shades of personality [z.m] ✓

Chapitre Dix-Sept ✓

Bay Masterson

Vendredi étant arrivé, je me traîne jusqu'à mon casier, toujours aussi comateuse mais avec l'ombre d'un léger sourire sur mon visage. Il y a quelques années, je ne comprenais pas l'attachement que les humains normaux - voyez que je me dénigre personnellement ici - porte à ce jour. Mais des devoirs, de l'étude sans relâche et des journées de classe passées avec des professeurs qui essaient de nous endormir - j'aimerais bien moi aussi être payée pour réciter des matières insignifiantes et être l'objet de blagues insidieuses... Alors que je termine la combinaison de mon cadenas - non sans manquer deux ou trois fois - une ombre à prime abord floue je poste devant moi. J'analyse la silhouette pour enfin découvrir Zayn, l'anglo-pakistanais avec qui j'ai récemment échangé un baiser digne d'un film d'amour cliché. Je lui souris en enlevant manche par manche mon manteau d'hiver.

"Bon matin, Zayn." Saluais-je en retirant mon manteau parsemé de flocons en décomposition.

Je sens mes battements accélérer - je ne peux pas nier ce qui s'est passé entre nous. La vue de ses cheveux noirs en bataille, de ses magnifiques iris me scrutant et de son sourire craquant me rend déjà plus vulnérable ; je peux avouer, il est attirant.

"Salut. J'espérais te voir avant le début des cours et hop ! Te voilà devant moi." Il bouge nerveusement ses mains dans le vide ; j'avoue que ceci est très pathétique.

Je laisse échapper un petit rire mais l'anglais se ressaisit et affiche un air décontracté. Il amène ses mains dans les poches de son jean et hausse les épaules.

"Je me demandais si tu avais un cavalier pour le bal d'hiver de vendredi prochain. Même si les probabilités que tu en ai un sont assez grandes, aimerais-tu m'y accompagner ?" Continue-t'il.

Je ravale ma nervosité et plaque un sourire sur mon visage. Aimerais-je l'accompagner ? Certainement. Aimerais-je que mes amis me parle de cette décision quotidiennement pendant les prochains mois ? Certainement pas.

"Euh... Oui, cela serait amusant." Répondais-je, sûre de moi.

Amusant ? Je le salue brièvement puis me dirige vers mon premier cours de la journée : anglais. Je rumine en posant mes effets scolaires sur le bureau qui m'est prêté. C'est ridicule ; Zayn doit me trouver assez énervante à agir d'une manière aussi imprévisible avec lui. Mais d'un autre côté, j'aime mieux que les choses ne restent pas ainsi et que tout se passe bien vendredi prochain. Au cours des dernières semaines, j'ai appris à l'apprécier, mais c'est comme si un élément dont mon cerveau a omit de me faire part me pousse à le repousser. Je roule les yeux en gloussant à voix basse puis dérive mon regard vers la fenêtre à mes côtés où des flocons se fracassent en petits amas. Je suis pathétique.

J'entreprend d'ouvrir le cahier dont la professeure à exigé d'y faire deux pages de verbes alors que mon téléphone vibre dans ma poche.

Et il vibre encore une fois.
Et encore.
Et encore.
Et encore.

Les vibrations ne semblent pas vouloir se taire ; une chance que je n'ai pas mis une sonnerie à la place. J'ouvre ma messagerie comme un bandeau d'avertissement apparaît sur l'écran. Mémoire saturée. Je clique sur une touche pour voir mes messages, puis remarque qu'ils ont tous le même destinataire : Nash Grier. Pourquoi m'envoie-t'il autant de messages ? Je balaye la lignée de nouveaux textos que j'ai reçu ; ils semblent tous avoir le même texte. Comme les vibrations cessent, j'ouvre le plus récent et fronce les sourcils à la vue de tous les propos abordés.