La Courbe De Tes Yeux (Ou les mensonges d'un visage)

Chapitre 8

Sauver sa peau !

Hermione fut prise d'un élan de panique et de peur lorsqu'elle se retrouva coincée sous Parkinson. Elle crut être piégée et sentit la fin arriver. Pendant quelques secondes, elle imagina ce que les serpentards allaient lui faire lorsqu'ils apprendraient la vérité. Il faudrait fuir cette fois-ci, pour de bon. En profiter pour rejoindre Harry et Ron et les aider dans leur mission. Mais dans ce cas, il n'y aurait plus d'espions dans Poudlard. Les Initiés auraient la voix libre pour mener à bien ce que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom semblait leurs avoir demandé. Et ça, c'était hors de question. Hors de question que les Mangemorts infiltrent Poudlard et qu'ils tuent encore des innocents.

Parkinson colla son opulente poitrine contre le torse de Gabriel. Elle approcha ses lèvres tordues par une grimace sadique des siennes. La colère submergea Hermione d'une manière inattendue. Elle ne se laisserait pas faire. Elle protégerait sa couverture coûte que coûte. Et alors que ses mains étaient prisonnières de celle de la Serpentarde, la jeune fille profita de la proximité du visage de Parkinson pour agir. Le coup fut inopiné, brutal et violent. De toute ses forces, Hermione frappa de son front le visage de la brune, qui sur le coup perdit ses moyens, et lâcha prise. Alors qu'elle vacillait en arrière, se tenant le nez ensanglanté de ses deux mains, notre héroïne la repoussa encore. Hermione décida de se servir de la faiblesse de son ennemie pour mettre les choses au clair.

Rapidement, elle plaqua Pansy contre le lit. Elle immobilisa ses mains au dessus de sa tête d'une seule poigne, et de son autre main, elle serra le cou de la Serpentarde.

Puis menaçante, elle avança son visage du sien. Les rôles étaient inversés. Pansy encore étourdie par la violence du coup, ne résista pas. Le sang coulait le long de son menton et sur ses joues, et son visage était tordu par la douleur et la colère. Sans nul doute, Hermione lui avait cassé le nez.

-Que ce soit bien clair Parkinson, je ne suis pas intéressé par toi. Essaye encore une fois de m'approcher et ce ne sera pas seulement ton nez que je vais briser ! Tu comprends petite idiote ? Je ne veux plus te voir dans mon champ de vision, je ne t'autorise même pas à m'adresser la parole. Pigé ?

La jeune fille, désormais légèrement effrayée, acquiesça lentement. Aussitôt Hermione la relâcha. Parkinson se mit debout avec difficulté, essayant de maitriser l'afflux de sang d'une main, elle tituba jusqu'à la porte qu'elle claqua avec violence derrière elle.

Sauvée. Elle était sauvée ! Sa couverture restait intacte ! Son regard resta fixé pendant quelques minutes sur la tache de sang qui s'était dessinée sur ses draps. Un sourire lui étira les lèvres, et elle se dirigea vers la salle de bain afin de se procurer du savon.

ooo

Lorsque Draco Malefoy pénétra dans sa salle commune en plein milieu de la nuit, précédé de ses autres camarades de Serpentard, il était visiblement de mauvaise humeur et dans un sale état. Leur Soirée Privée s'était achevée dans l'alcool et la luxure, afin de fêter … il ne se rappelait même plus quoi. Mais la biture n'avait même pas réussi à faire passer son mécontentement. Comment Pansy avait-elle pu les lâcher en pleine réunion pour aller on-ne-savait-où ! Il détestait qu'on défie son autorité. Après tout, si la mission échouait, c'était lui qui en pâtirait le premier. Les baisers de Marylin Roberson n'avaient même pas réussi à la calmer. Elle devrait lui rendre des comptes. Et immédiatement ! Le pas légèrement chancelant, les cheveux décoiffés et la cravate dénouée, il s'avança vers le dortoir des filles. Depuis bien longtemps et grâce à l'aide de son père, il avait réussi à contrer le sortilège qui empêchait les garçons de monter chez les filles.

Evidemment, il ne prit pas la peine de frapper à la porte, qu'il ouvrit à la volée. Son sang bouillait. Il s'avança vers elle, avant de s'arrêter net en voyant l'air déconfit et mauvais de son « amie ». La jeune fille était assise sur son lit, des compresses ensanglantées jonchaient le sol. Elle releva ses yeux rouges et gonflés lorsque Malefoy pénétra dans sa chambre, sa main pressant un nouveau mouchoir sur son nez qui ne voulait pas s'arrêter de saigner.