Chapitre 4.

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En média: Un clin d'oeil à une personne qui se reconnaîtra probablement en lisant ces mots et en écoutant la musique en même temps qu'elle lit. "Profite du silence" ma belle ;-)

Je me sentais oppressée, mon cœur battait à la chamade. Je l'entendais battre à toute allure, mes cinq sens étaient prêts à recueillir toute information.

Je ne voyais rien, mes yeux étaient clos. Je me sentais en sécurité et libre. Je n'avais pas envie d'ouvrir les yeux, pas encore.

J'entendais le bruit de la pluie qui tombe, chaque goutte jouant une note de l'étrange symphonie que la pluie pouvait créer.

Je sentais l'odeur de la terre mouillée, une senteur qui appelait en moi le calme. Il y avait aussi... une autre odeur, entêtante, celle de plusieurs parfums mêlés entre eux.

Ma bouche était pâteuse, je ne me sentais pas bien. J'avais un goût indescriptible sur la langue, un goût que je n'avais jamais eu auparavant.

Je me sentais ballottée et j'avais l'impression de me trouver dans un endroit qui bougeait, cette sensation eut le don de m'éveiller. Il y avait quelque chose, un objet sur mes mains. C'était étrange car je savais que je ne tenais rien.

Soudain je me rappelais de tout. Le Choix... Nella... le pavillon... le gaz... Je devais comprendre ce qui s'était passé. Il était temps de me réveiller. Pour de bon.

Mes paupières se levèrent d'elles même, mais j'étais éblouie par la lumière. Après quelques battements de cils, mes yeux s'habituèrent à la clarté.

J'étais assise sur une banquette dans une pièce assez étroite et qui semblait étrangement être en mouvement, ça me donnait la nausée. Il n'y avait aucun mobilier mais deux banquettes. Quelques filles étaient à côté de moi, et il y en avait d'autres en face. Mes mains étaient menottées. Oh... je commençais à comprendre... et puis je vis la personne assise à côté de moi. J'avais eu raison, Nella avait été choisie. Mais Théo ne s'était pas trompé non plus. J'étais nominée.

Quel cauchemar. Nella et moi étions ensemble. Mais nous devrions passer l'épreuve de la cité engloutie. Au moins l'une de nous deux ne survivrait pas. Si nous ne mourrions pas toutes les deux. Un sanglot s'échappa de mes lèvres et les larmes ne tardèrent pas à venir.

Nella semblait être réveillée depuis un bon moment. Elle m'entendis et me regarda. Malgré ses menottes, elle tentait de me prendre la main. Nous restâmes ainsi dans le silence, les yeux dans les yeux. Les siens exprimaient à la fois tristesse, déception, colère et fatigue.

-Où sommes nous? demandai-je d'une voix rauque et éraillée.

-Dans un véhicule, ils appellent ça un camion.

J'en avais déjà entendu parler et avait vu des images dans mes livres d'histoire.

Un homme, qui semblait toutes nous surveiller, s'approcha de moi et me donna de l'eau, il avait probablement entendu ma voix horriblement abîmée.

Je voulais savoir pourquoi j'étais ici. Je plantai mes yeux dans ceux de l'homme. Je lui demandai de mon ton le plus déterminé:

-Pourquoi suis-je ici?

Il rit. Son rire était animal, et découvrait toutes ses dents, il était effrayant. J'avais la sensation de me trouver devant un requin à la dentition parfaite.

-Fais pas l'idiote ma petite. Tu es nominée et tu le sais très bien.

-Pourquoi moi? Je ne suis même pas jolie.

Il recommença à se marrer. Je le détestais, peut-être encore plus que Drilou.

-Tu croyais que sous tes airs chastes on aurait pas remarqué ton corps de déesse?

Je sentis mes joues devenir écarlates et brûlantes. Comment osait il me parler ainsi?! Je le vis s'approcher de moi, tel un serpent s'apprêtant à engloutir sa proie. Il puait la sueur et son haleine fétide me retourna l'estomac. Il me murmura à l'oreille d'une voix doucereuse:

-Je vais te dire un secret chérie. Le prince c'est mon oncle et il se trouve qu'on les mêmes goûts. Et figure toi que les filles qui cachent leur beauté, ça nous excitent...

Quel sale pervers! Les autres filles me regardaient, soit avec un petit sourire narquois soit leur visage restaient neutre. Nella m'observait, désolée pour moi.

Le gars avançait toujours plus près de moi et je vis bientôt approcher ses lèvres desséchées devant mon visage. Non, je n'allai pas me laisser pas faire! Je serrai les poings et les envoyai lourdement contre la mâchoire de ce pervers.

Je lui avais visiblement fait mal. Bien fait pour lui! Mais sa réaction fut immédiate et brutale, il me frappa en plein visage, laissant, j'en suis certaine, une marque écarlate. Si les regards pouvaient tuer, je serais morte sur le coup. Il ajouta dans un air mauvais:

-Salope. T'as de la chance que je n'ai rien le droit de te faire...

Il partis à l'autre bout du camion en massant sa mâchoire endolorie. Je frémis, il venait de me frapper et il considérait qu'il ne m'avait pas fait de mal? Il était dément, j'espérais qu'il ne reviendrait pas pour me tourmenter.

Personne ne parlait, nous nous contentions de nous lorgner du coin de l'oeil. Après tout, nous allions bientôt devoir nous entretuer dans la cité engloutie...

Tiens au fait, j'avais le droit à mon sac non? Où est ce qu'il était? Je l'aperçus à mes pieds, tant mieux. J'entendis Nella discuter avec la fille qui était à côté d'elle, qui est-ce que ça pouvait bien être?

Oh mon dieu... Ma pauvre Nella, sa cousine était également nominée. J'en étais malade pour elle. Leur famille devait être ravagée, ils avaient perdus deux membres d'un seul coup.

C'était ignoble ce qu'ils avaient fait à nos proches, je souhaitais que le prince paye pour tout le mal qu'il avait fait. Ma rage éclata intérieurement.

Si jamais je parvenais à vivre, je serais seule, sans ma famille et mes amis. Et surtout, avec à jamais la culpabilité de savoir que des personnes seraient mortes par ma faute. Ils feront de nous des machines à tuer. Un destin bien triste...

Théo... Il allait tellement me manquer. J'aurais du l'écouter et le croire dès le début. J'aurais pu lui faire des adieux dignes de ce nom. Mais j'ai préféré l'ignorer... J'étais un monstre.

C'était encore pire pour mes parents. J'étais partie comme une voleuse, comme si je partais pour un jour de travail normal. Je pensais vraiment revenir... J'avais été trop aveuglée par mes doutes pour Nella pour m'inquiéter un instant de mon destin.

Je voulais être heureuse, connaître l'amour. Mais je commençais à comprendre que ce ne serait jamais le cas. Les regards féroces de plusieurs filles m'indiquaient que je pouvait déjà me considérer comme morte.

Le camion s'arrêta, ainsi que le ronronnement du moteur. La cité engloutie et les litres de sang qu'elle avait vu versés sur elle m'attendaient. Ainsi que ma fin...

Hello ;-)
J'espère très sincère que ce chapitre vous auras plu, en y repensant les premiers ne me correspondent pas assez, j'ai essayé de faire mieux dans celui-ci :)) Je vous remercie également pour les cent vues, c'est un petit pas, mais il me semble énorme :)
Bisous, Juliette <3

Conspiracy EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant