Chapitre 3

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Nahia-Rouillon

Le calme fut de courte durée. Hermione le regretta bien vite. Elle ne bougea pas quand les Serpentards entrèrent dans la pièce. C'est à peine si elle leur jeta un regard. D'abord les deux gros lourdauds de Crabbe et Goyle, puis Malefoy et Zabini. Elle était désormais plongée jusqu'au cou dans la fosse aux serpentards et ne put empêcher son cœur de battre la chamade.

Pendant que les deux gorilles étaient partis ranger leurs affaires, (Enfin, si on pouvait appeler ça ranger) Malefoy et Zabini se mettaient plutôt à l'aise. Tout le monde l'ignorait parfaitement, et ce n'était pas pour lui déplaire. Le jeune black s'affala dans son lit, tandis que le blond dénouait sa cravate et déboutonnait sa chemise afin de se mettre à l'aise, puis il s'allongea aux côtés de son camarade. Hermione continua à fixer de ses yeux marrons le rideau de son lit baldaquin, mais ses oreilles étaient, elles, très attentives à ce que ce disait les deux jeunes hommes. Mais leur conversation était bien futile. Après avoir ordonné aux deux abrutis qui leur servaient d'amis de défaire leurs valises, ils firent la liste des filles de Poudlard avec lesquelles ils avaient bien envie de copuler cette année. Une terrible nausée la prit, au moment où elle comprit qu'ils espéraient tous deux mettre Parvati dans leur lit avant la fin du premier semestre. Ils la dégoutaient. Cette façon de considérer ces filles comme des jouets ne leur permettant que d'assouvir leur appétit sexuel la dégoutait. Elle détestait déjà leurs rires gras à la limite du pervers. Si cela n'avait tenu qu'à elle, elle se serait levée, et serait sorti en claquant la porte. Mais cela aurait paru trop suspect. Il fallait pour le bien de sa mission qu'elle tienne son rôle au mieux.

-Et toi ? Le nouveau, t'as repéré quelqu'un qui te plaisait ? L'apostropha Zabini.

Quelques secondes passèrent avant qu'Hermione réalise qu'il s'adressait à elle. Avec paresse, elle se redressa sur ses coudes, et adressa à Zabini un regard blasé souligné d'un sourcil arqué.

-Je m'appelle Gabriel McFear ... pas le nouveau.

Sur ces mots, elle se rallongea.

Un silence lourd et palpable enveloppa les protagonistes.

Les deux serpentards échangèrent un regard surpris.

-C'est pas la réponse à ma question.

-Non, dit simplement Hermione.

-Non quoi ?

-Non, je n'ai repéré personne à baiser incessamment sous peu. C'était bien ça ta question non ?

Une fois de plus, cette réponse cloua le bec à Zabini.

Ce fut au tour de Malefoy de lever son sourcil en signe d'incompréhension. Alors que la jeune fille avait toujours ses yeux rivés sur ses rideaux, elle entendit les ressorts du lit en face du sien grincer avec lourdeur, signe que l'un de ses deux compagnons de dortoir se mettait debout. Hermione risqua un coup d'œil dans cette direction. Devant elle se dressait Malefoy, les mains dans les poches et l'air dangereux. Avant qu'elle n'ait eu le temps de se redresser, et de se mettre en position de défense, le Serpentard au sourire vicieux se laissa tomber avec lourdeur sur le lit. Elle sentit les poils de ses bras se hérisser. Cette soudaine proximité l'emplit d'anxiété. Elle espéra juste qu'il n'entendrait pas son cœur battre avec force dans sa poitrine.

-Sache, Gabriel, qu'ici c'est nous qui faisons la loi.

Hermione prit son courage à deux mains, et avec provocation, elle demanda.

-Et alors ?

Malefoy tourna son visage vers elle. Un visage qu'Hermione n'avait jamais vu d'aussi prêt. Si elle n'avait pas lu autant de mépris dans ses yeux gris, elle aurait pu penser que ces traits fins étaient ceux d'un ange. Mais à cette heure-ci, dans cette chambre, l'ange avait l'air du diable et le goût de l'enfer.

La Courbe De Tes Yeux (Ou les mensonges d'un visage)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant