2- EAC

17 2 1
                                    

Après avoir passé les 14 heures de trajet de à tourner à rond, vérifiant mon ordinateur toutes les deux minutes, vérifiant les différents ordres de missions de mes camarades ainsi que les miens, ainsi que le classement général, où j'arrivais en première place, juste devant ce stupide semi-elfe noir, lisant et en surveillant les personnes se trouvant dans le train, j'arrivai enfin à destination. Je n'étais pas mécontente d'enfin sortir, surtout que tout c'était passé exactement comme prévu, ne m'obligeant pas à me cacher ou à utiliser je ne sais quel subterfuge.

La sortie fut très rapide, je récupérai une moto laissée par l'EAC après mon message, me permettant de le rejoindre en une vingtaine de minutes.

A première vue, on ne pouvait se douter de l'existence d'un tel endroit, ce qui d'un côté était le but recherché, mais je pouvais dire que le camouflage et les différents sorts utilisés étaient d'une grande finesse, prouvant encore une fois la supériorité de notre établissement. Comparé à l'officiel, qui bannissait toute race ou famille comme la mienne, nous nous débrouillions plutôt bien.

Le tatouage que je portais au creux du poignet droit était imprégné d'un sortilège puissant, permettant à tout élève de voir à travers ses sortilèges. Chaque tatouage était unique, personnalisé en fonction de l'appartenance à telle famille ou tel clan, des talents de l'élève et de son caractère, même si la couleur restait toujours la même ; noire. Le mien portait le symbole de la 12ème famille, ainsi qu'un petit poignard qui soulignait délicatement le mot« mort » écrit en dessous. Il n'était pas très compliqué, mais je savais que je pouvais rajouter ce que je voulais du moment que cela correspondait à ce que j'étais, et je préférais que les ignorent réellement mes capacités, contrairement aux arrogants qui finissaient tatoués sur tout le bras. De toute manière, le tatouage original demeurait relativement petit, et lui seul permettait de voir à travers les camouflages de l'école. J'avais laissé le mien à l'état original, ne rajoutant que le poignard, qui faisait partie de moi aujourd'hui.

Je pouvais ainsi apercevoir derrière la grille de l'établissement la silhouette imposante du château, mélange de moderne et d'ancien,tout cela au centre d'une forêt et d'un parc immense, ainsi que les terrains et les salles d'entraînement un peu plus loin.

Je passais mon tatouage sous le scanner afin d'activer l'ouverture de la porte, avant de m'engouffrer dans l'immense allée bordée d'arbres plus grands que les autres. Je déposais la moto dans l'entrepôt qui servait de garage à l'école, avant de regagner ma chambre qui se trouvait près du lac (oui il y a aussi un lac), et que je partageais avec une autre fille du nom de Lena, semi-humaine, semi-vampire, qui avait hérité d'un longévité assez impressionnante, mais qui n'avait aujourd'hui que 16 ans, comme moi. Cette fille était une vraie pile électrique, toujours en forme pour tout, et avait une rapidité qui dépassait toutes les attentes, faisant d'elle un atout très efficace avec quelques armes.

Mais c'était aussi ma meilleure amie, celle avec qui je partageais tout depuis mes 3 ans, où je suis arrivée à l'EAC. Elle y était depuis ses 2 ans, et vu que nous avions le même âge, les instructeurs avaient cru bon de nous mettre ensemble, ce qu'ils ne regrettaient pas aujourd'hui, le duo que nous formions était, sans être présomptueuse, un des meilleurs de l'école.

Dès que j'entrais dans la pièce, je sentis un poids sur moi, me faisant chuter, non sans avoir eu le temps d'entraîner mon adversaire dans ma chute :

«Victoire !!! T'es même pas drôle quand tu fais ça !! s'écria Lena, tu sais très bien que ça sert à rien de s'opposer à moi, éclata de rire Lena, le visage contre le sol.

- Et bien tu vas voir ce qu'il t'en coûte de me faire ça alors que je suis en train de mourir de fatigue ! répliquai-je, avant de commencer à chatouiller Lena comme une petite fille, qui ne pouvait s'empêcher de pleurer tellement elle était chatouilleuse. Elle était encore en pyjama, et heureusement pour elle nous étions dimanche, et rien ne l'empêchait de faire ce qu'elle voulait, même si c'était plutôt mal vu de ne pas s'entraîner tous les jours.

- T'as pas...le droit !!" continua Lena difficilement entre deux rires,ce qui ne pouvait m'empêcher de me faire rire, tellement sa tête était bizarre lorsqu'elle se mettait à rire.

Étant encore fatiguée, je lui proposais quelques secondes plus tard une trêve, qu'elle accepta tout de suite, avant de mettre au moins 5 minutes à calmer ses rires et àse relever. Pendant ce temps, je rangeais mes affaires et eu le temps de voir que ce stupide Alton était lui aussi de retour de mission, son air arrogant ne quittant pas son visage. Mon visage se referma et je ne pus m'empêcher de lui lancer un regard noir à travers la fenêtre, bien qu'il ne m'ait pas remarquée. Il était encore une fois en train d'étaler ses capacités aux yeux du monde,et ses pseudo-amis le regardaient comme un dieu. Ridicule.

Lena remarqua que mon regard avait changé et se retient de rire en voyant la raison de mon mécontentement :

«Encore ??? Mais c'est que tu en fais une priorité ou quoi ? me dit-elle en rigolant.

Elle savait très bien que tout ça comptait pour moi, et bien que ce n'était vraiment que des histoires de gamins, ces dernières avaient pris une grande importance dans ma vie.

- Mais regarde-le !! Il n'arrête pas de se vanter !! On dirait un toutou en manque de nourriture, qui ne cherche qu'à se faire remarquer ! Je ne comprends pas comment il peut gâcher tout ce que ce lieu nous apporte.. répondis-je, désespérée.

Lena sourit, et répliqua :

- C'est juste un petit elfe stupide, on le sait tous ! Mais c'est peut être aussi sa manière d'aborder les choses, c'est différent pour chaque personne tu sais... Regarde, moi je cours tout le temps pour évacuer le trop plein, toi tu te perds dans les arts martiaux dès que tu peux, peut être que le fait de se sentir intéressant lui permet de ne pas trop penser au reste...

Je ne savais pas quoi répondre... C'était vrai que chaque élève avait sa façon de ne pas se perdre, même si je trouvais le résonnement un peu tordu.

- Ouais...enfin il reste quand même un idiot !" rigolai-je en m'affalant sur mon lit.

Lena me suivit dans mon rire, avant de partir s'entraîner un peu, ses derniers résultats de combats rapprochés laissant à désirer. Je partis me reposer, étant totalement épuisée par les derniers événements, et n'ayant pas pu dormir une seule fois. Il fallait que je prenne des forces avant de faire mon rapport aux dirigeants.

Broken GenesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant