La Perle du Diable [En pause]

Pour elle

You were the shadow to my light,
Did you feel us ?
Another start,
you fade away
(Faded, Alan Walker ft. Iselin Solheim)

Je ne peux pas m'empêcher de penser à ce que la vie serait si j'étais normale, dans une famille normale, et avec ma sœur toujours à mes côtés. Ce serait si simple.
Mais la vie ne nous offre pas toujours ce qu'on veux.

Oui, cher journal, comme tu peux sûrement le remarquer, je suis en pleine déprime pré-rentrée...
Il faut quand même se rendre compte que dans huit heures à peine, je serai dans le bus, en route pour mon lycée, comme avant, la vie reprendra son cours, les profs me regarderont comme si j'étais un miracle, et comme d'habitude je serai première de partout sans même le vouloir.

C'est marrant, mais dit comme ça, j'ai l'air de l'héroïne parfaite, sans defauts, pleine d'humour et d'amis d'un roman débile. Si seulement je l'étais...
Mais non, je ne suis pas parfaite, je n'ai qu'une amie et elle me fait faux-bond tout le temps. C'est à peine si je peux compter sur elle pour sortir que entre nous.

Pourquoi me délaisse-t'elle autant ? Est-ce que elle aussi elle commence à changer ? J'aimerai ne jamais changer.
Ou alors que les gens me regardent bien, pour une fois. Je pensais te connaître, Angell ! Nous étions si proches avant. Pourquoi fallait-il que cela change ?! Tu n'es plus toi. Tout ce que je te demande, c'est de me regarder, de me parler. Mais tu m'évite.

Elisa repose son stylo.
Elle regarda son réveil : il était 23h et il y a une heure, elle avait reçue un appel de Angell, sa meilleure amie. Qui lui annonçait qu'elle ne pourrait peut être pas venir au centre-ville avec Elisa samedi prochain, qu'il fallait qu'elle aille à un rendez-vous médical. Et derrière elle alors qu'elle raccrochait, désarçonnée, Elisa avait entendu des rires.

Angell était avec d'autres filles, et elles se moquaient complètement d'elle en disant qu'elle ne pouvait pas venir à la sortie prévue, Elisa l'avait senti dans sa voix. Elles se connaissaient depuis toutes petites, alors Elisa connaissait Angell par cœur...

Pourquoi avait-elle refusé ? Elisa connaissait déjà la réponse : elle ne savait pas pourquoi, mais Angell l'évitait depuis le mois d'Août... et apparament, cela allait continuer...

Elisa et Angell s'étaient rencontrées en moyenne section.

Au premier jour, quand ses parents avaient déposés Angell, celle-ci avait hurlé de touts ses forces pour qu'ils reviennent : elle n'était pas habituée à ce qu'ils partent si soudainement, pourquoi l'abandonnaient-ils ?

Et Elisa était arrivé. Elle qui avait l'habitude de voir ses parents parfois trois fois par an, c'était donc sans émotion particulière qu'elle les avait regardé s'échapper, encore une fois.

Elle alla donc vers Angell qui pleurait et....... la frappa, parce qu'elle faisait trop de bruit et qu'elle l'énervait.

Étrangement, cela choqua tellement Angell qu'elle la suivi partout toute la journée, et elles ne se quittèrent plus après. À chaque dispute, elles se réconciliaient immédiatement.

Mais de plus en plus, à partir de l'entrée en troisième, Angell était distante avec Elisa.

Elle la regardait toujours avec un mélange de tristesse et de peur, et cela, Elisa ne pouvait le supporter.

Inconsciemment, ce regard lui rappellait... la dernière conversation qu'elle avait eu avec sa sœur, car c'était ce même regard qu'avait eu Séléné quand elle lui avait parlé pour la dernière fois...

"Séléné !"
Ma petite sœur arrive en courant.

"Séléné, regarde ce que j'est trouvé !"

Elisa ouvre la main et me montre un coquillage torsadé, rouge, or et blanc. Il est magnifique.

"C'est pour toi, continut-elle, pour que tu te rappelle de moi quand tu sera à l'Université."

Mon cœur se serre. Si seulement elle savait ma destination réelle... mais je ne pouvais plus faire machine arrière, trop de choses me poussaient à y aller.

"Merci, Elisa, je l'accrocherai dans ma chambre !"

Un nouveau mensonge. Mon cœur commençait à s'habituer au lourd fardeau que je portais, alors un de plus ou de moins, qu'elle différence ?

Je prit mon lourd sac sur les épaules et partit vers le taxi que me conduirait à l'aéroport de Londres. Pour ma famille, les amis, je me devait de le faire.

"Surtout pour elle", pensait-je en regardant Elisa qui me souriait naïvement. Pour toi, Elisa, j'échangerait mon âme avec le Diable.

Je ne pensais pas si bien dire...