Chapitre 7: Elliot

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Cela faisait maintenant quatre jours que Héla était au refuge, elle commencait donc à prendre ses marques. Tous les matins à 8h30 précise (heure donnée par la pendule, car le manque de luminosité était fort déstabilisant), elle allait à la table du salon pour manger quelque chose avec les autres. Tania était toujours la première arrivée, Gabriel sortait toujours de sa chambre à 8h28 pour aller frapper à la porte de Héla, ainsi ils étaient toujours à l'heure ensemble. Henry les rejoignais environ dix minutes après. Le seul qui manquait toujours à l'appel était Elliot. Lorsqu'elle avait posé la question à Tania, celle-ci lui avait simplement répondu en haussant les épaules:

"-Il n'est jamais là."

N'osant pas approfondir le sujet, elle n'insista pas. Gabriel parlait rarement à Henry et Tania, répondant au questions qui lui étaient posées, se limitant à parler au minimum. Sauf avec Héla. Avec elle, il pouvait s'exprimer sans avoir peur d'être jugé pour ce qu'il était. Car même si Henry semblait très curieux (trop) à son sujet, il n'arrivait pas à lui faire confiance. Les résidus de ses perceptions d'Harpies ne lui permettaient pas. Tania, elle, semblait s'habituer à sa présence. Elle ne chercher plus à quitter la pièce dans laquelle il se trouvait. Bon début, selon Héla.

Le reste de la journée se déroulait comme bon leur semblait, jusqu'au repas du soir, où ils se retrouvaient tous autour de la table en discutant. Sauf Gabriel, bien entendu, qui échangeait seulement des paroles avec l'adolescente blonde. Elliot le toisait régulièrement avec méfiance et ignorait presque Héla. Son attitude arrogante commençait vraiment à taper sur les nerfs de Héla et de Gabriel, qui persistait à croire que si il donnait l'occasion au brun de le tuer, celui-ci le ferait sans hésiter.

Un après-midi, Héla ne trouva personne au refuge. Chose étrange, puisqu'elle n'avait jamais vu Tania sortir, et qu'elle voyai mal Gabriel partir d'ici. Elle décida donc de monter à l'étage pour la première fois depuis son arrivée. Là, elle fut particulièrement surprise par ce qu'elle vit. Une table, éclairée par des lanternes blanches, étaient ans son intégralitée recouverte de livres et de pages volantes, dans un de ces désordres organisés, où seule la personne qui l'a mise peut s'y retrouver. Et cette personne était là, occupée à lire un texte et à prendre des otes dans un livre encore vierge. Gênée, Héla crut bon de repartir sans faire de bruits.

"-Tu peux rester, lui répondit l'autre d'une voix neutre sans même lever la tête.

-Elliot... Je suis désolée, je ne veux pas te déranger...

Il planta soudain son regard d'un vert brillant dans le sien.

-Si je t'ai dit que tu pouvais rester, crois-tu que ce ne soit que par politesse et bonté d'âme? Franchement t'es toujours aussi stupide? Si tu veux rester restes. Tu ne me déranges pas.

Aussitôt, il se replongea dans son travail. Même si sa réaction brusque donnait envie à Héla de redescendre aussi sec en vociférant, sa curiosité prit le dessus, elle resta donc planté là à regarder les ouvrages.

-Quoi? Bien-sûr que non voyons. Quel taré aurait bien pût imaginer une chose pareil? Franchement, Elliot poli et chaleureux, répliqua-t-elle en ricanant. Laissez moi rire."

Cette remarque, dite d'un ton plus froid réussit à attirer l'oeil de l'imperturbable Elliot. Une ombre de repproches plana dans son regard. Ainsi qu'un icommensurable douleur. Avant que Héla ne puisse être sûre de ce qu'elle avait vue, il tourna la tete et se remit à écrire, sa plume griffant le papier plus vite qu'auparavant. Héla s'approcha donc de lui, posa les mains sur le dossier de la chaise, et observa par dessus son épaule le texte dont il prenait des notes. L'écriture droite et manuscrite, le papier jaûni par le temps, la couverture en cuir... Tout montrait qu'il s'agîssait d'un ouvrage assez ancien. Pourtant, l'instintc de Héla lui signala qu'il datait de bien avant ce qu'elle aurait put imaginer. L'aspect sombre de la pièce pour seules lumières quelques lanternes, ainsi que la proximité des deux adolescents, lui faisait éprouver une sensation beaucoup trop intime à son goût et elle s'écarta avant d'avoir pût lire le texte, ce qu'elle commençait déjà à regretter. Tant pis.

VaylonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant