00 ◊ prologue

610 84 17
                                    

La nouvelle Présidente, Coin, est venue deux fois depuis qu'ils m'ont enfermée, lorsque les rebelles ont envahi le Capitole, et la résidence du Président Snow. La première fois, ça a été pour m'annoncer la mort de mon grand-père, Coriolanus Snow, tué par Katniss Everdeen d'une flèche en plein cœur. J'avais treize ans lors de ses premiers jeux, à elle et Peeta. Puis, quatorze lors de l'Expiation. Et ensuite quinze, pendant la Rébellion. Et enfin, me voilà à dix-sept ans, après deux ans d'enfermements dans l'une des chambres de la Résidence, éloignée de tout, de tout le monde, de la moindre compagnie. Et la voilà, la Présidente Coin, qui vient me voir pour la deuxième fois. Mais après deux ans enfermée sans voir personne, on se fiche bien de ce qu'on pourrait nous dire. Oui, j'ai eu le temps de me préparer à un bon nombre de scénario, et franchement, la mort ou l'enfermement à vie me semblaient à chaque fois des propositions forts probables. J'ai compris leur rancune assez rapidement, à la façon de me traiter, aux spectacles qui s'offraient à moi par les fenêtres. Les gens nous en veulent, à nous, au Capitole. Et moi, en tant que petite-fille de l'ancien Président, je me doutais qu'ils voudraient me faire payer, d'une quelconque façon. Et puis, même me relâcher dans la nature serait une punition, ce serait faire de moi une cible facile contre ceux dont la rancœur est trop grande.

C'est vrai, au bout de deux ans, j'ai commencé par trouver le temps long, la punition, quel quelle soit, commençait à se faire attendre plus que nécessaire. Mais quand la Présidente Coin est entrée dans ma chambre, j'étais simplement prête à la recevoir. Enfin.

Lorsqu'elle m'apprit qu'ils avaient organisé de nouveaux Hunger Games, je ne fus même pas surprise. Au contraire, je fus même admirative de leur intelligence. En voilà une belle astuce, une belle provocation, une belle vengeance. Ils vont jeter les enfants de leurs ennemis dans une arène et les faire s'entre-tuer. Pas de tribunal, pas de jugement, pas de droit à une seconde chance. Juste, encore et toujours des morts en public, du sang coulant au nom de la vengeance.

Elle m'expliqua qu'ils mirent deux ans pour préparer une arène digne de ce nom, que tout, comme les précédents Hunger Games, sera filmé, tout sera identique. Nous serons placés par binôme, le plus souvent choisi par le sang (je pensais tout de suite à certains de mes cousins, tout en me demandant où ils pouvaient bien se trouver maintenant), les entraînements, les mentors, les interviews, les notes. Tout serait identique. Seulement, pas de moisson, pas de sponsors, pas de volontaire, pas de limite d'âge. Vingt-quatre enfants du Capitole, les enfants de ceux qui ont le plus à payer, rien que les enfants et le sang.


May the odds be never in your favor ▹HGWhere stories live. Discover now