Des mots pour des maux, c'est un recueil de nouvelles, sur des histoires qui sont loin d'être roses...
Sur des émotions, des sentiments, sur ce qui nous touche, tout simplement.
Âmes sensibles, s'abstenir.
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Elle ajouta la dernière touche à son dessin, et se recula légèrement pour contempler son travail dans son ensemble. Presque instantanément, la femme grimaça. C'était lui, encore. Elle avait beau essayer de l'effacer de sa mémoire, elle le retrouvait toujours, quoi qu'il arrive. Dans un dessin, dans une statue, lorsqu'elle achetait ses cigarettes et qu'elle se rendait compte qu'il fumait les mêmes. Elle le retrouvait n'importe où.
Owen. Son frère.
Leur histoire avait débuté lorsque la jeune femme était entrée à l'université.
Quelques années plus tôt.
Dernier soir. Les adieux avaient été un peu différents que ceux d'une autre famille. La fille, Aeryn s'était glissée dans la chambre de son frère au milieu de la soirée, car elle ne parvenait pas à s'endormir. Elle ne parvenait pas à se faire à l'idée qu'elle allait partir loin d'Owen. Loin de sa mère s'était une chose, mais loin d'Owen s'était juste quelque chose d'impensable. Rien que d'y penser, ça la brisait complètement... Alors, cette nuit-là, elle s'était glissée dans sa chambre, pour passer ses derniers instants de lycéenne avec son frère cadet.
Lorsqu'elle avait passé la porte, la musique avait directement atteint ses oreilles. Owen jouait. Il jouait la chanson qu'il avait écrite pour elle. Aeryn avait esquissé un sourire, puis s'était appuyée contre l'encadrement de la porte. Pour écouter, simplement écouter. Aeryn vit les coins de ses lèvres remontés légèrement pour former une demi-lune, mais il ne cessa pas de jouer, pas tant que la chanson ne fut pas terminée.
Lorsqu'enfin les doigts d'Owen s'étaient arrêtés de danser sur la guitare, leurs regards s'étaient rencontrés. Aeryn adorait le regard de son frère, il était toujours tellement pétillant. Son visage s'était éclairé encore un peu plus lorsqu'un immense sourire s'était étiré sur ses lèvres. Oui, elle adorait son frère. Et il l'adorait aussi. Tous deux étaient comme cul et chemise et tout ça allait disparaître dès son entrée à l'université. Plus de frères aimant chez qui aller se réfugier. Plus de musiciens à aller écouter le soir tard. La mâchoire d'Aeryn s'était alors serrée légèrement, et ses yeux s'étaient remplis de larmes. C'était insupportable.
« - Aeryn... » Avait doucement soufflé Owen en apercevant le visage contracté de son aînée. Précipitamment, il avait déposé sa guitare contre le mur et s'était précipité vers Aeryn, pour l'attirer au creux de ses bras. Aeryn avait planté ses dents dans sa lèvre inférieure, pour se retenir de pleurer et s'était agrippée à la nuque d'Owen, comme-ci, c'était sa bouée de sauvetage. Le cadet l'avait serré un peu plus contre lui, et avait déposé ses lèvres sur son front. Il était toujours celui qui la réconfortait... Personne d'autre au monde n'en était capable. « - Chut... Tout va bien. » Avait-elle murmuré, avant de se reculer pour observer la réaction d'Owen. «- Je peux dormir avec toi ce soir ? » Avait-elle murmuré, avant de se reculer pour observer la réaction d'Owen. Celui-ci avait esquissé un sourire en coin et l'avait attiré entre ses bras, avant de les faire basculer sur son lit. Une longue heure plus tard, sa tête posée sur le torse de son frère, l'aînée de la fratrie s'était endormie à poing fermé.
