La Guerrière Royale

13. Instinct

Il ne me laisse pas finir et me serre dans ses bras musclés. Surprise je me crispe, même avec sa chemise je sens ses muscles durs contre moi et cela me fait rougir de plus belle. Il me caresse mes cheveux lentement et grâce à ce geste tendre je me détend un peu. Puis son odeur de musc et de menthe poivrée m'enveloppe dans un cocons de sécurité. Mes yeux se ferment profitant de cette accolade tendre. Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi, mais fini par m'endormir.
Soudain je sens une masse chaude qui m'allonge délicatement sur une surface moelleuse. La présence m'y rejoins rapidement, n'y faisant pas attention je ne prend pas la peine d'ouvrir les yeux, j'ai du m'endormir juste après l'accolade de Gauthier ou alors je rêve. Je me presse contre la source chaude pour être confortablement installée et suis le rythme de sa respiration. Après quelques minutes je sens la présence chaude bouger doucement, puis une sensation tendre et douce se presse contre mes lèvres. Ce rêve est si paisible et plaisant. J'y répond donc en pressant mes lèvres en retour et trou noir.

***

J'émerge lentement de mon sommeil. Il n'y a plus de source chaude, j'ouvre les yeux et ne reconnais pas la chambre de Gauthier. Je rougis subitement en pensant à notre proximité hier soir, je n'ai jamais eu se comportement avec un homme, ni des sentiments comme ceux-la. Je me prépare le plus vite possible et rejoins Gauthier dans sa chambre, mais ne le trouve pas. Je descend donc dans la salle restaurent et aperçois Alaric devant le bar en pleine discutions avec Gauthier. Je m'approche d'eux et ils me saluent.

- Chris ! Justement on parlait de ce qui c'était passé cette nuit, m'informe Gauthier.

- A oui ? Tu en penses quoi Alaric ? Demandais-je avec espoir.

Il me regarde les sourcils froncés, il réfléchit sûrement à tout ces événements. Il tourne la tête vers Gauthier puis reviens sur moi en disant :

  - Je trouve que c'est une bonne idée, mais c'est trop tôt pour que tu nous fausse compagnie. Il faut que ça germe dans ta petite tête pour que tu nous trahisse, ça serait trop suspect si tu te jette trop tôt dans leur repère. Et puis vaut mieux qu'on s'approche plus près de le repère, on y est encore loin, explique-t-il sérieusement.

- Mais pourquoi Aurèle est ici ? Je pensais qu'on était près de leur repère, demandais-je intriguée.

- Il est ici en tant que sentinelle, il est en mission de repérage je suppose, déclare Gauthier en pleine réflexion.

- C'est logique, murmurais-je.

- Bon ne perdons pas de temps. Ils faut vite partir, s'exclame Alaric en se levant brusquement de sa chaise.

Gauthier et moi le suivons de près. Je jette un coup d'œil au beau Prince et je le surprend qu'il me regarde. Je détourne brusquement le regard et me concentre sur ma jument qui m'attend sagement dans un box où un palefrenier s'occupe de la brosser. Je la rejoins dans son box et l'harnache.
Une fois nos montures prêtes nous nous mettons en route en silence.

Cela fait plus de cinq heures que nous somme sur la route et nous avons pas encore fait de pause. Je commence à fatiguer depuis un certain temps et nous ne croisons toujours pas de village, je regarde autour de moi pour me distraire mais le paysage est répétitif et lassant. Soudain j'entend des bruits suspect derrière nous. Je ne me retourne pas mais essaye d'identifier l'individu grâce à mon ouïe surdéveloppée. Il semblerait qu'il nous suis à une distance assez éloignée du fait qu'il n'y a que moi pour remarquer une présence inconnue. J'essaye d'élargir le champs d'écoute et perçois des bruits de pas lourd et un animal qui renâcle. Donc cet individu est sur une monture. Je jette un coup d'œil à Alaric et lui fais signe discrètement. Quand il daigne me regarder ses sourcils se froncent immédiatement comprenant que quelque chose n'allait pas.
Je lui fais des signes très discret pour lui indiquer le problème et comprend aussi tôt. Gauthier lui reste interdit, son visage exprime une expression très amusante, un de ses sourcils reste intacte tandis que l'autre est surélevé. Je retiens un gloussement face à sa mine et reprend mon sérieux. Je reviens donc sur Alaric qui était en pleine réflexion, puis se retourne pour m'indiquer silencieusement de ne rien changer à notre avancée. Je confirme puis rajoute à voix basse :

