Chapitre 8 : Décision ( Corrigé )

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Après la bombe que m'avait annoncée ma psy, j'étais sortie précipitamment de la pièce, les nerfs en pelote. J'avais ensuite pris le bus, direction la maison. Arrivée sur le paillasson devant l'entrée, j'étais gonflée à bloc, prête à en découdre. Je rentrai et me retins de claquer la porte.

J'allais directement dans le salon et vis ma mère, paisiblement endormit sur le canapé. J'hésitai, devais-je la réveiller ou non ? Je soupirai et me laissai tomber mollement dans le fauteuil en face d'elle. Ma colère retomba d'un coup.

Je ne pouvais décidément pas

. Elle manquait déjà de sommeil, à cause du travail mais surtout à cause de moi. Elle ne venait pas me voir lorsque je faisais des cauchemars la nuit, mais je savais que ça la réveillait. Même si sa chambre était à l'opposé de la mienne, comment ne pourrait-elle pas m'entendre alors que je criai au meurtre ? C'était quasi impossible ou il aurait fallu avoir un sommeil très, très lourd. Ce qui n'était pas son cas.

Je l'observais silencieusement. C'était flagrant à quel point on ne se ressemblait pas, elle avait beau être ma mère, nous étions radicalement différente.

 Elle possédait de soyeux cheveux châtain bien souvent rassemblé en chignon désordonné, de jolis yeux en amande couleur chocolat au lait en harmonie avec les traits délicat de son visage. Mais le plus flagrant était sûrement le teint légèrement halé de sa peau, contrastant avec la mienne, aussi blanche que l'albâtre. Avec mes longs cheveux bruns, mon regard d'un gris pâle et mon mètre 73, je faisais un peu tâche à côté de ce petit bout de femme.

Je remarquai seulement que la télé était allumée, au programme, une charmante rediffusion des feux de l'amour. J'allais l'éteindre lorsque je vis ma mère papillonner des yeux doucement. Elle m'aperçut et me demanda d'une voix encore ensommeillée :

_ Oh, ma puce, tu es là depuis longtemps ? Excuse-moi, j'avais dit que je devais venir te chercher. Je me suis posée cinq minutes et pouf !

_ T'inquiètes pas, j'ai pris le bus. Je viens juste d'arriver.

_ Quelle heure est-il ?

_ Je ne sais pas trop, mais quand je suis partie il devait être 16h10, par là.

Elle hocha d'un air absent puis fronça les sourcils.

_ Mais ta séance ne se finit qu'à 45, non ?

_ Oui, c'est vrai, mais je suis partie plus tôt. Je voulais te parler.

_ Comment ça, tu es partie plus tôt ? dit-elle en se redressant en position assise et en me regardant avec sévérité. Je te fais confiance et je te laisse y aller seule pour quoi, finalement ? Pour que tu partes de ta séance quand tu veux pour me parler ? Tu as intérêt à ce que ce soit important si ça n'a pas pu attendre trente petites minutes !

_ A toi de juger, si le faite que tu comptes m'envoyer en internat sur une île, c'est important ou pas ? Dis-je d'une voix accusatrice en accentuant bien mes mots.

_ Je... Euh...

La colère de ma mère semblait s'être muée en culpabilité tandis que la mienne revenait aussi vite qu'elle était partie.

_ Pourquoi tu ne m'en as pas parlé directement ? Tu n'avais pas le cran de me l'avouer en face ?

_ Je savais que tu réagirais comme ça, répondis-t-elle d'une voix calme, ce qui m'énerva encore plus

_ Évidemment ! Comme toute personne normale ! Je... je ne comprends même pas pourquoi tu veux faire ça...

Elle soupira et tapa à côté d'elle sur le canapé, me faisant signe de m'asseoir. Elle prit mes mains et me dit doucement :

Céleste : La forêt des cauchemarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant