Chapitre 12 ou La vengeance ( Gabe )

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Ça faisait 2 semaines et quelques jours qu'Ana m'avait quitté. Je ne supportais pas de la voir, j'avais trop envie de lui refaire le portrait. Je pouvais être avec n'importe quelle fille elle s'en foutait du moment que ce n'était pas elle. Elle me détestait et c'était réciproque.

Comme d'habitude j'avais fait mon garçon tendre qui s'était fait briser le cœur par une garce et une foule de filles était venue me consoler seulement ça ne m'empêchait pas de ruminer mon plan de vengeance. Le petit problème c'est qu'elle ne m'avait visiblement pas quitté pour Liam avec qui elle ne parlait plus beaucoup ces temps-ci. C'était assez embêtant comme situation puisque s'ils avaient été ensemble, j'aurais détruit leur couple mais à présent, il me fallait trouver un autre plan.

J'y pensais jours et nuits, essayant de savoir ce qui la faisait souffrir mais rien à faire, elle paressait incroyablement heureuse. C'en était énervant !
Pas la peine de demander des conseils à Sam, mon frère qui l'adorait alors qu'ils ne s'étaient vus qu'une fois. Ou peut-être plus ... Pourtant j'étais très proche de lui depuis l'enfance parce que notre mère.. ce n'était pas ça.
Elle nous avait eu jeune et tout le monde le savait. Je vivais ici depuis mon enfance, avec Sam. Lorsque j'avais eu 4 ans, ma mère est partie, nous laissant Sam, moi et la maison. Je n'avais pas beaucoup de souvenirs d'elle, pas autant que Sam qui n'était que de 3 ans mon aîné. Notre père quant à lui nous avait quittés à la naissance. Depuis que j'étais né, on m'avait appelé « Le fruit non-désiré des amours d'une traînée ». Jusqu'à mes 11 ans, je ne comprenais pas bien ce que cela signifiait mais lorsque j'avais su, je m'étais renfermé.
Sam, qui lui aussi avait hérité de ce surnom ne le prenait pas de la même manière. Il n'y faisait plus attention, sans doute plus fort que moi psychologiquement. Lorsque notre mère était partie, les voisins avaient mis du temps à comprendre que nous n'étions plus que tous les deux dans la maison, seuls et sans presque plus de provisions.
Si pendant mon adolescence j'en avais voulu à mes parents, ce n'était plus le cas, ils ne le méritaient pas. Plus le temps passait, moins ma mère était dans mes pensées. Je ne me souviens plus de son visage, de son odeur ou même de ses cheveux mais je me souviens d'une phrase dont je me souviendrais toujours : « Quoique tu fasses dans la vie, tu peux être sûr d'une chose, personne ne t'aimera jamais pour de vrai. »
Sympathique n'est-ce pas ? Et bien j'avais grandi avec cette idée dans ma tête.
Depuis mes 4 ans j'avais été en foyer, en famille d'accueil, un peu partout en somme mais jamais sans mon frère. Ils avaient tenté une fois de nous mettre dans des familles d'accueil différentes. Ma réaction avait été volcanique si je puis dire. J'avais purement et simplement piqué une crise. Renversant et cassant tout ce qui se trouvait sur mon passage. Je n'avais alors que 10 ans. Mon frère était la seule personne que je ne trahirai jamais, il avait toujours été là pour moi, me consolant les nuits où l'insomnie qui m'habitait à présent était là, m'apprenant à faire à manger, me payant des vêtements. Au final, malgré la charge que j'étais pour lui, il avait réussi à réaliser son rêve, ouvrir une boutique de vêtements. 

Je le poussais depuis des années à le faire, trouvant de nouveaux arguments à chaque fois mais cette fois-ci, j'avais pris les devants. J'avais loué un petit local en plein centre-ville. Je l'avais mis devant le fait accompli, j'en étais conscient mais je ne l'avais jamais vu si heureux. Ensuite, comme les bénéfices étaient nombreux, il avait pris un plus grand local, celui qu'il avait à présent.

L'insomnie est une chose fort peu agréable et j'en souffrais. Je n'arrivais pas à dormir et à chaque fois que c'était le cas, comme si cela ne suffisait pas, je pensais aux choses qui n'allaient pas dans ma vie à savoir : ma mère, Liam et Ana.
Liam lui, je m'en fichais. C'était une vermine qui s'était imposé entre Ana etmoi.


