Prologue : Atlanta

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Prendre le volant à la tombée de la nuit. Faire la course avec les étoiles filantes. Mettre du Jimi Hendrix à fond dans la bagnole, jusqu'à s'en faire mal aux tympans. Chanter, crier, hurler, et réveiller le reste du monde. Bouffer un fast-food trois fois dans la même journée. Se garer sur le parking d'un motel miteux. Louer une chambre avec vue sur la piscine. S'écrouler dans les draps aux tâches suspectes. Faire l'amour toute la sainte journée sans jamais s'arrêter. Fumer, fumer, et encore fumer. Mater de vieux films en noir et blanc sans pour autant être concentré une seule seconde sur le scénario. Refaire l'amour. Manger. Boire. Fumer. Sniffer. Dormir. Rouler. Regarder les infos télévisées dans une station-service, et rire aux éclats sous les regards interloqués des gens. Partir en courant sans payer, démarrer le moteur au quart de tour, reprendre la route, filer à 180 km/h sur le périphérique. La regarder. Passer ma main dans ses cheveux. Effleurer ses magnifiques lèvres du bout des doigts. S'arrêter sur une aire d'autoroute et passer la nuit blottis l'un contre l'autre, avec pour seule source chaleur celles émanant de nos deux corps. Rouler un joint, le fumer en regardant le ciel couvert de nuages, et se demander si demain il fera beau. Louer une suite dans un hôtel prestigieux. Glisser quelques billets de 100$ dans la poche du majordome et lui demander de nous apporter son meilleur bourbon. Passer des heures devant la télé, s'endormir, se réveiller, se ré-endormir. Partager un bain le matin, et un autre le soir. Parler toute la nuit. Regarder le soleil se lever du balcon. Sentir ses bras entourer mon buste, et sa tête se poser sur mon torse. Reprendre le volant. Charger les flingues. Enfiler nos cagoules. Se garer devant une petite banque de bas-quartier. S'embrasser une dernière fois, juste au cas où. Sortir de la voiture, le cœur s'accélérant subitement dans nos poitrines. Ressentir cette adrénaline à laquelle on est devenus totalement dépendant. Courir jusqu'aux portes automatiques, et hurler, les flingues braqués vers le plafond.


- Tout le monde à terre !


Je regarde Victoria, qui se tient à quelques mètres de moi. Elle est déjà en train de se diriger vers les personnes se trouvant aux guichets. Les clients de la banque se jettent au sol en criant, d'autres en pleurant déjà. Je braque mon Colt sur un homme qui me fixe, la terreur luisant dans ses yeux.


- Baisse la tête ! Tout le monde baisse la tête !


Je suis des yeux Victoria, qui demande à une dame au tailleur bleu marine d'ouvrir le coffre. J'avance légèrement vers elles, tout en m'assurant que personne autour de nous ne bouge ou ne fait le moindre mouvement. Victoria balance le sac à dos et ordonne à la banquière d'y ranger les liasses de billet. Tout se passe vite. Il y a des gens qui chialent dans mon dos, d'autres sont presque au bord du malaise. Ma jambe se met à trembler. C'est trop long.


- Plus vite, je crie en m'approchant encore.


Victoria me lance un regard anxieux et pointe son flingue sur une autre guichetière.


- Va l'aider ! Aller ! elle hurle.


La deuxième femme arrive à hauteur de sa collègue, et commence à ranger elle aussi les billets dans le sac. Mais ses mains tremblent, et ça ne va pas assez vite. Je regarde ma montre. Ça fait déjà 2 minutes. Les flics ne vont pas tarder à arriver.


- Il n'y a plus rien, bafouille une des quadragénaires.


Je m'empare du sac, et commence à trottiner vers la sortie, Victoria à ma suite. Je continue de braquer le pistolet sur les gens à terre jusqu'à franchir les portes. On court, sans se retourner, jusqu'à la voiture garée dans l'angle de la rue. Je tourne la clé et le moteur se met à vrombir. J'appuie sur l'accélérateur et prend la direction de la rocade, grillant au passage plusieurs feux rouges. Après s'être éloignés suffisamment de la ville, on retire nos cagoules. Victoria dézippe le sac à dos et commence à compter les liasses. J'allume une cigarette et la glisse entre mes lèvres, mon regard alternant entre notre butin et la route devant moi.


- 13.400 $, m'informe-t-elle.


Un sourire satisfait se dessine sur nos deux visages, puis elle s'approche de moi. Ses lèvres se frayent un chemin dans mon cou, sa langue jouant avec ma peau brûlante. Je la laisse faire puis la repousse pour me reconcentrer sur la route, jetant de furtifs coups d'œil dans le rétroviseur juste pour m'assurer qu'une voiture de police n'est pas en train de nous suivre.


- Alors, où on va ? je demande, posant ma main sur sa cuisse.

- Atlanta ? elle propose.


Je prends une dernière taffe sur ma clope et la jette par la fenêtre.


-Atlanta, je confirme.


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COUCOU LES FILLES!

C'est avec joie et bonheur que je vous annonce une toute nouvelle fiction, qui sera en collaboration avec la sublime et incroyable écrivaine Gaumar

Voici notre toute première partie, donc le prologue.


N'hésitez pas à nous donner vos avis, vos préssentiments, ce que vous avez pensé de ce prologue, tout ça nous intéresse!

On vous retrouve très bientôt pour la partie suivante!

xoxo

Cindy & Margaux

ROADS | H.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant