Le cadavre de l'assassin gît au milieu de la petite pièce mal éclairée. Un mètre plus loin, Valérand est lui adossé contre un mur, la main sur une plaie qui, une dizaine de minutes auparavant, dégoulinait littéralement d'un sang foncé et très fluide. Arthur est toujours auprès de l'immortel, l'aidant à reprendre ses esprits, quant à Marcus, il est en déjà en train de fouiller l'assassin.
"Une belle montre, une croix en or, un poignard avec un manche sculpté.. Ce type là n'était pas un simple détrousseur, on est loin du pickpocket" dit le grand policier calmement."Alors à qui avons nous affaire ? Monsieur Valérand est censé ne pas exister, et au bout de 2 jours quelqu'un surgit et tente de l'occire ?!" s'inquiète Arthur. Passé la surprise d'entendre un jeune homme parler comme un chevalier du moyen-âge, Marcus reprend son air froid, prend Valérand par le bras, et donne les nouvelles directives : "Nous allons quitter les lieux rapidement, Monsieur, on va vous emmener à l'Elysée, c'est le lieu le plus sur, et le Président sera ravi de pouvoir s'entretenir avec vous".
Arthur a les mains moites, il vient de voir la mort pour la première fois, et il vient également de voir la mort se louper, ce qu'elle ne fait que très rarement. Voir un homme refuser d'avancer vers la lumière, se retirer une lame de vingt-cinq centimètres du ventre et constater de ses propres yeux que la chair se reconstruit seule, ça fait beaucoup pour un jeune homme pour qui l'expérience du terrain se résume à des fouilles archéologiques en Jordanie. Il est 10 heures et les trois hommes arrivent enfin à l'Elysée, après un court appel aux services secrets, la voiture est autorisée à s'engouffrer dans un tunnel secret a l'arrière du palais. La fourgonnette s'arrête dans un recoin d'une salle sombre au coeur des souterrains, les portes s'ouvrent, tous sortent du véhicule et escortés par deux autres hommes armés, se dirigent vers un escalier menant directement aux appartements présidentiels.
Marcus marche en tête, et le petit groupe chemine vers une grande porte au fond d'un couloir, un homme s'approche de l'entrée, observe Marcus et ouvre la grande porte recouverte de dorures. Le policier se retourne, saisit l'immortel par le bras et le place devant le groupe, face au président qui attendait patiemment cette visite depuis ce matin.
"Monsieur Valérand, c'est un plaisir de vous rencontrer. Je vais vous présenter rapidement le programme des réjouissances pour les jours à venir. Etant donné que vous avez été la victime d'un assassinat ce matin en plein Paris, dans un lieu où pourtant vous ne deviez pas vous rendre, et que j'ai une entière confiance en vos deux accompagnateurs, je vais vous loger dans un des appartements du palais. Vous y serez en sécurité, et surtout les lieux sont assez grands pour vous permettre de rester avec vos deux nouveaux amis, avez-vous une requête particulière ?" s'enquiert le Président, l'air assez sincère.
"Qu'est ce que vous me voulez ?" demande Valérand.
"C'est simple, vous êtes le premier et le seul cas constaté d'immortalité dans l'Histoire du monde. En tant que président de la République, il est de mon devoir de vous protéger en tant que concitoyen du pays que je dirige. Donc pour éviter que vous soyez capturé par le genre de personne que vous avez rencontré ce matin, je vous ai offert les services d'un policier chevronné et extrêmement compétent. Vous l'aurez remarqué, vous êtes également accompagné d'un jeune homme. Son rôle sera de connaître votre histoire, pour la consigner et apporter au monde la lumière sur de multiples périodes historiques, une noble tache que ce jeune homme sera ravi de remplir si vous acceptez de communiquer avec lui bien sur." poursuit alors le Président.
"Et pourquoi devrais-je coopérer après tout ce qu'on m'a fait vivre en prison ?" rétorqua l'immortel."Ecoutez .. C'est fâcheux que vous ayez été maltraité durant toutes ces années, mais il faut nous comprendre, vous êtes bien entendu une curiosité médicale, un cas scientifique inédit et probablement la plus grande mine d'informations historiques mais vous êtes également une possible arme militaire et biologique. Dans vos gênes, et je vous passe les détails techniques que je ne comprends pas moi-même, se trouve très surement des cellules qui pourront transmettre votre immortalité voire votre capacité à reconstruire vos tissus, et ce à des soldats, des vétérans de guerre ou encore à d'autres applications pouvant créer une force militaire nouvelle et insubmersible. Nous sommes donc dans l'obligation d'appréhender chaque spécificité génétique que vous présentez afin d'en établir les risques pour la sûreté de notre territoire"
Le Président termine à peine sa phrase qu'Arthur s'en mêle, l'air soucieux, il se risque à poser une question au chef de l'Etat.
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Le fil rouge
AdventureAlexandre Valérand est prisonnier depuis 53 ans, au coeur de Paris, quel horrible crime a t'il pu commettre pour mériter une telle peine d'emprisonnement, et ce dans le plus grand secret ?