Au départ, tout allait bien mais je les avais vu proches et j'ai su qu'ils couchaient ensemble alors j'étais devenu méchant et possessif envers Ana, quitte à la détruire. Bien sûr je m'en étais voulu au départ et je m'en étais toujours un peu voulu mais à présent que ce n'était plus ma petite-amie, juste une garce à qui j'allais faire payer tout ce qu'elle m'a fait, je n'avais plus aucun remord.
Je voulais leur faire du mal, à tous les deux. Les faire souffrir, leur faire comprendre ce que j'avais enduré par leur faute.
Il me fallait un plan et un bon .. Seulement même si j'étais vicieux, je ne l'étais pas assez pour savoir où frapper chez Ana. Pour Liam, il me suffisait de faire du mal à Ana.

Le Lendemain

Je me réveillais, guilleret comme jamais, heureux comme un paon enfin, vous avez compris quoi. Ma vengeance serait mise en place dès aujourd'hui. Je m'étais levé tôt, ma vengeance prenait du temps .. Je me douchais, m'habillais et me coiffais rapidement. Je pris soin de ne pas réveiller mon frère qui n'ouvrait sa boutique qu'à 9 heures. Nous étions mercredi, il était 7h du matin et je hâtais le pas vers le lycée histoire d'arriver le premier.
Je me dirigeais vers le bureau de Félix qui ne devait pas être arrivé après avoir escaladé le portail. Je prenais une feuille avec tous les codes des casiers et je commençais ma vengeance.
Mon but ? Qu'elle se retrouve seule, isolée.
Après avoir mis mes petites feuilles dans les casiers je ressortais du lycée, ni vu ni connu et rentrais chez moi.
J'attendais une demi-heure puis partais au lycée, comme si de rien n'était.
J'arrivais au lycée, tranquillement, saluant des amis. Je me dirigeais vers mon casier tout naturellement. Bien sûr, j'avais pris le soin de mettre une des fameuses feuilles dans mon casier, je n'étais pas bête. Je la trouvais, mais elle n'était pas à l'endroit où je l'avais mise 30 minutes plus tôt. Bizarre ..
Je connaissais ce bout de papier par cœur mais je ne me lassais pas de le lire. Dessus il était marqué des inepties paraissant réalistes sur cette chère Ana. Oh, je ne vous les citerai pas mais sachez juste qu'elles étaient assez révélatrices pour que plus jamais on ne lui parle.
Je ne m'étais cependant pas arrêté là.
Au début de notre relation, j'avais pris une photo lorsqu'elle dormait, nue. Bien sûr, je n'avais pas l'intention de la montrer à quelqu'un d'autre mais mes intentions avaient changé aujourd'hui.
Une copie de cette photo avait été envoyée sur tous les portables des personnes du lycée et j'en avais mis une copie en papier dans leur casier.

Je ne lui en avais pas mis dans son casier mais j'en avais mis une dans le casier de Liam, espérant au fond de moi qu'il y croit pour qu'il comprenne qu'il s'était trompé de camp.
Après avoir fait semblant de lire le papier et d'être un minimum choqué, je prenais mes affaires, laissant tomber deux bouts de papier qui étaient accrochés à mon casier.
Le premier, je le connaissais bien. C'était une photo de Ana et moi, au début de notre relation. Elle avait demandé à un passant de nous prendre tous les deux avec son portable. Elle avait imprimé la photo et avait marqué « Je t'aime ♥ » derrière. Je l'avais gardé, sans trop savoir pourquoi et je ne voulais pas le jeter, comme une preuve de son amour, son ancien amour. Le second papier c'était à propos d'une sortie scolaire.
Je me dirigeais tranquillement vers ma première heure de cours accompagné d'une Léa. C'était une petite rousse, pas franchement belle mais très bon bouche trou. Trop heureuse d'être avec moi, elle la fermait et se contentait de me sourire.
Je pouvais paraître cruel mais il n'y aurait jamais qu'une seule fille pour moi. Ana. Je pouvais la haïr autant que je voulais, je ne pouvais m'empêcher de l'aimer autant. Je ne savais pourtant pas ce que je lui trouvais mais c'était ainsi. Bien sûr, je ne lui avais jamais dit, je ne voulais pas qu'elle soit en position de force.
Pendant mes deux premières heures de cours que j'avais en commun avec Liam et Ana c'est-à-dire sport, je ne les avais vu ni l'un, ni l'autre.
Et ce fut comme ça toute la matinée. Le midi, au lieu de manger au lycée, je partais à la boutique de Sam, lui proposer de manger ensemble, entre frangins.
Seulement surprise. Sam n'était pas là et sa boutique était fermée. Il avait collé à la va vite un papier indiquant qu'il ne serait pas là de la journée. Intrigué et un peu apeuré qu'il lui soit arrivé quelque chose je me dépêchais de rentrer chez moi. Arrivé, rien, personne, gros silence dans ma maison. Je montais jusqu'à sa chambre, rien d'autre que son lit défait, bizarre. Il ne partait jamais sans faire son lit. Je redescendais, cherchant un éventuel mot qu'il m'aurait laissé, m'indiquant où il était mais rien.
Je tentais alors de le joindre.

