Dylane

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 Une bonne, nous guide Ayame, Jasper et moi même, jusqu'à la terrasse.

Me sentant de trop dans la conversation que mènent Jasper et Ayame à propos de Lorys, je ralentis. Doucement, un écart se creuse entre nous ; écart que je laisse grandir jusqu'au moment où je n'entends plus leurs échanges.

Je n'ai que faire d'écouter ce qu'ils se disent. Leurs affaires ne me regardent pas. Je préfère admirer la vue imprenable qui s'offre à moi.

En silence, je m'arrête un court instant et observe le soleil terminer sa course vers l'horizon. Bas dans le ciel, les derniers rayons se reflètent et courent sur la surface de la mer, alors que l'obscurité gagne l'atmosphère. Ce soir, la baie est particulièrement calme. Seul un navire quittant le port navigue sur l'eau. Ses grandes voiles ne sont pas encore déployées mais il ne fait aucun doute que d'ici peu, elle le seront. Le bateau sera alors près pour son long périple vers de lointaines contrées.

Je le regarde partir avec une envie indescriptible de plonger et de le rejoindre.

Si seulement mon collier ne me retenait pas prisonnière.

Une délicate brise marine vient glisser sur mon visage et chasse cette triste pensée de mon esprit. Je respire un bon coup. L'air pur et iodé de l'océan m'apaise comme il l'a toujours fait et le fera toujours. Je ne sais pas comment l'expliquer. L'eau est mon élément de prédilection. J'ai passé la plus grande partie de ma vie sur un bateau, c'est peut être la raison pour laquelle je m'y sens si à l'aise.

La distance qui me sépare de l'eau n'est pas si grande mais il m'est impossible de plonger. Les roches pointues en bas rendraient la chute mortelle si l'absence de mon collier ne m'empêchait pas déjà de m'enfuir.

- Mademoiselle ! S'il vous plaît !

Je relève la tête et découvre la petite servante à côté de moi. Un peu plus loin, Jasper et Ayame se sont arrêtés d'avancer et attendent. Ils sont toujours en pleine discussion et aucun d'eux ne semblent avoir remarquer que nous n'avançons plus.

- Il faudrait nous rejoindre mademoiselle. Les autres vous attendent.


Je m'excuse poliment et après un dernier regard vers l'océan, je m'empresse de les rejoindre.

Nous continuons de marcher encore un peu, en nous éloignant de l'océan. La terrasse est plus grande que je ne le pensais. Elle continue loin devant, et tout autour de moi. Cette endroit est spacieux, j'en ai rarement vu de tel, même au palais du Lord. En y réfléchissant bien, tout est assez grand chez Ayame, mais la proximité de l'hôtel avec l'océan apporte à ce lieu-ci un charme que je ne peux pas nier.

Finalement, nous terminons notre promenade et entrons dans une véranda, aux fortes allures de serre. L'ambiance y est tamisée et une forte chaleur y règne. Plusieurs plantes tropicales poussent dans des pots, et des fleurs parsèment le lieu de leurs couleurs éclatantes. Mes yeux sont ébahis devant un tel décor. Je ne m'attendais pas à ceci en passant le portail de l'austère demeure.

Alors que nous avançons entre les pots, je laisse les éclats de rires guider mon regard à travers la salle aux murs de verres. Dans un petit espace bien moins encombré par les plantes et le matériel de jardinage, je découvre qu'une table est dressée et que le couvert y est mis pour six. Une fille et deux garçons sont déjà attablées, nous sommes donc les derniers.

La petite dame qui n'a pas cessé de marcher derrière moi, me passe finalement devant. Quelque part, je la soupçonne d'avoir eu peur que je les ralentisse davantage, mais avant que je ne pousse la réflexion plus loin, elle s'éclaircit la gorge et signale notre arrivée.

AveriyahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant