Chapitre 11

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J'ouvre les yeux doucement. Je suis toujours nu. Jenny est là, assise par terre à me regarder dormir. Je passe ma main dans ses cheveux.

- Bonjour toi.

Elle sourie. 

- Hey.

Je m'assieds et enfile mon caleçon. Je me frotte les yeux et passe une main dans les cheveux. 

- Il est quelle heure ?

- 12h30.

Quoi ? C'est une blague ? Je soupire et me lève avant de récupérer mes affaires. Je me dirige vers la porte pour sortir mais lorsque je l'ouvre Jen se met derrière moi et ferme la porte. Elle me retourne et me plaque contre le mur. 

- Stan, on peut parler ?

J'hôche la tête et on se pose sur son lit. Un blanc énorme s'installe.

- Tu voulais me dire quoi ?

Elle paraît nerveuse.

- Ce qu'il s'est passé hier, j'aurais pas dû. Je suis avec Kyle et il me rend heureuse..

Je crois que j'ai mal compris. Elle me fait une mauvaise blague là ? Je pars dans une colère noire.

- PARDON ? TU TE FOUS DE MA GUEULE ? LA PREMIERE JENNY? LA PREMIERE ! TU ETAIS LA PREMIERE DEPUIS ELLE !

Elle ne m'a jamais vu en colère, elle me regarde les yeux ébahis. Je ne sais pas moi-même pourquoi je réagi comme ça mais je lui ai accordé plus qu'à n'importe quelle personne sur cette terre et elle ne le voit pas. Cette fille aime que tout le tombe à ses pieds.

- Regarde moi bien dans les yeux, PLUS JAMAIS je ne t'adresse la parole. JAMAIS.

Et je sors en claquant la porte.

***

Ca fait plus de dix jours que je n'ai pas adressé la parole à Jenny. Je me suis éloigné des garçons, très proches d'elle. Est-ce qu'elle a fait ça avec eux aussi ?

Je suis en cours de Français, qui est d'un ennui mortel. Je suis à deux doigts de m'endormir sur ma table quand le CPE entre en trombe dans la classe.

- Stanley Carter ?

Même pas un bonjour. OK. Je lève la main et il poursuit :

- Venez avec moi, tout de suite.

Il paraît paniqué et je me lève et sors de la salle. Je n'ose même pas lui demander ce qu'il se passe. Arrivé dans le coin où j'ai trouvé Jenny la première fois, le CPE se retourne vers moi. 

- Elle ne veux pas qu'on la touche, et le seul mot qu'elle prononce est votre prénom.

Je ne comprend et je m'avance plus pour voir. 

Jenny est là, couverte d'hématomes, un oeil au beurre noir et l'arcade et la lèvre toutes ouvertes. Ses cheveux sont tout emmêlés. Elle est recroquevillée sur elle-même et se balance d'avant en arrière comme pour se calmer.

Je me rapproche et m'accroupie près d'elle.

- Jen ?

Elle tourne la tête vers moi, et lorsque ses yeux croisent les miens elle se met à pleurer.

Je la prend dans mes bras. Elle tremble comme une feuille. Je lui caresse doucement les cheveux pour la calmer. 

- Chuut.. C'est fini.

Je passe mon bras sous ses esselles et l'autre sous ses genoux et la soulève. Elle niche sa tête dans mon cou et sanglote doucement. Comme si elle voulait échapper à quelque chose.

- Je l'emmène où ?

Le CPE me regarde comme si c'était un miracle qu'elle soit dans mes bras. J'insiste dans mon regard pour lui montrer qu'il n'y a pas de temps à perdre.

- Dans sa chambre. Il y a une trousse de secours dans son armoire.

J'hôche la tête et me met en route. Il m'arrête.

- Essayez de savoir ce qu'il s'est passé.

- Ouais j'essaierai, mais il faut déjà qu'elle se repose.

Je l'emmène donc jusqu'à sa chambre. Rien n'a changé. Bon, en même temps ça ne fait que dix jours que je ne suis pas venu.

Je l'allonge sur son lit et soigne ses plaies ouvertes. Puis, je met de la crème sur ses bleus. Elle est bien arrangée. Cela doit faire une bonne heure que je suis là et elle n'a pas prononcé un mot. 

Comment a-t-elle pu en arriver là ? Je suis curieux de savoir ce qu'il lui est arrivé. Elle ne mérite pas tout ce qui lui arrive.

- Jen, il faut que tu me dises ce qu'il s'est passé.

Elle lève la tête vers moi et lorsque nos yeux se croise elle se remet à pleurer. Je la prend une nouvelle fois dans mes bras. Je la berce doucement.

- Chuut.. Jenny, dis-moi qui t'as fait ça.

De son lit, on voit la cours du lycée. Elle tourne la tête vers la fenêtre. Elle semble scruter qui se trouver dehors, et tout à coup de nouvelles larmes roulent sur ses joues. Elle tend doucement son doigt comme si on allait la voir.  Ce qu'elle me montre me glace le sang. Mais c'est pas vrai !

Kyle.

Ur my GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant