Les portes du Paradis

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Avant de commencer, ne soyez pas surpris :
Je n'ai pas écrit du PdV de Elisa, mais d'une autre personne (normalement je met les autres PdV en italique mais ici c'est pour un chapitre entier, c'est différent).
De plus, on est le matin de la rentrée (le début de ce chapitre correspond à Un jour de septembre.)

À vous de deviner dans la tête de qui nous sommes ;) (facile, je le dit au milieu '^^)

------------------------------------------------------ "Ohé ! Il y a quelqu'un ? Ohé !"

Elle se trouve actuellement dans un ciel sans noirceur. Elle saute à travers les nuages, blancs et moutonneux.

Pour une fois, dans ses rêves, elle se sent bien.

En effet, ce n'est pas toujours la cas : depuis le début de l'été, la jeune fille fait des rêves troublants, flous.
Elle se réveille à chaque fois brusquement, en sueur, ne pensant qu'à une chose :
Il faut les prévenir. Sinon il sera trop tard.

Ces rêves, dont elle ne retient que très peu de choses se finissent tout le temps de la même façon : elle regarde, impuissante, Elisa, ramasser une perle noire dans la rue, et puis se faire envelopper dans un nuage de noirceur et de mal.

À côté d'elle se tient systématiquement un homme (elle ne retient jamais son visage) avec une expression de profonde lassitude sur son visage.

Il lui murmure quelque chose (dont elle ne retient évidement rient non plus), la regarde avec tristesse, et la pousse dans le vide.
Et elle se réveille juste après.

Un moment, une semaine après avoir eu ce rêve, elle crût bon d'aller voir un psychologue.

Mais elle élimina cette possibilité : si quelqu'un la voyait se rendre chez un psy, que penserait il ?

Au prix de durs efforts et d'hypocrisie constante, elle avait acquit cette place respectable parmis les "populaires".

Elle haîssait ce mot. Populaire. Il ne représente rien de concret, juste une impression stupide, de jaloux pensant que faire la leçon aux autres les élevaient mentalement.
En réalité, ils étaient plus idiots qu'autre chose, à penser comme ça, avec tant de préjugés.

Perdue dans ses pensées, elle ne vit pas que le nuage sur lequel elle était perchée se déplaçait jusqu'à deux portes dorées, pleines de décorations

Populaire. Rien que la consonnance était désagréable.
Elle sonnait comme de la rocaille, désagréable à entendre, désagréable à dire.
Popu...

Elle s'arrêta net : elle avait enfin apperçu les portes, et, impressionnée par leur grande taille, leva les yeux :

Il semblait que ces portes n'avaient pas de fins tellement elles étaient hautes, avec leur sommets perdus dans les nuages.

Elle resta là quelques instants, songeuse.
Etait-ce les portes du paradis ?

Perdues dans ses pensées, elle ne vit pas que le nuage sur lequel elle se tenait se dissipait peu à peu et, surprise, elle tomba dans le vide tandis qu'un rire machiavélique retentissait dans les cieux...

Alors, à votre avis, nous sommes dans le point de vue de quel personnage ? 😊😊😊

Angell se réveilla en sursaut. Encore dans l'atmosphère de son rêve, elle écarquilla les yeux.

Où était-elle ?

Plongée dans l'obscurité et la moiteur d'une chambre, elle se souvint enfin qu'elle dormait chez Cassandre, une fille avec qui elle avait sympathisé durant l'été.

L'adolescente aux cheveux châtains et lisses dormait paisiblement, sa couverture se soulevant au rythme de sa respiration lente.

Elle ne s'occupait pas pour l'instant de son visage, ses cheveux, ces yeux, qui après son réveil deviendraient sa principale préoccupation . Cassandre était très coquette...

Angell se leva sans faire de bruit.
Ce rêve l'avait perturbé plus qu'elle ne l'aurait voulu : elle n'arrêtait pas d'y penser.

À qui appartenait ce rire qui l'avait fait frissonner d'horreur ?
Pourquoi cette vision était-elle différente des autres ?

Une fois habillée et coiffée, elle attendit que Cassandre ait finit de se doucher pour aller prendre son petit déjeuner.

Il n'y avait que la mère de Cassandre dans la maison.
C'était une vraie fée du logis, ainsi la maison était toujours bien ordonnée, un living-room avec un canapé petit mais confortable, des fauteuils recouverts de couvertures en patchwork et un feu ronflant déjà dans une cheminée surchargée de souvenirs et de photos de famille.

Angell aimait tellement cette maison !
Ce ne serait jamais pareil chez elle, se rendit compte la jeune fille.

Avec un pincement au cœur, elle pensa à ses parents, séparés depuis quelques années, et à sa mère qui, malgré tous ses efforts, sombrait dans la mélancolie du temps passé.

Rien ne serait pareil pour ses trois frères et elle....

"Hiiiiii !!! Mon bébé tu m'as
trooop manqué !!! 'Faut teeeeeellement qu'on sera dans la même classe !!!"

Angell, arrivée de bonne heure avec Cassandre, avait attendue avec impatience et nervosité l'ouverture des grandes portes sordides du lycée.
Elle tourna la tête, surprise : qui parlait comme ça ?
Une fille blonde, une nouvelle, se précipita dans les bras d'un garçon visiblement moins ravi qu'elle.

Quelques personnes s'étaient attroupées autour du couple.

Le cœur d'Angell manqua un battement : Elisa... elle était là, regardant les deux jeunes personnes avec commisération.

Il ne fallait pas qu'elle reste ici.
Si jamais Elisa se tournait vers elle, Angell ne pourrait plus s'esquiver.
Elle ne pourrait pas éviter Elisa indéfiniment mais le plus longtemps serait le mieux.

Elle partit dans les couloirs, où elle retrouva rapidement Cassandre.

"Où est-ce que tu étais ? Dépêche-toi, on est dans la même classe,  tout au bout là-bas ! Ça va ? Tu as l'air bizarre..."

Angell, pensive, fit tirée de ses pensées par Cassandre qui la tirait par la manche.

"Euh... oui, très bien. Tu veux bien m'attendre là-bas, il faut que je fasse un truc important."

Et Angell s'éloigna, laissant derrière elle une Cassandre interloquée du changement de comportement de son amie...

Angell repèra Elisa dans un couloir menant au secrétariat.
Elle l'interpella, le cœur battant.
Il fallait qu'elle lui explique pourquoi elle l'évitait, quitte à passer pour une folle. Elle ne supportait plus son absence...
C'était sa meilleure amie, quand même !
Elisa continue de marcher.

"Elisa, attends !"

Angell se jette à sa poursuite.
Soudain, Elisa se retourne. Angell ouvre la bouche pour parler mais Elisa lui lance brusquement :

"Alors comme ça quand tu n'as plus personne avec qui parler tu daigne me jeter un regard ? Je te croyais plus... sélective, maintenant."

Quoi ? Mais ce n'est pas du tout ça !
Je t'évite car je n'ai pas le choix ! Oh, Elisa, si seulement tu savait...

Angell était abasourdie. Comment...

Non, attends !

Mais Elisa reprit son chemin, au pas de course et les poings serrés.

La Perle du Diable [En pause] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant