Chapitre 7

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À vrai dire, Malefoy lui faisait franchement peur. Elle n'arrivait pas à réaliser ce qui venait de se passer dans cette salle de bain. Prostrée, au fond de son lit, les rideaux tirés, elle eut soudain réellement peur que le Blond, sous prétexte d'une quelconque vengeance, vienne la tripoter pendant son sommeil. Sans difficulté alors, il comprendrait que sa morphologie n'était pas celle d'un jeune homme. Il fallait qu'elle tire les sonnettes d'alarme. Sous l'emprise de la crainte, elle écrivit un appel au secours à Dumbledore. Il devait l'aider, après tout, c'était lui qui l'avait mis dans cette merde. Tout était de sa faute.

Elle avait beau être exténuée, la peur prenait de dessus, et lui donnait presque des ailes. Une fois sa lettre rédigée, elle se glissa hors du dortoir. Et pieds nus, elle marcha dans les couloirs humides et froids des cachots de Poudlard. Elle savait qu'elle ne craignait rien si elle croisait un professeur. Il pouvait parfaitement comprendre qu'elle dût envoyer une missive au directeur à une heure aussi tardive. Tous les professeurs étaient en effet au courant de sa mission. Néanmoins, il serait moins facile de s'en sortir si elle croisait un Préfet-en-Chef. Mais, au pire, elle se ferait coller, faisant perdre par la même occasion quelques points à Serpentard, ce qui n'était en réalité, pas un problème. Il lui fallut une bonne demi-heure pour arriver jusqu'à la Volière. Elle attacha son parchemin à la patte d'un hibou Grand Duc, qui s'envola sur le champ.

Comme elle n'était pas pressée de retrouver son lit, la faute à ces ignobles Serpentards qui partageaient sa chambre avec elle, elle flâna dans les couloirs. Elle se laissa conduire par les escaliers, et au bout d'un certain temps se retrouva face à la Salle Commune des Gryffondors. Une force intérieure lui pinça méchamment le cœur. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux, alors que les souvenirs affluaient dans son esprit. En réalité, elle avait beau être intelligente et maligne, elle n'était rien sans ses amis. Si elle avait eu Harry ou Ron à ses côtés, dans cette mission, elle aurait sans nul doute réussi davantage, puisant sa force dans leur amitié. Mais, elle était désespérément seule, et loin de ses proches.

Derrière ce portrait somnolant, Ginny, bien au chaud dans son lit devait dormir, insouciante. Puis, Hermione réalisa, qu'elle n'avait aucune nouvelle de ses amis masculins, qu'elle n'avait aucune idée de comment se déroulait leur mission. Elle espéra au plus profond d'elle-même, qu'ils allaient bien, et qu'eux au moins, arrivaient à faire quelque chose, tandis qu'elle-même n'était qu'une incapable terrorisée par cette andouille de Malefoy. Mais Merlin, où était son caractère de gagnante ? Avait-il disparu en même temps que son corps de femme et ses longs cheveux ?

Elle tourna le dos au portrait, et d'un pas décidé, elle retourna dans la fosse aux Serpents.

ooo

Parkinson était une jeune fille brune à la coupe au carré et à la frange imposante. Elle avait un nez petit et légèrement en pointe, qui lui donnait un air suffisant et dur, et de petites lèvres, qui faisaient régulièrement la moue. Parkinson avait pris l'habitude depuis sa quatrième année, de raccourcir de façon assez conséquente les jupes de son uniforme, afin de mieux dévoiler aux regards masculins et assoiffés de chair, la peau nue et laiteuse de ses jambes. De la même manière, elle ouvrait toujours un bouton de trop à son chemisier afin de montrer à tous un décolleté provoquant. Régulièrement, elle choisissait de mettre de la lingerie foncée sous ses vêtements blancs afin d'attirer encore davantage l'attention sur elle.

On aurait pu dire que Pansy Parkinson était légèrement nymphomane aux nombres de conquêtes d'un soir qu'elle avait eu. Et lorsqu'elle jetait son dévolu sur un garçon, elle ne lâchait pas prise facilement. Malheureusement, depuis la rentrée, elle avait décidé qu'elle se ferait Gabriel McFear, le nouveau si mystérieux, qu'elle avait bien envie de pervertir un peu. Certes, il l'avait déjà envoyé sur les roses. Mais quel était l'intérêt de la séduction s'il n'y avait pas un minimum de difficultés ? Parkinson aimait jouer avec les garçons. Et, à cette heure matinale, son nouveau joujou se trouvait juste en face d'elle. Dans son cerveau, elle était en train de mettre en place, un plan machiavélique à base de café bien noir.

La Courbe De Tes Yeux (Ou les mensonges d'un visage)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant