Averiyah

Dylane

 Un frappement à la porte me réveille. D'une voix encore endormie, j'invite la personne à entrer. Doucement la petit porte s'ouvre et Carya s'enfonce dans la pénombre de la chambre, un plateau dans ses mains, un vêtement que je n'arrive pas à distinguer pendant au creux de son coude. Je n'ai pas la moindre idée de ce qui m'attend aujourd'hui.

- Mademoiselle, fait-elle en inclinant la tête, il est un peu plus de neuf heures et j'ai préféré ne pas vous réveiller pour le petit déjeuner, vous dormiez profondément et n'aviez pas l'air très bien après le dîner d'hier soir.

Je me frotte les yeux en me redressant dans le lit, encore un peu ensommeillée. Carya se débarrasse du plateau et le pose sur la table de nuit. Mon ventre gargouille en voyant le thé fumant, la corbeille de fruits et les gâteaux dorés qui y sont posés.

- Voilà pour vous mademoiselle. Veuillez m'excuser encore une fois de vous réveiller, mais vous avez un cours dans une trentaine de minutes.

Pendant qu'elle continue de me donner quelques informations sur le déroulement de la journée, elle dépose sur la chaise près du lit les vêtements qu'elle tenait en arrivant.

- Voici les vêtements que vous devrez porter pour le cours de Demoiselle Ayame.

Je regarde le pantalon, surprise.

- Un pantalon ? Je croyais qu'Ayame n'avait pas le droit de porter de pantalon ?

Carya sourit.

- Demoiselle Ayame ne porte des pantalons que pour ses cours d'équitations...

Les traits de mon visage se crispent.

Un cours d'équitation ? Non, pitié non, pas un cours d'équitation...

- Mais aussi pour ses cours d'escrime, comme celui que vous allez avoir aujourd'hui.

Un long soupire de soulagement s'échappe de mes lèvres, ce qui ne manque pas d'arracher un sourire à Carya.

- Demoiselle Ayame passera vous chercher dans peu de temps, termine-t-elle. Puis-je disposer mademoiselle ?

- Bien sûr, soufflé-je.

Carya s'incline et fait demi-tour. Cette petite femme est vraiment gentille. Je suis heureuse de l'avoir à mes côtés.

- Au fait, merci pour le plateau ! J'ajoute avant qu'elle ne sorte.

Elle se retourne et me lance un clin d'oeil rapide, avant de fermer la porte derrière elle.

J'attrape une pomme dans la corbeille. Tiraillée par la faim, je croque dedans sans attendre. Le fruit d'une éclatante couleur rouge, répand dans ma bouche un jus acidulé et gourmand. Croquante, la chair est très savoureuse ; je n'en fais qu'une bouchée !

Je termine mon déjeuner en vidant l'intégralité du liquide de la fine tasse en porcelaine. Le thé n'est pas sucré, et très désaltérant après cette courte nuit. Le repas d'hier a fini tard, plus tard que je ne l'aurais voulu. Je suis rentrée épuisée. Être obligée de parler pendant des heures avec des gens n'est vraiment pas une chose qui m'enchante. Surtout quand ces personnes sont rien que de parfaits inconnus. Viktor sait à quel point je ne suis pas expansive dans mes réponses. Je n'aime pas perdre de temps.

Le temps...

Un rire nerveux me prend soudainement.

Depuis que je suis prisonnière du Lord, je n'ai plus de temps pour moi. Pour l'instant, À aucun moment, je n'ai eu l'occasion de souffler un bon coup, et de me poser tranquillement dans ma chambre.