17. Que penser ?

150 9 0
                                    

Je me lève après Alaric et me dirige rapidement vers les écuries, évitant Gauthier qui voulait me parler. Mais je ne veut pas, je vais suivre le conseille de Alaric, donc je vais me concentrer sur la mission. Le beau Prince m'appelle, mais je ne l'écoute pas continuant sur ma lancée.

Une fois dans le box de Mist je me précipite sur elle pour la caresser. J'ai besoins de réconfort après cette nuit mouvementée qui a mis mes sens en ébullition. Je prend le temps de m'occuper d'elle ne faisant plus attention à tout ce qui m'entour.
Après avoir pris soin d'elle je me dirige vers la sellerie, mais je m'arrête subitement m'apercevant qu'un imposant destrier alezan était entièrement harnaché attendant docilement son maître. Mais je ne savais pas que d'autre personnes étaient ici. Je n'avait croisé personne. Peut être qu'il était venu plus tôt et qu'il reviendra. Je n'y fais plus attention et reprend mon chemin pour récupérer mes affaires.

Après avoir sellé nos chevaux, nous sommes parti assez rapidement pour ne pas perdre de temps. Pendant cette chevauchée, calme pour le moment, je repense à la nuit que je viens de passer, de Gauthier qui m'enlace pour me rassurer, de sa gentillesse et de sa patience, de son regard brûlant sur moi. Puis les images que j'avais tenté d'oublier refont surface. Je me revois assise sur cette chaise, devant ces deux hommes affichant des rictus malsains. Rien qu'en y repensant, un long frisson vient parcourir mon dos. Puis je repense aux paroles du soldat. Il avait déclarer : "que tu es naïve de croire qu'elle te protège, elle en a rien a foutre de toi !". Je ne comprend toujours pas de qui il parlait, ni pourquoi il me disait ça. Je reste un instant sur cette pensée, réfléchissant de qui il parlait. Il faut que je trouve, je sens que la réponse je la connais, mais je ne veut pas l'admettre. Comme si j'avais peur d'être seul, comme si j'allais être abandonné après avoir trouvé la réponse. Je jette un coup d'œil à Alaric qui observe l'horizon penseur. Puis Gauthier, qui lui, flatte l'encolure de Ash. En regardant ces deux hommes je me dis que si je trouvais la réponse à ma question, ils ne seront plus avec moi. Et rien qu'en pensent à ça un frisson me traverse tout le corps, je ne veut pas perdre les deux seuls être chers à mes yeux. Alaric m'a élevé comme sa propre fille, on est comme lié. Et Gauthier ... C'est Gauthier quoi ...
Quand je relève mon regard vers lui, je le surprend à me fixer et mon cœur s'emballe rien quand croisant c'est yeux bleu. Je le fixe moi aussi et étonnamment il ne détourne pas la tête, au contraire il me fixe toujours intensément. Sur son visage j'y décèle un peu de colère, pourquoi il me regarde comme ça ?

J'allais lui demander qu'est-ce qu'il n'allait pas, quand je capte des bruits derrière nous. Je fronce les sourcils et je me concentre sur les sons que j'entends. Gauthier me questionne  silencieusement et Alaric détaille toujours le paysage. Mon oreille reconnaît le bruit des sabots qui brisent les brindilles de bois, mais comparé à hier je remarque plus d'agitation comme si il n'y avait pas qu'un seul cheval. Je regarde une nouvelle fois Gauthier et lui fais signe qu'il n'y a rien de grave. On avait dit qu'on faisait comme si on était pas suivi, donc je ne dis rien et puis ils sont au courant.

***

La nuit est bien entamée et nous n'avons toujours pas trouvé un endroit où dormir. Durant toute la journée je n'ai cessé d'être à l'affût essayant d'identifier nos nouveaux compagnon de voyage. Mais je n'ai pu reconnaître que les bruits des chevaux et rien d'autre. Aucune discutions, aucun mouvement humain discernable.

- Je pense que nous allons nous arrêter ici pour la nuit. Il y a un lac non loin, continuons un peu, déclare Alaric me faisant sursauter.

- Ça va ? Me questionne Gauthier inquiet.

- Euh .. O-oui, ce n'est rien, bégayais-je.

J'étais tellement concentrée sur les espions derrière nous que quand Alaric a parlé, sa voix m'a transpercé les tympan tellement elle était amplifiée. Mais oreilles sifflent et je grimace de douleur, j'ai l'impression qu'elle saignent. Gauthier remarque ma douleur et reprend :

- Tu es sûre ? Tu n'as pas l'air bien.

- Ça va passer, ce n'est rien je t'ai dit.

J'avais prononcé ces mots plus durement et je le regrette amèrement, il voulait être gentille avec moi et moi, je le rejette. J'allais m'excuser puis je me résigne. Cela pourrait être plus crédible si je ne m'excusais pas, je sens des présences, que l'on nous observe. Je regarde Gauthier une fois de plus et croise son regard triste. Mon cœur se serre et lui lance un regard désolé discret en espérant qu'il comprenne. Alaric s'arrête devant une étendue d'eau qui reflète la lune et les étoiles. Je reste quelques minutes à admirer la vue, tandis que les deux hommes mettent pied à terre. Puis je les suis sortant de ma transe. Nous installons un campement avec un feu au milieu puis je décide d'aller dans le lac. Je me déshabille derrière un buisson et plonge rapidement mon corps nu dans l'eau glacée pour me cacher de la vu de mes deux compagnons. L'eau et gelée mais cela ne me fait rien ne craignant pas le froid. J'y reste un moment me détendant rapidement.
Soudain j'entend crier, j'ouvre les yeux et découvre Gauthier courir dans ma direction. Alaric l'attrape à temps pour l'empêcher de plonger dans une eau à une température qui pourrait le tuer. Je je ressort de l'eau rapidement pour me rhabiller et me dirige vers Gauthier furieuse.

- Non mais ça ne va pas de crier comme ça en pleine forêt et en pleine nuit ? Lui hurlais-je dessus.

- Attend c'est toi qui dis ça ? Je te signal que ce lac est gelé et peut te tuer ! Rétorque-t-il hors de lui.

- Comme si je ne le savais pas ! Mais dit toi que je ne suis pas suicidaire et que je résiste aux plus grand froid, je ne le ressens plus grâce à ta mère, crachais-je.

- Et ! On se calme vous deux ! Je pense que vous avez besoin d'une bonne nuit de sommeil et vous règlerez vos compte sur le chemin, il est tard moi je veux dormir, d'accord ? Déclare Alaric en nous séparant.

Je n'avais pas remarqué que nous étions tout prêt l'un de l'autre à un centimètre de s'étrangler. Je me détourne vivement de lui et pars vers la jument qui se désaltère tranquillement au bord de l'étang. Je la caresse silencieusement cherchant son réconfort, puis une silhouette sur la gauche capte mon regard. Je tourne vivement ma tête vers le mouvement mais ne vois rien. Je fronce les sourcils intriguée. Ce doit être les espions, ils ont du voir la dispute entre Gauthier et moi. Tant mieux.

Après avoir passé du temps avec Mist, je rejoins le campement. Alaric dors à point fermé libérant des petits ronflements et Gauthier est allongé sur le dos, mais ses yeux ne sont pas fermés, ils fixent le ciel étoilé silencieusement sans prêter attention à moi. Je m'installe dans ma couche qui se trouve entre celle des deux hommes prête à l'endormir quand j'entend subitement :

- Bonne nuit Chris.

La douce voix de Gauthier résonne dans ma tête, je suis prise de court et je ne répond pas. Je reste un long moment à résister, je veux lui répondre, ma bouche me brûle et mon cœur se serre. Je m'en veut de mètre tant de distance entre nous et je sais que je le perd, mais il le faut ... pour la mission.

- Je suis désolée.

J'avais prononcé ces mots dans un murmure inaudible avant de m'endormir.

La Guerrière RoyaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant