18 juillet 1942

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Depuis hier j'attends, j'attends que le temps passe. J'espère. J'espère qu'un jour, je retrouverais ma vie d'avant, avec mon père, ma mère... J'espère que tout ça aura une fin mais que ma vie ne prenne pas fin. J'espère que ces soldats vont se rendre compte qu'ils obéissent sans se demander si c'est ce qu'ils veulent. J'espère que bientôt, il se passera quelque chose, quelque chose qui pourrai nous sortir de là, nous sauver. Le désespoir m'envahi peu à peu... Mais mon sentiment de haine et de revanche, lui, est toujours présent. Je veux sauver ma vie. Je veux sauver ces innocents qui ont pour seul crime, le même que moi: avoir des différences.
J'aimerais partir d'ici mais est-ce vraiment la solution ? Ma souffrance partirait avec moi. Et les autres ? Les autres qui n'ont pas plus de raison d'être là que moi. Est-ce la solution de les laisser ? Partir sans eux ? Et regretter? Regretter de les avoirs abandonner. Non, je ne peux pas. Je resterai là jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'on me tue. Je ne les abandonnerais pas !
Aujourd'hui, comme hier, je n'ai rien fait de plus que penser, penser à ce qu'il c'était passé. J'ai très peu mangé. Il faut dire que même si j'avais eu faim, je n'aurais pas eu plus à manger... Et je m'endormis ainsi, la tête pleine, le ventre vide.

Journal D'une Déportée JuiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant