~Chapitre 9~

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 Le sol commençait à bouger devant mes yeux le sol dallé du chemin s'envolait dans un tourbillon sombre semblant parsemé des plumes noires des corbeaux, mes jambes se firent molles tout instinct de survie quittait mon corps, mes muscles décontractés ne m'assuraient plus qu'une rencontre imminente avec la terre , l'air peinait à remplir mes poumons mon asthme semblait revenir après une dizaine d'années de tranquillité. 

 Mes jambes se débloquent d'une poussée d'adrénaline et me pousse vers les portes de l'hôtel, je tire sur les battants de toutes mes forces mais mes mains tremblent et je suis prises de convulsions. Le vent qui s'était tarit avec ma course revient de plus belle, semblant me suivre. D'un dernier sursaut de contrôle, mes mains parviennent à attirer les portes, je m'engouffre rapidement à l'intérieur en fermant derrière moi. A bout de souffle, je vais, dans un premier réflexe réveiller les gérants mais je me rappelle leur souhait et me précipite au bout du couloir pour prendre mes affaires, j'ai encore le temps de fuir. Je rassemble précipitamment les choses qui me tombent sous la main et refait le trajet inverse. Arrivée dans le hall, je vois que la tempête semble s'être évaporée, du moins de ce côté de la ville mais je ne prendrais certainement pas le risque de vérifier cette théorie. Je pousse la porte et cours de toute mes forces jusqu'aux limites de la ville. Si j'ai bien compris, là-bas je ne risquerais rien. Sur mon chemin une maison abandonnée disparaît comme happée par l'air au dessus d'elle. Un appel retentit derrière moi, je ne me retourne pas. A présent je peux voir le panneau indiquant la sortie de cette ville maudite, mes poumons en feu me réclament une pause et de l'air. J'aurais dû faire plus de sport au lycée ! Un dernier effort et j'y suis ! Soudain une bourrasque derrière moi agite mes cheveux, comme un long souffle. J'y suis ! 

 Je balance mon sac à une dizaine de mètres des limites de la ville et me retourne quand un autre cri semble m'appeler. C'est la jeune fille blasée qui m'avait amenée ici il y a quelques jours, mais à présent je peux voir la panique déformer ses traits. Un objet dans sa main gauche attire mon attention. Un appareil photo. Mon appareil photo. Ce n'est pas possible ! Il a dû tomber pendant que je courrais et elle l'a ramassé ! Toutes mes photos, toutes ces preuves d'un événement surnaturel... Je ne peux pas les laisser ici ! Elle ralentit, elle ne sera jamais à temps pour me le confier, la tempête gronde et se rapproche de nous. Prenant le reste de courage qu'il me reste à deux mains, je me précipite dans l'œil du cyclone pour la rejoindre. J'entends les battements effrénés de mon cœur dans toutes les parties de mon corps, en manque d'oxygène. Nous arrivons rapidement à même hauteur. Elle me donne l'appareil. Je me retourne, elle m'attrape le bras. « Je ne veux pas mourir ». J'eus du mal à comprendre son chuchotement tant il était faible contre la furie du vent, nous secouant comme des ballots. Je prends son bras et le tire derrière moi en courant. Comme la première fois, le panneau se dessine dans nos yeux.

 D'un coup. En une fraction de seconde.

 D'un coup, je comprends. Nous n'atteindrons pas la sortie et quand bien même, qui nous dit qu'une frontière invisible le retiendra. C'est fini. Je pourrais tenter ma chance en lâchant la main de la fille derrière moi. Peut-être. Je me souviens ensuite que mon dernier télégramme amènerait forcément une nouvelle personne ici. Je dois les sauver ! Je me retourne et cours vers l'hôtel tandis que la ville se détériore sous mes yeux dans un tourbillon écarlate. Les lampadaires s'éteignent brusquement et seule la faible lumière de la lune me permet de voir devant moi. Je saisis le plus vite possible mon message et l'envoie. Le vent à l'extérieur s'est calmé, je vais tenter d'enfin sortir de ce cauchemar ! Je recours en sens inverse, je ne sens plus mes jambes et mes pieds qui battent fermement le sol. « Ah! » Une racine bloque mon pied, je m'en dégage mais rapidement un souffle encore plus puissant que les précédents envoie des gerbes de terre et de poussière dans les airs et me cloue au sol, asphyxiée. Un torrent gronde autour de moi, un flot d'eau recouvre le sol semblant sortir des profondeurs de la Terre. Je ne mourrais pas aujourd'hui ! Prenant appui sur mes bras je me relève ; des yeux rouges luisant me fixent à plusieurs mètres de hauteur. D'elles-mêmes, des larmes s'écoulent sur mes joues et ma vision se brouille. J'aurai voulu dire au revoir... Si seulement j'avais su... Une douleur atroce surgit dans ma tête, c'est donc ça la mort ? L'air semble avoir disparue, je ne peux plus rien inspirer, je suffoque, ouvre les yeux. Puis un grand blanc.



 Dernier message reçu d'Elisa Carret le 17 juillet 2003 : « Urgent. Venez me chercher SVP. »



FIN.

NDA

Merci d'avoir lu jusque là! J'ai écrit ce chapitre assez rapidement donc s'il y a des incohérences (ce qui est probable) n'hésitez pas à les signaler (je relirais plus tard pour corriger tout ça de toute façon ;)) Enfin bref! Je suis vraiment contente d'avoir (enfin!) terminé cette "nouvelle" (je dois pas être faite pour l'écriture xD). En espérant que cela vous a plu!! Et dîtes moi ce que vous en avez pensé, histoire de m'améliorer c: 

PS: J'ai un projet d'histoire en tête et donc il est possible que je poste une autre histoire (un jour x))! 

Merci encore et bonne journée! :D

Cinereoz

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