- Nous en parlerons plus tranquillement en ville.

Les deux hommes acquiescent et nous avançons en silence avec un peu plus d'entrain.

***

C'est à la tombé de la nuit que nous apercevons les lueurs d'un village. Nous accélérons le pas, puis nous nous arrêtons devant une auberge. Une fois à l'intérieur je me dirige vers le bar suivie de Gauthier. Alaric était déjà au bras d'une des danseuse.

  - Bon on parlera plus tard alors, m'exclamais-je indignée.

  - Je pense qu'il connaît déjà ton plan, annonce Gauthier amusé.

  - Pourquoi dis-tu ça ?

  - Vous n'avez pas besoins de parler pour vous comprendre, il est évident que vous êtes sur la même longueur d'onde. Laisse le s'amuser et explique moi tout, annonce-t-il en me fixant intensément.

Je reste silencieuse face à cette réponse. Il avait dit ça avec une expression étrange.

  - Et bien ... Nous avons été suivi, je n'ai pas encore identifié l'individu mais je pari qu'il est ici, chuchotais-je en me penchant un peu plus vers lui.

  - Et comment on va faire ? Demande-t-il à voix basse.

  - Et bien il va falloir être discret sur notre plan de base et je me suis dit que si c'est un rebelle, il faut qu'il croit à ma trahison, donc il faut effectuer une mise en scène, concluais-je fière de moi.

  - Je vois, il va falloir être très prudent, Alaric lui il a comprit, rit-il joyeusement.

Je suis sont regard et rit en voyant mon ami entouré d'une dizaine de femme qui lui faisaient les beaux yeux. Je me tourne vers Gauthier et croise son regard intense.

  - Je .... Je vais ... Réserver des chambres pour cette nuit, bégayais-je gênée.

Je me lève précipitamment et me dirige vers le comptoir des réservations, je sens le regard du Prince sur moi. Je m'arrête devant la réceptionniste qui m'offre son plus beau sourire, elle doit avoir mon âge et je lui rend son sourire.

  - Serait-il possible de réserver trois chambres s'il vous plait ? Demandais-je souriante.

Elle regarde dans un répertoire, puis lève la tête expriment une profonde désolation. Elle me fixe de ses yeux humides et je me sens mal de la voir comme ça. Elle est très émotive !

  - Mais qu'y a-t-il ? Je vous ai blessé ? Lui demandais-je paniquée.

  - Oh non mademoiselle ! Ce n'est pas de votre faute, il .. Il n'y a plus que deux chambres et ...

  - Ce n'est pas grave, je prend les deux chambres on va se débrouiller, la rassurais-je d'une voix douce.

Soudain son regard s'illumine et me sourit jusqu'aux oreilles.

  - A oui ? Vraiment ? Cela ne vous embête pas ? S'exclame-t-elle rayonnante.

  - Bien sur que non, affirmais-je.

Elle me tend deux clés identiques, je les prends en la remerciant et me souhaite une bonne nuit. Je me détourne d'elle et cherche Gauthier des yeux. Je l'aperçois enfin et me dirige vers lui mais je m'arrête subitement quand je vois qu'il n'était pas tout seul. Mon cœur se serre et l'atmosphère est pesante, je ne comprend pas ma réaction. Il est seulement accompagné d'une femme, je ne devrait pas réagir comme ça. Je me reprend et les rejoins.

Encore un nouveau chapitre !
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