Broken Genes

4- Compte-rendu

Après une douche qui finit de me réveiller complètement, et un nouveau changement d'habits afin de faire enfin mon compte-rendu, je ne pus m'empêcher d'observer mon reflet qui me faisait face dans le miroir impeccable de la salle de bains. Mes cheveux tombaient en une sorte de carré plongeant, mêlant reflets bruns et châtains foncés, rendus totalement lisses bien que je préférais mes boucles naturelles, qui étaient malheureusement trop reconnaissables et donc moins pratiques. Ils faisaient ressortir mes yeux d'une manière discrète, rendant leur couleur verte claire agréable à la vue, du moins à mon avis. Je ne me trouvais pas forcément jolie, mon visage avait plusieurs imperfections, et bien que je restais mignonne,j'étais petite, ne mesurant qu'un mètre cinquante-sept pour mon âge, et malgré le fait que ce soit un atout, j'aurai bien aimé pouvoir grandir encore un peu.

Du reste, j'étais musclée où il fallait, sans trop, me permettant de garder une agilité et une vitesse nécessaires. J'étais habillée en blanc, portant l'uniforme de l'EAC. Ce dernier était des plus banals, mais immaculé, rendant la contradiction avec ce que nous étions censés être encore plus grande. Seul le blason de l'école pouvait attirer l'œil, mélange des différents symboles des races s'y trouvant, toutes réunies autour d'un même cercle, ou se trouvait à l'intérieur le symbole de l'école, représentant le bâtiment principal. Le noir quand à lui était réservé aux haut gradés,ou encore aux enseignants, ainsi qu'à nos tenus d'entraînement.Pendant nos temps libres, nous étions libre de choisir ce que nous portions, ce que je trouvais vraiment agréable, trouvant que le blanc ne m'allait vraiment pas.

Je soupirai un bon coup avant de partir en direction des bâtiments de la direction, n'oubliant pas de prendre au passage le colis que j'avais récupéré pendant ma mission. Je pris garde à ne pas passer dans le couloir où Alton et moi nous étions battus, ne voulant pas retrouver un petit elfe en colère me retarder, si il était encore là-bas.

Les bâtiments se trouvaient un peu à l'écart de l'école, mais n'en restaient pas moins impressionnants, car totalement rénovés après le Troisième traité. J'entrais prudemment à l'intérieur, aux aguets, guettant le moindre bruit. Cet endroit me filait la chair de poule.

Je montais directement au bureau du directeur adjoint, à qui je devais faire mon compte-rendu, où j'attendis quelques minutes avant d'être reçue. Il n'était pas encore arrivé, et je m'assis sen attendant.Ce n'étais pourtant pas la première fois que je venais dans ce bureau, mais je ne pouvais m'empêcher de le trouver encore une fois fascinant. Le directeur-adjoint était un vampire, mais un« repenti ». On pourrait dire qu'il était du genre pacifiste, même si ce n'était pas totalement vrai.. ses légendaires crises de colère ayant déjà entraînées quelques problèmes mais comme a un jour dit quelqu'un qui avait sans doute commis quelques erreurs dans sa vie ; personne n'était parfait.

Son bureau était quand à lui inondé par toute la paperasse qui s'y trouvait, ainsi que par d'étranges souvenirs ramenés de « voyage ». Sincèrement, j'espérais de tout cœur ne jamais avoir à partir avec lui, et je me demandais encore comment des crânes de cerbères pouvaient se trouver sur la table en face de moi.

Ce fut sur pensée que le directeur-adjoint entra dans la pièce, en claquant la porte, énervé. Je me levai d'un bond, car même si j'étais à la tête de la liste, je me devais de respecter les règles comme tout le monde. De plus, je ne voulais pas me retrouver avec un membre en moins. Ce dernier me salua d'un vague signe de la main, avant d'aller s'asseoir en un long soupir.

« Bonjour Victoire, as-tu ce que je t'avais demandé ? me demanda-t-il sans détour.

Je lui tendis le paquet que j'avais gardé sur mes genoux, qu'il ouvrit d'un coup sec, sans aucune inspection préalable. Je n'eus même pas le temps de protester que le paquet était déjà ouvert et les papiers qu'il contenaient répandus sur le bureau.

- Bien bien... tu as fait du bon travail, continua-t-il en gardant les yeux rivés sur les documents, et je pense que tu as bien mérité ta tranquillité pendant quelques temps, ce qui d'ailleurs de reprendre les cours là où tu les avait laissé, bien que ne doute pas de ton efficacité dans ce domaine...

Ses sourcils se fronçaient au fur et à mesure qu'il lisait, et ses paroles se faisaient de plus en plus basses. C'était la première fois que je le voyais montrer en public son mécontentement, en dehors de ses colères, c'était un homme toujours assez froid, ne dévoilant pas ses pensées ou sentiments.

Il releva la tête au bout de quelques minutes, me regardant d'un air interrogateur avant de reprendre d'un ton sérieux, tout sentiment ayant disparu de ses yeux :

- Merci pour ces précieux renseignements, je pense que tu peux retourner à tes occupations, et n'oublie pas que la liste finale paraît demain, nous aurons sans doute besoin de toi à l'organisation, vu que tu fais partie de nos élèves les mieux « côtés ».

- Très bien, j'y serai", répondis-je, ne sachant quoi ajouter, un peu perdue par ce que je venais de voir.

J'étais vraiment curieuse de savoir ce qui se trouvait dans le colis, même si nous avions pour consigne de ne pas nous occuper de ce que nous ramenions. Mais surtout, c'était la première que je voyais le directeur-adjoint aussi préoccupé, lui qui avait pour réputation d'être dépourvu d'émotions.

Je sortis de son bureau avec beaucoup d'interrogations mais sans aucune réponse, situation que je supportais plutôt mal. Malheureusement,je ne pouvais rien y faire, et je me décidais plutôt à finir mon travail, car comme dans toute école, bien que celle-ci ne fut pas banale, nous nous devions un minimum de travailler, et nous avions par conséquence quelques devoirs à rendre.

Je détestais la plupart des cours en salle, leur préférant nettement les exercices pratiques tels que les différents sports comme la boxe ou toute sorte d'art martial. Je trouvais que c'était une perte de temps lorsque ces cours ne nous servait à rien sur le terrain, et je maudissais la direction d'avoir rendus obligatoire les heures d'études, 3 fois par semaines, à la bibliothèque. Les seules matières que je pouvais supporter voire même apprécier étaient l'histoire, notre Histoire, ainsi que les langues, très utiles encas de mission à l'étranger, les gadgets électroniques de l'EAC étant facilement cassés lors d'une bataille, nous retrouvant sans ressources lorsque l'on cherchait à recueillir des informations.Pour ma part, j'avais opté pour le chinois, le russe, l'allemand et l'espagnol, ainsi que la langue obscure, bien que cette dernière était facilement maîtrisée, elle comportait des subtilités qu'il était bon de connaître. Je maîtrisais déjà le français et l'anglais, mes parents étant français, et l'école se trouvant en limite du Canada et des États-Unis, bien que cette dernière se« déplaçait » souvent, l'anglais y était connue comme langue officielle.

Je soupirais, et après avoir récupéré quelques affaires, me rendis à la bibliothèque de l'EAC.