Free Fight (tome 1) : Thorn

Chapitre 7

Pov Thorn : 

J'expirai lentement la fumée grisâtre de mes lèvres, trouvant un certain réconfort dans ce geste machinal, devenu une habitude.

La nuit dernière avait été une catastrophe : frustrée, colérique et anxieuse, j'avais déchargé ma fureur sur Amy, incapable de garder la tête froide.

Plusieurs heures après ce fiasco, mes paupières refusaient toujours de se fermer : les souvenirs me tourmentaient.

Je me persuadai que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire.

"-Toute cette violence... ce n'est pas toi."

J'écrasai violemment ma cigarette sur le sol et poussai un juron.

Pourquoi es-tu revenue, Clary ?

"Allongée contre un rocher, les pieds pataugeant dans la rivière qui s'éveillait lentement, je profitai de la sérénité qui détendait mes muscles et me redonnait le sourire.

Clary était à mes côtés, sa tête posée contre ma cuisse tandis que je caressais ses cheveux avec douceur, heureuse d'être en sa compagnie.

- Sweetie ? -murmurai-je, hésitante.

Elle ouvrit les yeux, m'aveuglant, si belle que j'en eus la gorge nouée.

- Comment imagines-tu l'avenir...?

Si elle eut l'air surprise, Clary n'en montra aucun signe.

- Je ne sais pas, pourquoi cette question ?

Je tâchai d'avoir l'air décontracté et désintéressé.

- C'est une question comme une autre, non ?

- J'imagine que je dois avoir les mêmes attentes que tout le monde : un travail qui me plait, une famille que j'aime...

Une famille.

- Et toi ?

- J'adorerais avoir une âme sœur. Quelqu'un avec qui je sois heureuse.

Elle eut un sourire qui illumina son visage, sublime.

- Tu le mérites, Shay. Je te le souhaite de tout mon cœur.

- Tu crois que l'on se séparera, un jour ?

- Jamais. Il y a des choses dont je ne suis pas sûre, mais de ça, j'en suis certaine. Vivre sans toi, ce serait comme vivre amputée d'un membre : on s'y fait, mais on est jamais complet.

- C'est ça, Shay. C'est exactement ça."

J'écrasai la cigarette avec la pointe de mes chaussures, la broyant.

"Toute cette violence... ce n'est pas toi."

- Va te faire foutre, Clary !

Je ne devais plus seulement faire que survivre : il fallait que je reprenne le contrôle de ma vie.

Que je me projette un futur.

Peut-être que l'idée d'Amy était la solution ?

Après tout notre relation serait stable, équilibrée, sincère, affectueuse... mais pas amoureuse.

J'hésitai.

Prends ton temps : ce n'est pas une proposition à prendre à la légère.

Je me mis alors à soupirer, étrangement vide : le paysage autour de moi - cette ville de Chicago endormie - semblait être aussi mort que ce qui battait sans envie à l'intérieur de ma poitrine.

Je massai ma nuque et me relevai, l'air frais me fouettant le visage de ses grandes bourrasques glaciales.

J'errai dans les rues sans but précis, mon éternelle capuche grise sur la tête.

" Sweetie était dans la cuisine en compagnie de ma mère, riant à une de ses blagues.

Je la regardai depuis le salon, fascinée.

Lorsque Clary riait, c'était comme si le monde entier s'illuminait. Comme si je ne pouvais plus parler, béate. C'était comme si mon souffle se coupait.

Je voulais l'entendre, ce rire, encore et encore, jusqu'à se souvenir éternellement de ses teintes joyeuses."

J'enfonçai mes mains dans mes poches et baissai ma tête.

J'avais toujours vécu au jour le jour, n'avais jamais cherché à me projeter... jusqu'à ce que je rencontre Clary.

Clary. Sweetie.

Elle était ma bénédiction, ma malédiction.

Elle était mon soleil et mon ciel obscurci.

Elle était mon démon au paradis, mon ange des enfers.

Elle avait été toute ma vie.

Sans en avoir réellement conscience, j'arrivai devant une maison abandonnée, au chêne majestueux qui se dressait non loin de la porte.

"- Attention, tu risques de tomber !

Je me rongeai les sangs : Clary était en train d'escalader le chêne de sa maison d'enfance, insouciante tandis que je suffoquais à l'idée qu'elle tombe et se fasse mal.

- Relax Shay ! Tout baigne.

Je m'approchai tout de même par précaution.

- Si tu tombes...

Pourquoi ai-je accepté cette foutue idée, déjà ?

Ah oui : parce que je ne peux rien lui refuser.

Au moment où Clary posa son pied gauche sur une nouvelle branche, plus fragile et plus petite, celle-ci céda sous son poids, lui provoquant un petit cri de surprise.

Je me précipitai à toute vitesse et la rattrapai, avant de serrer son corps mince contre le mien, profitant de ces quelques secondes d'une manière tout à fait égoïste.

- Je te tiens, Clary. Je te tiens.

Toujours."

Une larme roula le long de ma joue. Larme que j'essuyai rageusement.

Clary avait fait de moi une faible.

Peu importe l'énergie que je mettais, peu importe les barrières que je fondais, les souvenirs me persécutaient.

Le visage de Clary revenait toujours. 

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Me revoilàààààà !

Qu'avez vous pensées de ce petit chapitre ? Hum ?

Je vous écoutes ! ^^