Nouvelle année. Dernière année.
Ensuite, je devrai choisir un métier. Celui que j'exercerai toute ma vie ainsi que mes enfants après moi et les enfants de mes enfants, et cela jusqu'à ce que la dynastie s'éteigne par l'infécondité, la mort ou encore l'isolement. Ça, c'est mon cas. Mes parents sont morts durant la guerre et depuis j'ai vécu dans un centre pour orphelin, jusqu'au jour où j'ai atteins l'âge de la maturité, mes quinze ans. A ce jour, j'ai eu le droit de retourner dans l'ancienne maison de mes parents pour y vivre une vie d'adulte, à me débrouiller seule. C'est mon quotidien depuis deux ans. J'ai également pu commencer les cours. J'en suis à ma troisième année. La dernière. A ce que la société dit, c'est amplement suffisant pour le reste de notre vie, ainsi que pour notre savoir personnel.
Je ne peux pas reprendre le travail de mes parents, comme tous les orphelins; je dois apprendre un autre métier car je n'ai pas pu acquérir le savoir requis, celui transmis en génération. Ils n'ont, en effet, pas pu m'enseigner les bases de la médecine. Et je ne peux les apprendre d'une autre personne. Une fois de plus, des gens sont morts, emportant le savoir acquis depuis des millénaires, avec eux. Ils ont sombrés dans l'oubli, leurs connaissances avec eux.
Ce système a été instauré à l'époque de nos parents, après la Grande guerre. Et les orphelins sont donc les seuls à avoir le choix. Ils sont au nombre de six.
La médecine.
L'orphelinat.
L'enseignement.
L'architecture.
L'armée.
La distribution.
Cette dernière consiste à tenir une boutique que chaque habitant de Quartier, consulte une fois par semaine afin de prendre le nécessaire alimentaire et textile pour la semaine. Tout est fourni par la société.Ce qui me sert de maison n'est par ailleurs que le reste du rez-de-chaussée d'un immeuble démoli. Tout comme mes voisins. Tout comme les autres habitants, nous vivons dans le reste d'une ancienne vie. Qui est d'ailleurs rarement la nôtre.
Je me dirige vers le métro qui se trouve à quelques mètres de chez moi. Avant, ils étaient sous terre. Les ravages ont fait qu'ils ont aujourd'hui, l'emplacement d'un train. Nous l'appelons quand même métro. Il reste ce qu'il fut. Il m'amène, après quelques minutes de trajet, vers le centre le plus actif du Quartier. Là où se trouve le lycée.
Première heure. Salle trois. Histoire. J'entre direction le siège le plus loin de la classe, près de la fenêtre. Nous sommes peu. Une douzaine peut-être.
Nous ne disposons que de quatre cours différents. Mathématiques, Biologie, Histoire et Sport. Comme dit la proviseur «il est essentiel de se défouler ainsi que de tester ses limites». Ces matières sont censées nous apprendre le passé et du savoir-faire pour notre avenir, afin que nous puissions bâtir un nouveau monde... Je vous épargne la suite passionnante, poignante et pleine de niaiseries... Plus personne n'y crois. Si toutefois quelqu'un y a un jour seulement cru un jour.
Le prof entrant, ressemble à un savant avec ses petites lunettes et ses cheveux en pétard grisâtre. On dirait un mélange de chimie, de philosophie et de sagesse en une seule est unique personne. Quel beau mélange.- Bonjour, bonjour, je suis monsieur Redman, votre professeur d'Histoire. Avant toute chose j'aimerais que vous vous présentiez, même si c'est votre troisième année, je n'ai encore jamais eu le plaisir de vous rencontrer.
Comme chaque professeur de ce bâtiment, il cherche, en faisant cela, à nous paraitre plus familier. Ils ont tous l'intime conviction qu'avec un peu d'encouragement et de solidarité, ils gagneront notre confiance et pourront mieux nous inculper leurs valeurs et leurs idéaux.
- Youpi... murmure quelqu'un au fond de la salle.
Mr Redman penche la tête vers son interlocuteur, tel un chien essayant de comprendre les propos de son maitre.
- Et bien, quel est ton nom jeune homme?
- Aedan.
- Aedan comment?

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Ruines
Fiksi SejarahLa Grande guerre a pris fin il y a quelques années maintenant. Laissant place à un paysage qui n'est plus que des ruines à perte de vue. C'est le quotidien de Tyra, 17 ans, orpheline dans une société sur le fil du rasoir où les métiers sont hérédita...