15 - Attente Languissante.

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Aleister était parti il y a une semaine en direction des Pays-Bas Espagnols avec les autres officiers du Prince de Condé.
Adam était venu me réconforter, il avait du sentir à quel point j'avais peur.
Ce que m'avait dit la marquise me revenait sans cesse en tête: que si le Roi comprenait que j'aimais Aleister il était en danger.
Peut-être comptait-il le faire tuer, par des mercenaires, des espions... Je devais parler au Roi.

- Ne t'inquiète pas Constance. Aleister est un très bon officier, me chuchota Adam en me serrant dans ses bras.

Je ne l'avais jamais entendu auparavant complimenter mon mari. Il devait vraiment avoir pitié de moi pour déclarer de telle chose. Je le remerciais pour cet effort.

- Nous sommes mariés depuis si peu de temps. J'ai juste un peu peur.
- Allons nous détendre un peu.

Adam m'a prit la main et m'a conduit dans les jardins. Nous nous sommes assis devant une fontaine et il a fermé les yeux.

- Mère veut que je songe au mariage alors j'ai réfléchi et je me suis rappelé d'Éléonore, la cousine d'Isabelle.

- Oh oui, je me rappelle. Elle était fort sympathique à l'époque. C'était il y a cinq ans si je me rappelle bien, et elle était déjà très jolie.
- En effet. Je sais qu'elle n'est pas mariée car j'en ai discuté avec Isabelle justement pendant ton voyage.
- Et bien fais ce dont tu as envie mon frère. Tu auras plus de liberté que moi pour ce choix.
- Tu as tout de même eu de la chance.
- Je le sais. Et je m'inquiète, je ne veux pas perdre cette chance, tu comprends?
- Je comprends bien sûr mais tu dois le laisser combattre. Le faire revenir sur ordre du roi entacherait son honneur. Déjà que des rumeurs tournent sur le fait que le Roi vous aient mariés pour que faire de toi sa nouvelle favorite, si en plus ton mari est exempté de servir le royaume alors il sera humilié.
- Je pense que j'irais me reposer quelques jours dans notre château de Belfort. Tu viendras avec moi? Il est magnifique.
- Je ne peux pas Constance, je dois rester auprès de Monsieur pour terminer ma formation.
- Auprès de Monsieur ou de son mignon?

Il ne me répondit que par une sourire énigmatique. Il ne se vexait plus désormais lorsque je qualifiais son amant de mignon royal.
Mon frère me raccompagna à mes appartements et Isabelle et Elizabeth m'obligèrent à en sortir quelques temps plus tard. Elles disaient que je ne devais me laisser abattre ou le Roi aurait gagné ce qu'il voulait, mais ce n'était pas si simple. Elles me traînèrent dans les jardins où avait lieu la collation suite au dîner du Roi. Moi qui tentais de l'éviter, c'était raté.

- Comment va votre mari madame?
- Très bien mademoiselle de Fontange. Il honore son pays.
- Et bien, j'espère pour vous qu'il reviendra vite.
- Je l'espère aussi.

Je m'éloignais de cette intrigante et rejoignais Isabelle et Elizabeth.

- Elle cherche la confrontation mais comme vous êtes restée calme elle s'énerve.
- Bravo je vous félicite Constance.
- Pour qui se prend-elle à parler de mon mari?!
- Vous devez être un des plus beaux couples de la Cour.
- Je vous en remercie.
- Et que diriez vous de sortir ce soir?
- Où voulez-vous donc aller?
- Paris. Il y a un bal masqué il me semble.
- Oh oui! Dites oui Constance je vous en prie.
- Pourquoi pas.
- Oui!!

Elles me prirent par la main et me tirèrent hors de la salle.
Élizabeth nous emmena dans ses appartements où se trouvaient Adam, Henri son mari le vicomte de Turenne et le comte Galéas des Réaux.
Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas vu. Il baisa ma main et la caressa légèrement.
Je ne pouvais détourner mon regard du sien.

- Messieurs, souhaiteriez-vous nous accompagner à un bal masqué dans la Ville?

Bien sûr ils ont d'abord été réticents mais ils ont ensuite accepté et nous avons quitté Versailles dans deux carrosses différents.
Il y avait beaucoup de monde et cela m'effrayait un peu mais Adam semblait occupé avec Isabelle alors je me cramponnais au bras du comte.

Constance...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant