Chapitre 10 : Attend moi car j'arrive, Avalon Académie ( Corrigé )

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Je sentis que l'on me secouait doucement l'épaule, sûrement pour me réveiller, sauf que je ne voulais pas. Je ne dormais que rarement la nuit et là je voulais profiter pleinement de ce moment de repos. A chaque fois que l'on faisait des longs trajets en voiture je savais d'avance comment cela allait se terminer : Moi dormant la bouche ouverte, et il m'arrivait même quelques fois, à mon plus grand malheur, de baver.

Je finis par céder car la personne qui me pressait tantôt tendrement l'épaule commençait à me secouer comme un prunier. J'ouvris les yeux en grognant et me redressai.

Je massais mon cou, car même si je m'endormais facilement en voiture, le réveil était souvent douloureux. Ce n'est pas très facile de trouver une position convenable. Comme pour confirmer mes dires de tout à l'heure, je sentis un peu d'humidité sur le coin de ma bouche et m'empressai de l'essuyer du revers de la main. Je tournai la tête vers ma mère qui me regardait, un sourire moqueur aux lèvres.

_ Ne rigole pas, on sait très bien toutes les deux de qui je tiens cette fâcheuse habitude, dis-je d'un air narquois.

_ Voyons ma fille, laisse ta grand-mère en dehors de ça, répondit-elle ironiquement. Un peu de respect pour tes aïeux.

Je m'esclaffais et la regardais d'air entendu. Je vis le coin de sa lèvre s'étirer lentement dans un sourire discret.

_ Sinon, il y a une raison pour que tu m'aies sorti de mon profond sommeil ou tu es juste légèrement sadique ? Demandais-je en posant paresseusement ma tête dans ma main, le coude me soutenant en s'appuyant contre la vitre.

_ Sadique non et masochiste encore moins : Je ne pouvais continuer à souffrir devant ce spectacle de toi bavant et grognant.

_ Mais... Mais... ! 

Elle rit devant mon air outré et reprit :

_ Tellement crédule, regarde autour de toi, la "bête" au bois dormant.

La "bête" au bois dormant, pensais-je, c'est nouveau ça ? Je ne répliquai toutefois rien et fis ce qu'elle me dit.

Je me rendis alors compte que les autoroutes avaient laissé place à un plus petit chemin, entouré d'une riche végétation et on apercevait sans mal une grande étendue d'eau, au loin. L'Océan.

Je réfléchis rapidement. Nous étions parties à 6 heure du matin, puis nous avions fait une pause à 8 heure et demie pour faire nos petites affaires, à midi pour manger et ensuite... plus rien. Sachant que le trajet dure 9 heures j'avais dormi... Trois heures non-stop ? Pas étonnant que j'ai mal à la nuque.

_ On devrait arriver dans un petit quart d'heure mais je voulais te dire quelque chose avant.

Je regardais dans sa direction, un peu surprise. Voyant qu'elle n'ajoutait rien je l'encourageais :

_ Je t'écoute

_ Et bien... Euh... 

Je sentis la tension monter peu à peu dans l'habitacle.

_ Quoi ?

_ Je ne prendrais pas le bateau avec toi, dit-elle finalement d'une traite. Elle prit une profonde inspiration et continua, le boulot m'a appelé avant de partir et ils ont besoin de moi pour une importante réunion après-demain. Si je fais le voyage avec toi je ne rentrerais jamais à temps.

Ma bonne humeur s'envola d'un coup. Elle me laissait au dernier moment ? Elle préférait son travail à moi ? Je m'en voulus immédiatement d'avoir osé penser ça. 

Ma mère travaillait dur pour subvenir à mes besoins. Après la mort de mon père, elle avait travaillé d'arrache pied pour réussir à payer la maison de mon enfance. Je pensais à toutes les dépenses qu'elle avait faites pour moi dernièrement. Elle ne pouvait pas dire non quand on l'appelait, on avait besoin de cet argent. Je soupirai.

Céleste : La forêt des cauchemarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant