Nous devions sans doute être la nuit, tard le soir, ou tôt le matin, je ne savais pas. Je n'avais même pas eu le droit à une horloge, et ce n'était pas ce qui manquait dans ma maison, dans la leur.
Mon père était un chef d'entreprise reconnu, il avait de l'argent sur son compte mais nous n'en avions jamais vu le jour, à croire qu'il avait tout dépensé avant de mourir. Je ne lui en voulais pas, cela permettait à ces mégères de ne pas profiter de son argent. Parce que c'est ce qu'elles faisaient, ma belle-mère aimait l'argent de mon père, pas l'homme qu'il était, depuis qu'il est parti il n'y a plus d'argents qui rentrent. Elle a donc renvoyé tout notre personnel -avec qui j'étais proche- pour faire de moi la nouvelle servante attitrée.
Je me demande bien ce qui lui a pris de se re-marier avec une étrangère sans emploi, sans sous, et surtout sans personnalité du nom de Elizabeth. Tout le contraire de ma chère mère, elle qui était si douce, si chaleureuse et ouverte aux autres, bienveillante et courageuse, loyale et souriante, une femme formidable. Elle ne méritait pas de mourir si jeune, du haut de ses trente-et-un ans. Ma mère était partie alors que je n'étais qu'une enfant de neuf ans, j'ai dû surmonter les épreuves de la vie féminine sans son soutien et ses conseils, c'était dur pour la jeune fille que j'étais. Chaque soir, avant de m'endormir, je pense à elle, à ce que serait ma vie si elle n'était jamais partie, si elle était toujours à mes côtés. Chaque soir je m'endors difficilement ne voulant pas me réveiller et servir ces femmes vivant sous mes propres pieds.
Le matin, m'habiller était une tâche facile. Mon armoire ne contenait que deux pantalons de jogging, deux hauts blancs, deux vestes de jogging et deux pyjamas d'enfants. Elles avaient surement choisi des vêtements blancs pour que je sois obligée de les laver régulièrement. Elles m'avaient laissée une bassine d'eau -pour ma lessive- heureusement que pour laver leurs vêtements j'ai l'accès à la machine. Mais tous ces avantages ne s'appliquent qu'à leurs propres biens. Le garage a été arrangé de sorte que je puisse avoir une salle de bain et des toilettes -miteuses- mais je n'avais pas à me plaindre, j'avais déjà ça. Lorsqu'elles sortaient se promener -une fois tous les deux jours- j'allais dans celle de ma chère demi-sœur -Carla- pour prendre un bon bain chaud. Elles n'en savaient rien, fort heureusement. Carla était du même âge que moi, elle avait elle aussi 17 ans, mais aurait sa majorité seulement en novembre.Toutes les petites filles rêvent de vivre un conte de fée, de trouver le prince charmant. Mais lorsqu'on vit sans doute le pire conte de fée, sans les avantages qui vont avec, on se rend vite compte que la magie de ces livres est imaginaire. Malheureusement, appelez moi Cendrillon.
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[Terminé.] Call me Cendrillon.
Ficção AdolescenteVous pouvez admirer cette magnifique couverture de livre faite par @jade573 , allez vous abonner à elle ! ❤️ Si un jour on m'avait dit que mon père mourrait dans un malheureux accident de voiture et que je finirais ma vie déprimée, avec mon horrible...