que je ne l'avais jamais vu aussi sérieux de ma vie.

- Voilà, j'crois que je suis gay.

Me dit-il, le regard grave et sa voix qui tremblait comme une feuille. Je m'arrêtait, abasourdit, le regardant dans les yeux.

- T'es sérieux ?!

Je n'étais pas spécialement choqué, juste surpris, gêné, un peu envieux de comprendre ce qu'il ce passait dans la tête de ce putain de gameur. Cette curiosité mal placée me rendais perplexe, je ne comprenais pas pourquoi autant de question trottait dans ma tête tout d'un coup, mais je n'avais pas du tout envie de gêner Lucas en le traitant comme une bête curieuse.

- Bah... Ouais.

- Et, enfin, comment tu le sais ?

- Bah j'sais pas, je l'ai toujours sut en fait... Mais là ça devient de pire en pire. On reste potes hein ?!

Me cria-t-il presque, le regard vif, sa main qui tenais ma manche, comme pour m'empêcher de partir loin de lui, de peur que je sois dégouté, que je le trouve différent, difforme. En même temps ma réaction pouvais le laisser prétexter.

- Ouais, bah, bien sûr.

Lui dis-je d'une traite, confus, en souriant, un sourire qui à mes yeux était emplie de bienveillance, mais qui paraissait plus pour Lucas comme un sourire hypocrite, forcé, pour me faire bien voir à ces yeux.

- Pourquoi est ce que tu me l'as dit à moi ?

- Bah.. T'es sensé être mon meilleur ami...

Il m'a sourit, et est partit devant, sans doutes trop gêné pour finir le chemin avec moi. Je connais Lucas par cœur. Je sais qu'en ce moment même il est tellement stresser qu'il ne dormiras pas de la nuit.


07:00

Je me suis levé en baillant, les cheveux en batailles, crevé. J'ai vraiment mal dormis, et me suis réveillé au moins 10 fois depuis le début de la nuit. J'ai enfilé un jean noir, un sweatshirt et des doc et me suis empresser de prendre mon Eastpak et sortir de ma chambre. Ma mère m'a arrêté en m'appelant, me demandant de venir déjeuner, je l'ai ignorée et est sortit en claquant la porte, je n'avais aucune envie qu'elle me fasses encore la morale sur la bouffe et le fait que je maigrisse de plus en plus.

J'était une petite nature et mangeais très très peu, si bien qu'en 6ème on m'appelait Moineau. Je détestait ce surnom, comme si c'étais de ma faute. Comme si c'était de ma faute si la nourriture me dégoutait.

La pluie c'est alors mise à tomber, j'ai couru, pris le bus mes écouteurs dans les oreilles et est arrivé au collège, trempé. à ma grande surprise Lucas m'attendais, planté dans le couloir, avec une expression de colère que je ne lui connaissait pas. J'ai réaliser ce jour là qu'en réalité, je connaissais très peu de chose de Lucas Odder.

Il m'a alors pris par le col, me plaquant au mur, toujours son regard brun clair plongé dans mes yeux bleus.

- C'est toi qui leur à dit, hein salaud ?!

S'écria mon interlocuteur, apparemment en rage, qui commençait déjà à serrer son poing pour le diriger vers ma figure.

- D...De quoi tu parles ?!

J'essayais de me débattre, mais rien n'y faisait, sa poitrine contre la mienne m'écrasait sous son poids.

- Tu sais très bien Lyndson, arrête tes conneries !! Mec comment t'as pu me faire ça ?!

Il était paniqué, son visage virait au rouge, ses yeux aussi d'ailleurs, je remarquais alors qu'il avait pleurer à cause des traces humides sur ses jolies joues.  Je me suis mit à bugger, paralysé par l'incompréhension, puis à l'observer. C'était peut être la première fois de ma vie que je trouvais un garçon, et Lucas qui plus est, vraiment beau. Je ne sais pas pourquoi je me suis dit ça à ce moment là, mais c'est vrai, Lucas était incroyablement beau. Ces longs cils, son regard grave qui contrebalance avec son côté insouciant  et son sourire d'ange légèrement moqueur qu'il affichait presque constamment. Ce garçon m'attirait.

 La seule réponse stupide qui me vint à l'esprit fût alors :

- J...Je comprend pas Lucas...

- Axel. T'es vraiment un connard. Tous le bahut sait que je suis homo grâce à toi !! Merci !!! vraiment, là, va te faire mettre.

Je ne sais pas pourquoi, mais l'entendre prononcer mon prénom me fit frémir, il ne le faisait que rarement, seulement lorsqu'il avait des choses vraiment primordiales à dire. Ce qu'il venait de m'annoncer était tout  bêtement que notre amitié était terminée, foutue, fichue, aux oubliettes. J'avais perdu mon meilleur ami, victime d'une putain d'injustice.


Ce que nous étions [Boy x Boy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant