Chapitre 9 : Départ ( Corrigé )

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Cela faisait deux semaines que j'avais annoncé à ma mère ma décision. Le lendemain même du jour où j'avais appris qu'elle voulait m'inscrire dans un internat, je prenais mon petit déjeuner tranquillement, quand elle était apparue dans l'encadrement de la porte de la cuisine, hésitante à entrer.

Elle avait ensuite commencé à préparer son petit déjeuner rapidement, fuyant mon regard. Ses mains tremblaient, signe qu'elle était anxieuse et je devinais qu'elle trouvait ce silence insupportable. En effet, ma mère avait toujours détesté le silence, contrairement à moi. Alors pourquoi ne parlait-elle pas ? J'avais fixé son dos en fronçant les sourcils, ne comprenant pas son comportement.

Lentement, je m'étais resservie des céréales, puis soudain, je m'étais rappelée de la journée d'hier. Je ne lui avais pas encore dit ce que j'avais décidé. Comment avais-je pu oublier ça ? J'avais grogné en remarquant que, douée comme j'étais, j'avais beaucoup beaucoup trop remplis mon bol. Ça t'apprendra à rêvasser, me rabrouais-je intérieurement.

Oui, bon, j'étais assez longue à la détente le matin. J'avais essayé de remettre le maximum de nourriture dans le paquet mais n'étais finalement arrivée qu'à en mettre partout autour. Foutus ouverture avais-je pensé rageusement. J'avais lourdement soupiré, admettant ma défaite contre cet emballage et avais reporté mon attention sur ma mère. D'une voix calme et posée j'avais annoncé :

_ J'ai réfléchis, et j'accepte d'y aller.

                                                                                                                                

 Ma génitrice s'était vivement retournée dans ma direction et avait dit en bégayant :

_ Qu-Qu-Quoi ?!

_ Je pense que tu as raison, j'ai besoin de changer d'air.

_ Mais... tu es vraiment sûre ?

_ Complètement.

Ensuite, il y avait eu un petit silence et ma mère avait soudainement éclaté en sanglot et m'avait prise dans ses bras. Surprise, je n'avais pas réagis puis je lui avais finalement rendu son étreinte en lui caressant les cheveux comme elle l'avait fait tant de fois pour moi.

Après, nous avions eu une longue discussion pendant laquelle elle répondait à toutes mes questions comme : Comment avait-elle pu m'inscrire aussi rapidement ? Pourquoi cette école en particulier ? Qu'avait-elle de diffèrent par rapport aux autres et comment allions-nous nous organiser ?

J'avais appris que puisque j'étais une nouvelle élève, j'irais là-bas deux jours en avance pour pourvoir m'adapter, visiter etc... Il ne nous restait donc que moins de deux semaines pour tout préparer et ma mère avait conclu que l'on irait faire les magasins la suivante. Nouvelle rentrée signifiait, nouvelle garde-robe pour elle.

Nous étions donc aller faire du shopping et j'avais ressenti un pincement au cœur quand nous avions pénétré dans les boutiques où Sarah et moi avions l'habitude d'acheter nos vêtements. Enfin surtout Sarah, moi je donnais mon avis la plupart du temps car même si j'aimais la mode comme la majorité des filles, je n'étais pas totalement accro non plus. Tout le contraire de ma meilleure amie qui elle, était une véritable fashion victim.

Sur ce point, elle ressemblait à ma mère qui adorait les vêtements. J'eus donc droit à plusieurs pantalons moulants, des t-shirts, des pulls, des robes et des sous-vêtements dont deux ensembles légèrement... sexys. Ma mère les avait posés dans le panier en me souriant innocemment. Je lui avais fait remarquer qu'ils étaient un peu trop osés pour moi et elle m'avait répondu malicieusement :

_ Une femme a besoin d'au moins un ensemble de ce genre, tu sais, au cas où. Mais bon à toi de voir.

Elle me les avait mis dans les mains, me laissant décider. J'avais rougis comme jamais, comprenant parfaitement à quoi elle faisait allusion et je n'avais rien répliqué tandis qu'elle s'éloignait regarder un autre article. J'étais mortifiée, toutes les mères étaient comme cela ou bien...

Je secouais la tête et touchais la dentelle du bout des doigts. Raide comme un piquet, je m'approchais de ma mère et replaçais les vêtements dans le panier en me forçant d'ignorer son sourire victorieux. Et je n'étais pas au bout de mes surprises. Au moment de payer, elle bredouilla quelque chose comme quoi elle devait aller aux toilettes et me laissa en plan avec quelques billets dans la main. Etrange pensais-je.

Cela faisait déjà dix minutes que j'attendais dans la queue et ma mère ne semblait toujours pas revenir. Je poussai un soupir d'ennui, faisant se retourner la personne devant moi. C'était un homme d'âge moyen qui accompagnait une femme à côté de lui qui, je supposais était sa compagne. Il me regarda puis baissa les yeux sur mon panier. Je fis de même et vis en haut de la pile, les deux fameux ensembles. Je relevai les yeux lentement, me forçant à garder un air impassible et je croisai son regard. Il me regardait avec un sourire pervers. Je dû prendre sur moi pour ne pas lui balancer mon panier à la figure et je fus soulagée quand il se retourna pour payer à la caisse.

Je passai juste après lui et sortis enfin du magasin. Je vis ma mère arriver vers moi en marchant rapidement un petit sac à la main. Elle arriva près de moi et me le mit juste devant le visage, si proche que je fus obligée de loucher pour le voire.

_ Regarde ce qu'il y a à l'intérieur, me dit-elle, visiblement impatiente.

Je l'ouvris en fronçant les sourcils et sortis la boite qui était à l'intérieur. Et là, le choc, je vis la dernière chose à laquelle je pensais. Un téléphone. Je restais bouche-bée devant et ouvris la petite boîte pour y trouver LE téléphone dernier cris.

_ Alors ? Tu en penses quoi ?

_ Je... euh... Wow... En quel honneur ?

_ Tu ne pensais quand même pas que j'allais te laisser partir sur un autre continent, sans aucun moyen pour te contacter ? Oui c'est sûr, c'était logique.

_ Si j'avais su qu'il fallait faire ça pour avoir un téléphone, je serais partie depuis longtemps, rigolais-je en mentant... je crois ?

_ Ne dis pas de bêtises, me rembarra ma mère, allez viens on rentre, ajouta-t-elle ensuite.

Après cette journée assez... frivole, nous sommes rentrée et pendant que ma mère faisait à manger, moi je commençai à préparer mes valises, le cœur lourd et impatient.

☆☆

_ Céleste, c'est l'heure !

_ J'arrive ! Criais-je à ma mère de ma chambre

Deux jours s'étaient écoulés depuis notre virée shopping. Tous les préparatifs étaient terminés et je bouclais définitivement mes bagages. Je les prises et sortis de ma chambre. Je m'arrêtais un peu sur le pas de la porte et regardais une dernière fois mon refuge. Je tournais doucement la poignée, descendis les escaliers et vis ma mère qui m'attendait en bas en tapant du pied.

_ Vite, on va être en retard !

_ Oui, oui c'est bon j'arrive, grognais-je

Je sortis dehors, mis mes valises dans le coffre et grimpa dans la voiture. Ma mère ferma la maison et s'assit à la place du conducteur.

_ C'est partit ! Souffla-t-elle en me souriant. Elle démarra et je mis mes écouteurs en regardant ma maison devenir de plus en plus petite, un sentiment assez douloureux me serrant le cœur. Ca y est je partais, et je laissai derrière moi mes souvenirs et mes souffrances. Voilà comment j'en étais arrivée là.

* Chapitre corrigé par Furflan ! *

Céleste : La forêt des cauchemarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant