APRÈS

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- PEARL -

           Rien qu'un bon livre, bien choisi, pour se détendre et passer le temps; dans quelques minutes, ils seraient là. Taylor est agaçante, ce matin, elle vient passer le week-end à la maison puisque ses parents ne peuvent pas venir la chercher. Et je lui ai proposé de venir dormir chez moi. C'est l'occasion idéale pour apprendre à se connaître. Sa valise posée à mes pieds, elle y jette un tas de t-shirt. Elle tient à en laisser chez moi pour la semaine prochaine. Les partielles arrivent; et personne n'est chez moi alors nous pourrions réviser dans le calme. J'ai proposé aux garçons mais Lukas ne peut pas sortir et Alec n'est pas branché révision.

- Tu ne rencontres pas Elizabeth II, juste mon père et Amanda. Promis, je ne suis pas la fille d'un millionnaire et mon frère n'est pas un One Direction.

- Ah, ah, ah ! Il te reste un peu de place dans ton bagage ?

- Taylor ! Tu sais, je peux te prêter des vêtements, il y en a chez moi. Et il y a ceux de Amanda aussi, je suis sûre que tu rentres dans ses robes.

         C'est vrai que je ris souvent du tour de taille si menue de Taylor, elle ressemble vraiment à une poupée; son teint est de plus en plus pâle et ses joues sont naturellement roses. Elle me réprimande d'un grognement et je ricane d'autant plus.

- Arrêtes ou je te fais passer l'envie de rire !

          Elle mine de bouder en croisant les bras contre sa poitrine et en me tournant le dos. Mais même si ses cheveux m'empêchent de la voir, je devine un petit sourire pas très sérieux. Repoussant mon bouquin et le fourrant dans mon sac pour mon séjour, je me lève pour l'aider à fermer sa grosse valise.

- Et comment comptes-tu t'y prendre, mademoiselle ?

          Les mains sur les hanches, elle cesse de me donner un coup de main et abandonne la guerre contre son bagage. Son index porté à ses lèvres, elle fait semblant de réfléchir:

- Je me demande depuis combien de temps es-tu amoureuse de Alec ... Dix ans ?

          Elle a raison - pas au sujet de Alec mais au fait qu'elle allait me faire passer l'envie de rire -, je stoppe mes ricanements d'adolescentes puériles. Et c'est elle qui rit, triomphante.

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          Taylor et mon père font plus de bruits que les cours en amphithéâtre, ne parvenant pas pas à résoudre le problème de valises trop volumineuse de Taylor. Lukas me donne une petite tape dans le dos:

- Eh bah ! Bon courage, ma jolie.

          Je crois que je vais en avoir grand besoin. "Sérieux, mec ? Montes mettre un pantalon.", dit-il à Alexander puisqu'ils sont les seuls mecs étant encore ici, le Samedi, au lieu d'être auprès de leurs familles respectives.

- Lukas a raison, où est ton jean ? Dis-je en attardant sur son boxer noir et rouge.

          Il soupire et murmure:"encore dans l'armoire". Mais il ne remonte pas pour autant dans sa chambre, de toute façon, peu de choses le gêne vraiment. Surtout question physique. Un peu embêté de voir que je logeais dans une Maison de mec qui se balade en caleçon, mon père salue Alec de loin. Il ne l'a pas reconnu - du moins, je crois.

- Bonjour, monsieur O'Brien, s'écrit Alexander en répondant au geste de mon père.

- Alexander, toujours autour de ma fille.

          Je crois que j'ai parlé trop vite.

         Amanda abaisse la vitre de son côté pour nous demander de nous presser. Ses cheveux n'ont toujours pas repoussés du moins un peu, mais elle parvient à dissimuler ses cheveux courts avec un bonnet gris, mon bonnet gris. Elle doit avoir tout juste cinq centimètres de mèches. Avec le temps, elle s'y est fait et moi aussi.

          "Elle est aussi jolie que toi, quand tu étais enfant." glisse t-il dans la conversation. C'est moi ou il insinue que je suis moins belle maintenant ? Il décroche un sourire sarcastique: c'est une blague.

          Alors que mon père fait une manœuvre pour se garer sur notre allée, Amanda m'annonce qu'ils ont adopté un petit chien, de je ne sais quelle race, blanc. Amanda a donc son chien, Lenan, et moi, mon chat, Kibutz. Elle aurait pu me le dire au téléphone mais elle préférait me l'annoncer en face. Je ne lui en veux pas de me l'avoir caché même si, du coup, je me sens en peu "exclu" de mon cadre familial.

          Taylor et moi montons nos valises à l'étage, dans mon chambre, et elle se prend d'affection avec mon chat; même si il est plutôt timide.

De: Abruti

          Alors, toujours vivante ? Ma cousine n'est pas trop chiante, j'espère.

          Taylor saisit mon téléphone.

- Abruti ? Et pourquoi pas ... "mon amour secret" ?

- Tu es amoureuse ? s'écrit Amanda qui passée à ce moment devant ma chambre.

      Pourvu que mon père n'est rien entendu, Amanda n'est vraiment pas discrète.

- N-Non, Taylor raconte n'importe quoi, il ne faut pas la croire.

A: Abruti

          Ce correspond est décédé dix minutes au préalable. Veillez adresser vos vœux à sa famille.

          Chiante? C'est un euphémisme à côté de ce qu'elle me fait vivre. Et toi? Toujours en caleçon?

          Amanda ne me paraît pas convaincu:

- C'est le garçon de tout à l'heure ?

- Cherches pas, Amanda, elle ne dit rien à ce sujet.

          Je ne vois pas quoi leur dire; je ne sais même pas si je l'aime ou non. Je ne suis même pas sûre de ce que je ressens alors comment pourrais-je le leur dire ?

De: Abruti

          Je m'excuse de cette perte.

          Ah et bien heureux de ne pas être là. Toujours en slip, oui mais il y a Lukas maintenant qui me soutien !

          Une minutes plus tard, mon père me sauve la vie. Il demande à ressortir les photos de famille pour que Taylor puisse en apprendre davantage sur moi. Installés sur le canapé, papa tire d'un carton tous nos photos: allant de ma naissance et hier. En même temps que les photos apparaissent sur l'écran de la télévision; chacun déballe un souvenir - si il s'en souvient. Nos photos font écho à certain souvenir de mon amie alors que raconte une partie de son enfance. Mon père lance un vidéo de  la première fois où je joue au baseball avec Alexander.

 Mon père lance un vidéo de  la première fois où je joue au baseball avec Alexander

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- Eh, ce n'est pas Alec ? S'exclame t-elle.

          Il est en train de courir pour me prendre dans ses bras puisque je réussis à lancer la balle correctement. "Oh, mon dieu ! Tu as vu ?" m'égosille-je. "C'est super, une balle sur des milliers !" répond-il en imitant ma voix. Il me repose à terre: "c'est pas drôle, c'est ma première fois". La vidéo s'arrête là. Après, vient des photos de Amanda et moi: sur l'une, nous sommes dans l'évier (voir média). Notre salle de bain était en travaux et nous avions joué dans la boue. Papa m'en a beaucoup voulu, surtout quand j'ai mis de l'eau dans toute la cuisine.

Les Lumières Des CieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant