Adolescence

Chapitre 7

Nous sommes le dimanche 27 janvier 2015, il est 8h. J'avais très bien dormis après cette longue journée. J'étais motivé, et il le fallait, car ce matin j'avais envie de courir, courir beaucoup. Quoi de mieux que de partager ça avec votre partenaire ? J'avais avalé un gros petit déjeuner, j'étais affamé. Je mis de vielles affaires et j'étais déjà prêt. Je rejoignis Théo au parc, nous sommes arrivés au même moment. On se fait un petit bisou, je lui demandai comment s'était passé la nuit, il m'a dit que ça s'était bien passé. Nous avons commencés à courir, on parlait un peu de temps à autre. Je voyais que ça faisait du bien à Théo, il souriait de temps en temps pendant que nous courions. Nous avons fait un arrêt de quelques secondes pour récupérer, il fit « Punaise, ça fait du bien, ça fait longtemps que j'avais pas été aussi épuisé ! ». On a couru ensemble toute la matinée, on avait fait trois tours du parc. Vers 11h30, Théo devait rentrer chez lui alors je lui dis au revoir avant de moi aussi rentrer chez moi. J'avais passé l'après-midi à jouer à la Wii tandis que lui voyait avec sa mère pour se racheter un PC. Sa sœur allait rentrer et il s'était donné la tâche de lui raconter où est son père. La journée passait très vite, on discutait par SMS toute la journée. Le soir, j'étais déprimé en programmant mon réveil : Eh oui, j'avais cours le lendemain ! Après ce week-end bourré d'émotions, il fallait retourner se plonger dans les études... Cela dit, ce n'était pas vraiment une joie pour moi, je pensais la nuit à essayer de m'endormir mais je pensais trop à ces formules de chimie que j'ai dû apprendre par cœur avant de dormir. Je fini tout de même par trouver le sommeil.

J'avais un peu peur de la journée au lycée, mais après ce que Théo a vécu ce week-end, j'ai l'impression qu'il avait plus confiance en soit, qu'il arrivait à s'accepter comme il est. Ainsi, en arrivant dans le hall, il prit de lui-même ma main, je ne l'avais pas demandé ou autre ! Il me regardait et souriait. J'adorais admirer son magnifique sourire, ça me mettais de bonne humeur. Certaines personnes nous regardaient encore, d'autres savaient déjà pour nous deux. On se regardait et on s'en foutait de l'avis des autres, on a quand même été surpris de voir que des personnes s'arrêtaient pour nous dire « Bonheur à vous les gars ! » et contrairement à ce qu'on pouvait penser, il n'y avait pas que des filles, des garçons aussi nous l'ont dit. On se sentait un peu mieux intégrés, on se disait que ce n'était plus que des mauvais souvenirs et que les gens en auraient l'habitude et c'était le cas. Toute notre classe ne fait plus attention à nous lorsque l'on rentre main dans la main, les gens ne nous regardent plus dans les couloirs et plus personne ne se moque. Ce qui m'as aussi étonné, c'est que des gens que nous ne connaissons pas personnellement nous disent « Salut vous allez bien ? » ou d'autres questions du genre. On répondait à chaque fois avec le sourire, on se sentait bien et non pas « anormaux » comme la semaine dernière, mais on n'avait pas encore eu le courage de s'embrasser dans la cours. J'avais bien essayé lorsqu'on était en train de se câliner mais il m'a dit « Pas ici... ». Je le respecte et il me respecte, alors je ne le referais plus tant qu'il ne se sentira pas prêt. Dans le hall, des gens venaient nous voir pratiquement à chaque récré, on s'est d'ailleurs liés d'amitiés avec eux. Un jour, un gars, que j'avais jamais vu, sûrement car il se fait discret, est venu me voir pour parler. Il voulait me demander quelque chose et sa question m'a beaucoup étonnée : Il me demandait comment j'avais abordé ma relation avec Théo. Il a d'abord commencé à se présenter : Tom, 15 ans, homosexuel. Il m'a dit que pratiquement tout son entourage, sa famille était déjà au courant. Il avait repéré un gars au lycée qu'il avait trouvé joli et me demandais conseil pour l'aborder. J'avais commencé par lui raconter en détail comment j'ai forgé ma relation avec Théo. Je n'ai même pas eu besoin d'aller plus loin, il me remercia direct et s'apprêtait à partir. Avant qu'il ne parte, je lui donnais mon numéro de téléphone pour qu'il quelqu'un à qui parler ou demander en cas de besoin, il me remercia et partit vers son Cupidon. Théo m'avait rejoint, après lui avoir rapidement raconté, on regardait la scène à deux : Il lui parlait et semblait un peu gêné, le gars traînait avec ses potes et je pense qu'il aurait dû lui dire à un autre moment. À mon grand étonnement, il suivit Tom. Avec Théo, on les suivait discrètement, ils étaient montés au premier étage, dans les toilettes. C'était assez étrange, tout de même. Théo commença à dire qu'ils allaient passer à l'acte tout de suite, ça me fit moyennement rigoler... Depuis plusieurs jours maintenant, Théo n'arrête pas de blaguer à ce propos... Je ne sais pas si c'est les hormones ou s'il essaye de me donner un signe mais moi, ça me gêne quand même... On attendait à l'entrée des toilettes, on les entendit parler. Le robinet coulait, l'un des deux avait simplement une petite envie. Mais après, on entendait plus rien, Théo penchait sa tête et l'a redressait en rigolant. « Ils sont en train de s'embrasser ! ». J'étais vraiment bluffé, le gars avait carrément réussis à l'embrasser alors qu'ils se connaissent depuis... 5 minutes ! Après ça, on descendit car ça allait bientôt sonner. J'envoyais un SMS à Tom en lui disant « Bonheur avec ton premier amour J », il me répondit « Comment tu sais ? On a dit d'en parler à personne !! », je lui ai dit qu'on l'avait discrètement suivis et qu'on avait tout vu. Il me répondit que le gars le connaissait pas du tout mais lui a carrément dit net lorsqu'il est entré dans les toilettes qu'il était homo et cherchait un gars quand Tom lui demandait « Comment ça va en amour ? », il lui a suffis de dévoiler son orientation et ils se sont décidés tous les deux de se mettre en couple. En allant en cours, Théo lança « Ça prouve bien qu'on est pas les seuls dans ce lycée. Tout le monde s'est bien foutu de nous mais je suis sûr que ces deux tourtereaux ne seront pas les derniers ! ». Je rigolais en validant son argument. Malheureusement, deux semaines plus tard, le Don Juan m'envoya un SMS me disant qu'il s'était fait rejeté : Le gars n'avais plus l'air de l'aimer tant que ça. Du coup, j'ai passé ma soirée à le réconforter en SMS, lui disant qu'il trouvera bien mieux plus tard... Mais c'était difficile. Depuis ce jour, il ne me parle plus du tout et lorsque je le croise, c'est comme si on ne se connaissait plus. C'est le genre de personnes qui ne vous voient que quand ils en ont le besoin, autrement allez vous faire voir...