❝ La mort est la dernière étape de la vie. ❞

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Minuit se lève

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Minuit se lève.

  C'est une douce nuit d'été. Les fenêtres de la maison sont grandes ouvertes, pour laisser pénétrer la fraîcheur à l'intérieur. C'est un bruit qui a réveillé la petite fille, elle ouvre de grands yeux, encore toute endormie. Précipitamment, elle repousse ses couvertures, avant de se glisser hors de son lit. Elle a peur. Peut-être qu'un monstre s'est introduit dans la maison. Sa petite main d'enfant se pose sur la poignée, et elle l'abaisse.

 La porte s'ouvre. 

Il n'y a qu'un petit espace, mais c'est suffisant pour que la petite puisse sortir, elle n'est pas bien grosse la crevette, tout juste la peau sur les os. Il fait terriblement noir dans le couloir, ici il n'y a pas sa veilleuse, pour l'éclairer. Elle a de plus en plus peur. Où est le monstre ? Se demande-t-elle. Pas en haut, c'est beaucoup trop silencieux. 

La petite passe par la chambre de ses parents, mais ils ne sont pas là. Leurs draps sont défaits, et leurs pantoufles gisent sur le sol. Ils sont sortis précipitamment, sinon ils auraient mis leurs pantoufles. La fillette continue d'avancer. Ses petits pas font très peu de bruit, heureusement pour elle. La minuscule menotte se pose à présent sur la rembarre, puis l'enfant descend petit à petit les escaliers. 

Il y a plus de bruits par ici. 

Des bruits de couteaux, des pleurs, des gémissements. Le monstre est par ici, elle le sent. Elle approche, encore et encore. Elle a dépassé la salle à manger, et se trouve à présent dans la cuisine. Sa mère est allongée sur le sol, le regard rivé vers elle. Une lueur de panique traverse son regard. Quelqu'un est penché au-dessus d'elle, lui aussi, il lève les yeux vers la petite.

 Son regard brille. 

La petite est fascinée. 

C'est le monstre.  

Soudain, sans prévenir, il disparaît dans la nuit sombre. Toute trace de lui a disparu, et ne reste plus que sa mère, dans la cuisine. La petite s'approche. Doucement. Comme pour rester à l'écart de tout ça le plus longtemps possible. Sa mère est encore en vie. Ses lèvres bougent. Elle semble murmurer quelque chose, quelque chose qui ressemble étrangement au prénom de la fillette. La petite caresse tendrement les cheveux blonds de sa mère, qu'elle trouve, d'habitude, si beaux. Ce soir, ils sont tout poisseux. 

Beurk.

 Des larmes roulent le long des joues de la mère. Puis plus rien. Ses yeux sont vides. Elle ne bouge plus. La petite passe plusieurs minutes à secouer sa mère, en lui demandant de se réveiller, elle se met à pleurer, à souffler le prénom de sa mère, mais rien y fait, elle ne bouge plus. Elle ne se réveille pas.

 Elle est morte. 

Quand la petite en prend conscience, elle court, partout, dans toutes les pièces de la maison. Elle veut son père. Elle a peur. Elle est triste. Elle a froid. Elle a besoin de lui, mais il est introuvable. Il n'est pas en haut, et pas non plus en bas. Elle a beau chercher, il demeure introuvable. 

Au bout d'un long moment, la petite finit par sortir dehors, devant la maison, dans le jardin, la porte d'entrée est grande ouverte. Son père n'est pas bien loin. La fillette ne met pas longtemps à l'apercevoir. Il gît, sur le gazon, à quelques mètres à peine. La fillette, court vers lui. Il respire encore, mais tout juste... Lorsqu'il voit sa fille, il se met à pleurer. 

De joie ou de tristesse ? Elle ne le comprit pas. Il pleurait juste, les larmes dévalaient ses joues, encore et encore, sans s'arrêter. 

Puis il prononça un mot, un seul, son dernier, avant de mourir : « - Irene... »

Le nom de sa fille. 

Des mots pour des maux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant