Des mots pour des maux, c'est un recueil de nouvelles, sur des histoires qui sont loin d'être roses...
Sur des émotions, des sentiments, sur ce qui nous touche, tout simplement.
Âmes sensibles, s'abstenir.
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Parfois, le matin, elle se regarde dans le miroir et elle se trouve jolie. Parfois, elle aime ses courbes voluptueuses, ses petites rondeurs, ses seins bien fournis. Hélas, ça ne dure jamais bien longtemps. Au moment ou elle sort de chez elle, elle commence à croiser le regard des gens. Ils l'observent, ils la jugent. La plupart des gens pensent qu'elle est trop rondelette. Trop grosse. Ils la voient comme une grosse vache, et certains n'hésitent pas à lui dire. Grosse. Grosse. Grosse. Tu es trop grosse. Elle entend ça à longueur de journée. Arrêtes de bouffer la grosse. Tout le monde lui dit ce genre de chose. Abattue, la fille se renferme encore un peu plus sur elle-même, parce qu'elle ne se sent pas à sa place, elle ne se sent pas à l'aise, elle est mal dans sa peau. Pas parce qu'elle est grosse, mais parce qu'à longueur de temps, on le lui rappelle. Juste un jour dans sa vie, elle voudrait qu'on la regarde autrement, pas avec un air de dégoût plaqué sur le visage. Juste avec gentillesse. Elle veut juste qu'on lui sourit, qu'on la complimente pour une fois. Elle veut juste qu'on l'aime un peu, tout simplement.
Parfois, le matin, elle se regarde dans le miroir, et elle se trouve moche. Ces matins-là, c'est parce que quelque chose lui a rappelé les critères de beautés de notre société. Ne pas être trop gros. Ne pas avoir de formes. Ne pas être trop petit. Pouvoir porter du 34 ou au maximum du 36. Oui, parfois le matin, elle se hait, elle hait son corps, parce qu'elle ne rentre pas dans la norme.