Bip.. Bip .. Bip ..

Bonjour, vous êtes sur le répondeur de Sam, laissez un message et je vous rappellerai dans les plus brefs délais, bonne journée.

BIP

Sam, c'est moi, Gabriel. Je ne sais pas où tu es, tu n'es ni à ta boutique ni à la maison, j'espère que tout va bien, rappelle moi, bisous.


Je m'asseyais sur le canapé, en quête d'un programme qui me divertirait en attendant Sam.
Au bout d'une dizaine de minutes je reçus un coup de fil. Cela venait du portable de Sam.

« Sam ? »

« Loupé, essaie encore. »

« Liam. »

« Gagné ! »

« Où est mon frère et qu'est-ce que tu me veux ? »

« Ton frère va plus que bien et il est à quelques mètres de moi. Va au parc en face de chez toi dans 5 minutes. Je te conseille fortement de venir. »

« Je .. »


Il avait raccroché. Je n'avais pas le choix et visiblement mon frère était avec lui et d'accord que cet espèce d'abruti lui emprunte son portable.
5 minutes plus tard j'étais assis sur le banc au milieu du parc, attendant la chose.
Il arrivait, seul, de sa fameuse démarche de Bad Boy qu'il aimait tant faire.
Il se posa à côté de moi, sans un regard.

« Qu'est-ceque tu veux et où est mon frère ? » Lui demandais-je de but en blanc.

« Ton frère est avec Ana et je suis sûr que tu sais pourquoi. »

« Ils ne sont pas amis, je ne vois pas pourquoi il est là-bas. »

« Peut-être parce que Ana l'a appelé. C'est peut-être ton frère mais il reste néanmoins l'ami de Ana. Quand j'ai trouvé les jolies petites feuilles que tu avais mis dans mon casier, je l'ai appelée, je suis passé la voir et je lui ai montré. Juste après, nous avons reçu la super photo par texto. Elle avait besoin de soutien alors j'ai envoyé un SMS à Sam. Lorsqu'il est arrivé, elle était en pleurs, elle te maudissait. Il l'a remise sous ses draps et il a attendu qu'elle s'endorme. Avant que je parte, Ana était en train de se réveiller. »

« Et pourquoi la diffusion de ces papiers serait de ma faute ? »

« Tu lui en veux depuis qu'elle t'a plaqué et à part moi, tu es le seul à l'avoir vu nue. Et je ne lui ferai jamais un truc pareil. Sam a vite compris que c'était toi. »

« Pourquoi ce n'est pas mon frère qui est venu ? »

« Même si je rêve de t'en mettre une, il savait que je serais toujours plus calme que lui. Là, tu l'as mis en colère et pour de bon. »

« C'est mon frère, il me pardonnera. »

« Je ne sais pas.. »


Il s'est levé, m'a regardé, d'un regard vide et il est partit, sans un mot de plus. Sam m'en voulait .. Si d'apparence j'avais eu l'air de prendre ça à la légère ce n'était pas du tout le cas au fond. Je tenais beaucoup à lui, il était mon pilier, je ne pourrais survivre si il m'en voulait pour toujours.

Quand on a 16 ans, bientôt 17 ..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant