Chapitre 18

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3 avril

Arlo à 10 mois! J'ai l'impression qu'hier encore, c'était mon tout petit bébé! Aujourd'hui, il essaie de se tenir debout en s'agrippant à une chaise!

Je n'ai pas reparlé à mes parents, mais d'après mes frères, qui viennent de temps en temps, ma mère suit une thérapie depuis 2 mois.

Je finis de faire cuire les pâtes (les fameuse pâtes à 79 cents!) et je les mets dans une assiette. Je rajoute des carotte en purée et le souper d'Arlo est prêt.

Je m'apprête à prendre Arlo pour le mettre dans sa chaise haute quand des points noirs apparaissent devant mes yeux.

Je me sens étourdie, alors je ferme les yeux quelques secondes pour reprendre mes esprits.

Quand je les ouvres, je remarque un plafond blanc avec un puissant néon. Je veux me frotter les yeux, mais dès que j'approche ma main de mes yeux, je remarque une perfusion sur le dessus de celle ci.

Je sursaute. Je me met en position assise et je remarque que je suis dans une chambre d'hôpital.

À côté de mon lit, Olivier est assis sur une chaise et me regarde.

-Tu est enfin réveillée! Tu te sens bien!? On est à l'hôpital.

Je me souviens du souper et...Arlo! Où est Arlo!? Je regarde Olivier et je crie:

-ARLO!!!? OU EST ARLO!?!?

-CALME TOI! IL EST LÀ.

Il pointe le coin de la chambre et je vois le porte-bébé avec une couverture par-dessus. Olivier se lève et enlève la couverture pour que je puisse le voir.

Il dors a poing fermé.

C'est à ce moment là qu'une infirmière arrive et m'explique la situation.

-Tu est tombé sans connaissance et tu t'es cogné la tête sur le sol. Quand tu est arrivée, tu étais déshydratée. Depuis combien de temps tu n'a pas bu ou manger?

-Je ne sais pas... Hier matin peut-être?

Elle écrit sur une feuille en me disant de manger quelque chose et d'essayer de dormir, puis elle s'en va.

Olivier s'assoit sur mon lit et m'explique comment il m'a trouvée, inconsciente.

-Je marchais dans les corridors du bloc pour me changer les idées, parce que je venais de me chicaner avec mon père. Quand je suis arrivé près de ta porte, j'ai entendue Arlo pleurer. Comme il n'avait pas l'air de vouloir se calmer et que ne t'entendais pas, j'ai couru chercher le concierge pour avoir le double de la clef. Quand je suis entré, tu étais couché par terre dans la cuisine.

-Est-ce qu'Arlo à mangé?

-Oui. Avant de partir avec toi en ambulance, j'ai pris l'assiette sur le comptoir. Quand nous somme arrivée ici, j'ai demandé a une infirmière si c'était bon pour lui et elle m'a dit oui, alors, je l'ai fait manger.

Je lui sourit en lui disant merci et il me donne un baiser sur le front. Pour une fois, je le laisse faire. Jusque-là, j'ai repoussé toutes ses avances, mais là, j'ai besoin de réconfort.

Cet endroit me fait peur et c'est rassurant de le savoir avec moi. Je lui demande s'il reste et il me dit oui en me regardant dans les yeux.

Je n'avais jamais remarquer ses grand yeux marrons. En fait, je refusait de les regarder. Pour la première fois, je le trouve beau. Encore plus qu'à Noël.

Je rapproche mon visage du sien et il m'embrasse. Des larmes coulent sur mes joues. J'ai peur.

Je pensait être mature, mais l'hôpital me rappelle que je n'ai que 15 ans et que j'ai affreusement peur des piqures.

Ma perfusion me fait mal et juste le fait de penser qu'il y a une aiguille planter dans ma main me lève le cœur.

Pour me rassurer, Olivier caresse mes cheveux en murmurant:

-Chuuuuuut! Je suis là, je suis là. Tout va bien.

Je m'endors doucement, bercé par le son de sa voix. Une voix que j'aimerais bien entendre à mes côtés pour le reste de ma vie.

14 ans et disparue, 15 ans et mamanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant