Chapitre 5 : Angoisse ( Corrigé )

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On barbota pendant une petite demi-heure en enchaînant les fous rires puis je décidais de m'allonger dans l'herbe. Je fermais les yeux et savourais les doux rayons de soleil sur mon visage. Soudain, Sarah toujours dans l'eau, poussa un cri. Je me redressai d'un coup.

_ Qu'est ce qui se passe ?

_ Je...J'ai l'impression que quelque chose m'a frôlé la jambe...

_ Tu es sûre ?

_ Je ne sais pas trop...

_ Remonte.

_ Nan pas la peine. J'ai dû rêver, laisse tomber.

_ Si tu le dis.

Je me rallongeais et essayais de me calmer. Peu après, j'entendis Sarah crier une nouvelle fois. Cette fois, je ne pris pas la peine de me relever mais je dis sarcastiquement, les yeux clos :

_ Un truc qui n'existe pas t'a encore frôlé, je suppose? Et c'est moi qui suis parano, hein ?

J'attendis qu'elle réplique mais elle ne répondit rien. J'ouvris les yeux et me redressais pour la deuxième fois. Je regardais le bassin. Il était vide. Je me levais aussitôt et m'en approchais. Je ne voyais Sarah nulle part.

_ Sarah ? Tentais-je, si c'est une blague, ce n'est pas drôle !

Rien.

- C'est bon tu m'as fait peur, tu peux arrêter maintenant !

Toujours rien.

- Merde... Jurais-je

Je commençai à paniquer quand Sarah émergea de l'eau. Ce n'est pas possible ! J'étais sûre de ne pas l'avoir vu !

_ Ne recommence plus ! Les blagues comme ça c'est nul ! Tu...tu vas bien ?

_ Aide-moi ! Hurla-t-elle.

Son regard  terrifié me fis immédiatement paniqué.

_  J'arrive ! Essaie de nager vers moi !

Au bout de ce qui me semblait être une éternité, Sarah arriva enfin à ma hauteur. Je l'extirpai de l'eau et l'éloignai du rivage. Je me rendis compte qu'elle boitait et je sus vite pourquoi ! Elle avait la jambe en sang et ce qui ressemblait à une grosse morsure.

_ Qu'est ce qui t'as fait ça !?!

_ Pas quoi, me dit-elle d'une voix chevrotante, plutôt qui, j'ai senti des mains m'attraper.

Elle poussa un gémissement de douleur. C'était un être humain qui lui avait infligé ça ? Impossible... Elle éclata en sanglot. Je lui pris la main, la pressai et lui dis d'une voix que j'espérais rassurante mais ferme :

_ Calme toi, prends tes habits et on part vite d'ici, ok ?

Elle hocha faiblement la tête. Des aboiements nous firent sursauter. Buck ! Je l'avais complètement oubliée ! Il était au bord du bassin et aboyait férocement. Je ne compris pas tout de suite pourquoi, puis une ombre se dessina hors de l'eau. Une ombre humaine.

Une ombre ? Je remarquais que la lune avait remplacé le soleil et que la température avait bien chuté de 10 degrés ! Comment cela se faisait-il ? Il y a à peine cinq minutes, il faisait jour ! Sarah se colla à mon dos, regardant par-dessus mon épaule.

Nous aurions dû nous enfuir, pourtant, aucune de nous ne bougea. Comme si nous savions d'avance que cela ne servirait à rien. L'ombre s'approcha de nous et fut éclairée pas la lune. C'était un garçon qui avait l'air d'avoir notre âge. Un garçon d'une grande beauté, presque irréelle. Il avait les cheveux bruns et il ne portait pratiquement rien. Ce n'est pourtant pas ça qui attira mon attention mais plutôt ses yeux. Ils étaient rouges. Je n'en avait jamais vu de tel.

Il regarda Buck, et celui-ci se calma aussitôt, puis il se mit à fixer mon amie. Les tremblements de Sarah s'arrêtèrent soudainement. Je sentis sa respiration se calmer et elle me lâcha doucement.

_ Qu'est ce que tu fais ? Chuchotais-je.

J'écarquillais les yeux d'horreur lorsque je la vis passer à côté de moi et s'avancer vers le garçon. Je la retins par le coude pour la faire reculer. Elle plongea ses yeux dans les miens. Ses yeux étaient vides de toutes émotions, comme éteints. Je frissonnai. Elle se dégagea de mon emprise.

_ Sarah ? L'appelais-je.

Elle ne répondit pas et pire, elle continua d'avancer vers lui.

_  Sarah !

Elle ne m'écoutait toujours pas et bientôt elle fut juste devant cet étrange personnage. Il sourit sans quitter Sarah des yeux. Je retins une exclamation d'effroi et mis ma main tremblante devant ma bouche. Son sourire dévoilait ses dents. Des dents pointues. Des dents de monstre.

Ensuite, tout se passa très vite. La chose prit Sarah par les épaules et planta violemment ses dents dans son cou. Elle poussa une plainte effroyable qui vint se loger au plus profond de moi pour toujours. Je ne me rendis pas compte que je me trouvai déjà par terre. J'avais dû tomber. J'entendais les bruits de succion du monstre pendant qu'il buvait le sang de Sarah.

Je n'arrivai pas à assimiler la scène qui se déroulait sous mes yeux. Je ne pouvais pas y croire. J'étais totalement sous le choc, paralysée par la peur. Tout cela était inconcevable. Ça ne pouvait pas arriver. Ça ne pouvait pas exister. Non, non, non, non, non !! Me répétais-je sans cesse dans ma tête. 

Le monstre lâcha Sarah. Elle tomba par terre. Malgré ses cheveux qui lui barraient le visage, j'aperçus quand même ses yeux. Autrefois pétillants et remplis de malice, ils ne renvoyaient maintenant que mon reflet. Celui d'une fille à l'expression épouvantable. Je ne pouvais pas retirer mon regard d'elle. J'attendais, non j'espérais qu'à tout moment elle se remette à respirer, que son visage aussi pâle que celui d'un cadavre reprenne des couleurs et qu'elle se relève en se moquant de ma tête. Ça n'arriva pas.

Je repris peu à peu mes esprits. En premier je sentis qu'une odeur de fer bien caractéristique avait remplacé celle des fleurs. En second, je pris conscience que lui, me fixai intensément.

Il s'approcha de moi et comme une bombe à retardement, j'explosais enfin, en me mettant à hurler. Un hurlement terrible, qui se répercuta dans toute mon âme. Et il se remit à sourire.

Un grondement menaçant se fit entendre. Buck avait l'air d'avoir retrouvé son état normal. Il se jeta sur le monstre qui bascula en arrière. Et c'est là que j'assimilais une troisième chose. Je devais fuir, partir le plus loin possible d'ici. Je me levai, mes jambes me soutenant à peine et je me mis à courir comme si ma vie en dépendait. Ce qui, évidemment, était le cas.

Au loin je perçus un geignement strident. Je priai silencieusement pour mon malheureux chien.

* Chapitre corrigé par Furflan ! *

Céleste : La forêt des cauchemarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant