Chapitre 2 : Amitié enfantine ( Corrigé )

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Sarah et moi, nous nous sommes rencontrées pour la première fois à ma rentrée de CE2. Nous venions, avec ma famille, d'emménager dans une nouvelle maison car mon père venait d'être muté.

D'habitude, c'était toujours lui qui m'emmenait à l'école les jours de rentrée, mais cette fois il était partit en voyage d'affaire. La veille, il m'avait offert un bracelet fait sur mesure en argent où y était logées plusieurs pierres de lune grises/argentés. 

« Comme tes yeux » m'avait-il dit.
Il m'avait expliqué que cela me donnerait du courage et que si jamais j'avais peur, je pourrais penser à lui. Cela marcha parfaitement et c'était donc, radieuse, que j'étais allée me présenter à mes nouveaux camarades de classe.

La matinée c'était très bien passée et je passais aux toilettes avant d'aller à la cantine. J'allais me laver les mains quand je vis le bracelet à mon poignet. Devais-je l'enlever ou pas ? Je risquais de l'abimer si je le gardais. J'essayais de l'enlever mais n'y parvins pas, le fermoir glissant à chaque fois entre mes doigts.

_ Tu veux que je t'aide ? Me demanda une jolie fillette blonde que j'avais aperçue plus tôt dans ma classe. Deux autres filles de ma classe se tenaient derrière elle et me regardaient en souriant.

_ Oui, s'il te plait. Dis-je après une courte hésitation.

D'un geste rapide, elle détacha mon bracelet.

_ Merci. Lui dis-je poliment

_ Pas de quoi. Répondis-t-elle distraitement.

Je me lavai et m'essuyai les mains sous leurs yeux scrutateurs. Quand je relevai la tête, je remarquai que la fille brune admirait son poignet, là où se trouvait désormais MON bracelet ! J'allais lui demander de me le rendre mais elle me coupa avant.

_ C'est un très joli bracelet dis-donc, où l'as-tu eu ?

Elle avait un sourire étrange sur le visage.

_ Je...euh... c'est mon papa qui me l'a offert, il l'a fait faire pour moi. Bafouillai-je

_ Ah..., elle semblait contrariée, donc il n'y en a pas d'autre comme celui-là.

_ Non... Tu peux me le rendre s'il te plait ?

_ Je ne crois pas, je l'aime vraiment beaucoup.

_ Mais... !

Elle s'était retournée et allait partir lorsqu'une petite fille avec des couettes blondes lui barra le passage de la sortie.

_ Rends le lui, Miranda. Dit-elle doucement mais avec fermeté.

_ Pardon ? Et puis quoi encore ? Je n'ai aucun ordre à recevoir de personne et surtout pas de toi, Sarah. Affirma la fillette qui s'appelait apparemment Miranda.

La dénommée Sarah s'avança d'un pas et lui demanda calmement :

_ Tu es sûre de ne pas vouloir lui rendre ?

Miranda tripota nerveusement une mèche de ses cheveux mais dit quand même :

_ Oui.

_ Très bien. Sarah saisit le poignet de Miranda et le tordit légèrement.

_ Aïe ! Ça fait mal, t'es folle ! Arrête !

Elle essaya de son autre main d'empêcher Sarah de continuer mais celle-ci bloqua son avant-bras.

_ Alors fais ce que je t'ai demandé !

_ Jamais de la vie ! Aidez-moi, vous autres !

Les deux autres filles en question s'étaient réfugiées dans un coin des toilettes et secouaient négativement la tête. Sarah tordit un peu plus son poignet.

_ C'est bon, Stop ! Je vais lui redonner !

Sarah cessa immédiatement. Miranda massa son poignet et enleva rageusement mon bracelet. Elle leva son bras et je crus qu'elle allait le jeter mais Sarah l’en dissuada d'un regard plein de sous-entendu.

Elle le lui remit donc dans sa main et sortit de la pièce comme une tornade, ses deux « amies » à sa suite. Un silence pesant régna, puis Sarah s'avança vers moi, me prit ma main et me remit mon précieux bijoux.

_ Merci beaucoup, la-remerciai-je les larmes aux yeux.

_ C'est rien, Miranda croit qu'elle peut faire ce qu'elle veut et tout le monde la laisse faire.

Elle avait une voix douce et chaleureuse maintenant, et il régnait dans ses beaux yeux bleus une étincelle de malice.

_ Sauf toi, fis-je remarquer en souriant.

_ En effet, elle sourit à son tour.

_ Je...Je m'appelle Céleste, dis-je timidement.

_ Oui, la nouvelle, on est dans la même classe, dit-elle.

Je la regardais, surprise de ne pas l'avoir remarquée.

_ J'étais absente ce matin, rendez-vous chez le dentiste. M'explique-t-elle. Et moi c'est Sarah, mais tu dois avoir entendu Miranda le dire.

Je hochais la tête.

Après ça une dame de la cantine était venue nous chercher et j'avais pris mon déjeuner avec Sarah. Depuis, nous avions fait les quatre cents coups ensemble et étions devenues inséparables...

On devrait y aller, me dit Sarah en me ramenant au moment présent.

Oui, allons-y.

On trottinait déjà depuis une heure en faisant une pause de temps en temps quand Sarah s'arrêta d'un coup. Elle se plia en deux et mit ses mains sur ses genoux.

Je n'en peux plus, dit-elle essoufflée, il fait trop chaud. On marche ?

Complètement d'accord avec toi approuvais-je avec joie.

Buck lui aussi commençait à fatiguer, car même si nous ne courions pas très vite, avec tous ses poils, il devait avoir sacrément chaud. J'enlevai mon sweat-shirt et écoutai Sarah me parler d'un garçon qu'elle avait rencontré quand elle avait accompagné ses parents lors d'une soirée pour une œuvre de bienfaisance.

Il n'était pas comme ces autres vieux chnoques qui ne parlent que de leur vie parfaite avec leur famille parfaite, leur maison parfaite, leur promotion, leur réussite et « mon fils va rentrer dans cette université » et « ma fille va devenir médecin » et patati patata. Elle poussa un long soupir. Lui il est si... charmant, intelligent, drôle, très drôle et attentionné. Bon c'est vrai qu'au départ, je le trouvais juste beau mais en même temps tu aurais dû le voir ! Même l'acteur trop mignon qu'on a vu la dernière fois, tu sais dans le film où la fille elle sortait du coma à la fin euh... je me souviens plus du titre enfin bref et bah il passerait pour un type quelconque à côté ! Je te jure ! Et tu sais aussi...

Je fis un effort pour rester attentive mais j'abandonnais rapidement et laissais mes pensées dériver. Cela faisait trois ans jour pour jour que le drame s'était produit. J'observais le soleil passant entre les branches des arbres. Le temps était magnifique comme trois ans auparavant, je m'en souviens comme si c'était hier : Il faisait bon. Je m'en rappellerai toujours.

* Chapitre corrigé par Furflan ! 😊 *

Céleste : La forêt des cauchemarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant