Après la mort de mes parents, j'ai mis tellement de temps à remonter la pente que quand je croyais aller bien, je n'en étais plus sûre, je ne connaissais plus le sentiment du bonheur. Je passais mon temps à faire des sourires hypocrites, et personne ne voyait rien. Cela m'arrangeait, je ne voulais pas que les gens aient pitié de moi, pauvre petite fille orpheline.
Toute ma vie j'ai essayé de me reconstruire. Et c'est dans la médecine que je me suis enfin épanouie. Lorsque j'ai intégré les Hurtleys, je ne m'étais pas rendu compte que j'avais abandonné la chose qui m'avait sauvée. Je voulais sauver des vies, être utiles, et je pensais qu'en faisant cela, peut être que j'arriverais à me pardonner d'avoir laissé partir toutes ces personnes.
Les Hurtleys m'ont aussi aidé. Mais j'étais seule à présent.J'étais pétrifiée et je ne savais pas s'il fallait sortir et courir ou rester dans la voiture.
Après que les services secrets soient partis, j'ai attendu en fixant la porte, attendant que quelqu'un sorte. Personne.
Mon meilleur ami était mort. Ainsi que Dylan, James, Zack, et tous les autres.
Je rassemblais mes affaires, fouillais dans la voiture à la recherche d'une arme, que je ne trouvais pas.
Je sortis de la voiture sans défense, les mains moites, la gorge nouée.
Je m'avançais lentement en direction de la porte de derrière.
Alors que je tournais la poignée le plus doucement possible, un bruit sourd me fit sursauter. Je me retournais précipitamment pour examiner les alentours. Rien.
Pourvus qu'ils soient tous partis.
J'entrais et découvris avec horreur les corps qui jonchaient le sol. Automatiquement, mes yeux recherchaient Eden et Dylan. Une odeur ignoble flottait dans l'air. J'avais des hauts le cœur. Je courus aux toilettes et fit sortir mon repas de la veille.
Les corps avaient trois, quatre même cinq balles. plus les minutes passaient, plus la haine envers les services secrets montaient. Je devais les venger.
Mais je ne pouvais pas le faire seule, j'avais besoin d'un Hurtley, ou d'Eden, je ne pouvais pas me pointer chez les flics, tout leur expliquer et les supplier de m'aider, jamais ils ne me croiraient.
Un gémissement me sorti de ma réflexion. Personne ne bougeait ici, c'était à l'étage.
Je montais les marches quatre par quatre. Essoufflée, j'aperçu Eden, allongé, se vidant de son sang.-Oh mon dieu, Eden!
Aussitôt, j'ouvrais les tiroirs, à la recherche d'un drap. Finalement j'optais pour un grand t-shirt. Il fallait que je stoppe l'hémorragie. Je le mis en boule et m'agenouillais à côté d'Eden.
- Ca va faire mal, mais il ne faut pas que tu bouges.
Eden le savait, mais il fallait que je le garde éveillé. Sans prévenir, j'appuyais d'un seul coup sur la blessure de son ventre et mon ami hurla. Des larmes roulaient sur mes joues mais je devais le faire, sinon il mourrait.
- Je suis désolée.
Combien de balles as tu ?
- Deux je crois, une à traverser mon ventre, une dans ma jambe.J'observais sa jambe et le trou que la balle à provoquer.
-Il faut que je te la retire.
-Je sais.
-Appuie sur le chiffon, je vais en chercher un autre, et de quoi retirer la balle, je reviens tout de suite. Ne ferme pas les yeux Eden. Je reviens.En médecine, on nous apprend à garder notre calme, mais lorsque c'est un proche qui a besoin de soins, on nous retire du service, et nous redevenons de simples "connaissances de la famille". Or dans ces moments là, nous paniquons.
Je descends à toute vitesse dans la cuisine. J'ouvre le robinet et laisse l'eau me couler sur le visage ainsi que sur mes mains. Il faut que je trouve de quoi désinfecter la plaie, de quoi retirer la balle.
Je prends un récipient et y verse de l'eau chaude.
J'ouvre tous les tiroirs à la recherche de couverts qui me serviront pour retirer la balle. Je les trouve enfin et les plonge dans l'eau brûlante. De cette façon, ils seront stériles, enfin plus ou moins.
Je sale l'eau bouillante qui se trouve dans le récipient, j'attrape au vol les t-shirt et je remonte m'occuper de mon ami.Je place un nouveau chiffon sur la plaie d'Eden et lui demande de continuer d'appuyer.
- Appuie.
- Comment tu vas faire?
- Ne t'occupe pas de ça, appuie.Je préfère ne rien lui dire et continuer ce que j'ai à faire.
Je prends une grande inspiration et prends un couteau aiguisé en main.
Je le fais glissé le long de sa chair, qui s'ouvre et saigne de plus belle.
Sa jambe bouge et je lui demande de rester en place. Je regarde mon meilleur ami, ses yeux sont emplis de panique.- Je vais faire vite.
Je me sers d'une fourchette pour ouvrir afin de pouvoir attraper la balle.
-Je la vois.
Je l'attrape et Eden hurle de douleur.
Je me dépêche de recoudre sa blessure avec du fil et une aiguille que j'ai trouvé plus tôt.-C'est fini.
Eden s'assoie contre le mur et me fait signe de m'approcher.
Il me prend des ses bras et me chuchote:-Merci, pour tout.
Des larmes me montent alors je détourne les yeux, et soulève le tissus sur son ventre.
-Il faut faire soigner ça.
-On ne peut pas aller à l'hôpital, si les services secrets savent qu'un de nous est à l'hôpital, ils vont nous poursuivre jusqu'à ce qu'ils nous attrapent.
-Ok, je vais passer à la pharmacie chercher quelques médocs et de quoi te soigner. Mais avant je vais prendre toutes les armes qui se trouvent ici, et t'en donner une, il faut que tu puisses te défendre quand je ne serais pas là.
-Je ne sais pas tirer.
-Je t'apprendrais.Eden me regarde et plisse les yeux.
-Je ne te reconnais pas.
Sa phrase me fait de la peine.
-C'est juste que j'ai appris à me défendre, je suis toujours la même, Eden.
-Je sais.Je descend les escaliers et j'empoigne une arme, puis deux, et toutes celles que je trouve.
J'en cache une dans la ceinture de mon jean et en donne une à Eden en lui expliquant comment elle s'utilise.
Puis je pars à la pharmacie, le cœur lourd.
Eden a raison, j'ai changé.-----
coucou ! j'espère que vous allez bien?
je m'excuse pour cette absence, mais j'ai eu le brevet et tout ça, je n'avais plus le temps d'écrire :/
enfin bref, voilà enfin un nouveau chapitre, j'espère qu'il vous plaît, j'attends vos avis !
(avec les vacances je pourrais écrire plus souvent :P)
bonne vacances, bisous ♡
El.
