Douze [En pause]

Chapitre 11: Saphir

J'ouvris ma main tendue devant moi et révélais la pierre bleutée, sur laquelle miroitaient des reflets azur, indigo, lavande, outremer, ardoise et pers.

- Qu'est-ce que…souffla Iza-Sarah.

- C'est la…c'est le…joyau? Murmura Aliya, penchée au dessus de la gemme.

- Je pense, oui. Un gamin jouait avec dans un bac à sable.

- Donc si c'est vraiment le joyau, intervint Azher, cela veut dire qu'ils peuvent se trouver vraiment n'importe où…

Avec la plus grande délicatesse, il se saisit de la pierre, ses doigts effleurant doucement ma paume. Il la brandit devant lui, face au soleil, pour mieux l'observer.

- Un saphir… c'est un énorme saphir! Aliya, tu peux lire ça, s'il te plaît?

Lire? Comment voulait-il que sa sœur lise une pierre? Elle la prit pourtant sans faire de commentaire, ses yeux bleus parfaits reflets du bijou. Elle la scruta un instant, puis le reposa dans ma main.

- Rien, absolument rien! C'est forcément le joyau. Une puissante force émane d'elle.

A part son jumeau, personne ne comprit les paroles de la prêtresse. Je savais qu'elle avait de nombreux pouvoirs, mais "lire" des pierres, cela me dépassait quelque peu!

- Qu'est-ce que tu veux dire par là? Demandais-je.

- Je… Bon, je vous explique: Si je tiens un objet dans ma main, je peux en général en connaître les origines. Par exemple, une pierre, je peux connaître son âge; mais avec celle là, rien. Donc j'en ai conclus que c'était un des joyaux.

- Et t'en as combien, des pouvoirs cachés, comme ça? Demanda froidement Iza-Sarah.

Je ne savais pas si c'était de la jalousie ou autre chose, mais la mage semblait vraiment en colère. Au contraire, la prêtresse était vexée par la remarque. Elle baissa la tête en répondant:

- Non…Ce n'est pas de ma faute si j'ai des pouvoirs, tu sais. Je ne fais rien pour… Je suis désolée.

Je cru rêver. Elle s'excusait d'avoir des pouvoirs? Azher entoura ses épaules de son bras et lui murmura des paroles réconfortantes. Il lança un regard meurtrier à la mage. Je crois qu'elle voulut s'excuser, mais le guerrier ne lui en laissa pas le temps, emmenant sa sœur à l'écart et continuant de lui parler tout bas.

- T'as compris ce qu'il vient de se passer? Finit par me demander Iza-Sarah.

- Pas vraiment, non.

Nous sommes rentrés à l'hôtel en silence. Je ne comprenais toujours pas pourquoi la si fière Aliya s'était mise à pleurer pour une simple remarque. Après avoir reconduis sa sœur dans la chambre, Azher ressortit et vint nous voir.

- Heu…Si vous pouviez éviter de lui parler de ses pouvoirs pendant quelques temps, ça serait pas mal…