Épisode 7

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VII - Comment Reyes comprit qu'il était temps de faire réviser son gaydar.


À vrai dire, la chute de Reyes dans la cuisine le lendemain de l'ouverture de son restaurant n'était pas aussi grave que ça.

Nym s'était trompé dans son diagnostique, Alejandro, dans sa tentative vaine d'amortir sa rencontre avec le carrelage, s'était seulement fait une entorse au poignet droit. Comme l'avait dit le médecin aux urgences, il s'était joliment abîmé les ligaments, le tout récompensé par un mois d'attelle, si M. Reyes voulait bien se tenir tranquille pendant tout cette durée.

Tobias, qui avait accompagné son ami en consultation, avait dû le prendre dans ses bras pour éviter qu'il ne fasse une crise. À peine son restaurant était-il ouvert que Alejandro Reyes était immobilisé pendant 1 mois.


Les premiers jours furent les plus difficiles.


Quand Reyes était arrivé vers 14 heures le lendemain de sa chute, toute le brigade l'avait accueilli avec inquiétude. Mais Reyes s'en foutait royalement, tout ce qu'il voulait, c'était découper des trucs vaguement comestibles, les faire sauter dans des poêles et les arroser de sauce pour le servir à des gens qu'il ne connaissait pas. Alors il s'était dirigé vers la cuisine et il avait fallu se mettre à trois pour le sortir de la pièce.


- Tu ne peux² pas cuisiner, Reyes ! Avait répété Tobias, caressant les cheveux de l'espagnol, la tête installée sur les genoux du pompier et ses jambes posées sur celles d'Erian.

- Mais qu'est-ce que je vais faire, pendant trois semaines, Tobby ! avait gémit Reyes. Sérieusement !? Ils vont jamais y arriver, sans moi !

- Mais si, Reyes ! assura le pompier.

- Et puis si je peux pas cuisiner Erian va devoir s'y coller à la maison et on va mourir de faim !

- Hé ! S'écria Erian. Je cuisine pas si mal que ça. J'ai juste jamais eu l'occasion de te montrer.

- On va mourir de faim, Tobiiiaaasss !

- En fait, c'est pas vraiment mon problème, observa-t-il. Je me casse demain et je rentre à Paris.

- Lâche, avait craché Reyes.

Et cela avait conclut la conversation.


Toute la journée, Reyes avait boudé. Il remit ça le lendemain en accompagnant Tobias à la gare, fit une courte pause le temps de lui faire un câlin sur le quai, puis reprit pour le reste de la journée et le jour suivant.

À ce moment là, il commença à en avoir assez. Alors ils essaya de s'intéresser à ce qui se passait autour de lui.

Erian s'occupait de la partie paperasse du restaurant pendant la journée, installée sur une table quasi réservée à côté du bar. Et elle considérait que c'était une raison suffisante pour envoyer balader Reyes qui était venu discuter pendant qu'elle faisait les comptes. 

Quant à Marco, le très récent succès du Nouveau Roi lui avait offert une clientèle fidèle constituée en grande partie des étudiants en Droit et il en résultait des dizaines de boissons à servir par heures. Reyes le découvrit à la dure, quand Marco faisait ses cocktails, il ne fallait pas le déranger. Cela signifiait que de 11 heures à 15 heures et de 18 heures à 22 heures, on ne pouvait parler ni à Marco ni à Erian. 

Opération CupidonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant