Gainsbourg et cætera

Baby

Écrit le 23 mai 2016. D'une médiocrité sans nom qui se passe de commentaires. Je publie quand même. J'ai eu l'idée de ce texte après avoir écouté Baby Pop, chanson écrite par Serge Gainsbourg pour France Gall en 1966.

Hey, baby, viens là. Ouais, toi là. Approche toi.

Tu es jeune, si jeune, si naïve. Vingt balais ? Oh non, tu serais trop vieille, ce serait déjà trop tard. Quinze... Quinze ans. Ouais, c'est ça, hein ? Mon dieu, ce que t'es jeune. Tu me fais de la peine. Te vexe pas, petite, tu sais rien du monde. Pourquoi t'attends, pourquoi t'obéis ? T'as quinze ans, c'est pas trop tard pour vivre, c'est trop tôt pour pleurer. La vie n'est pas rose, tu seras adulte, tu sais ? Avec trois mômes à la maison et un mari absent, d'ailleurs il va te quitter à la troisième grossesse. Et tu resteras seule. Malheureuse.

Alors chante, danse, ris, vis. Lâche toi, baby. Ou fais ce que tu veux faire, au moins. Parce que tes instants de libertés sont trop brefs pour les négliger. Parce que demain, tu peux mourir. Il n'y aura pas toujours de lendemain.

Alors vis, maintenant et pas demain.

L'oppression, le danger, la guerre. Tout, quelque part, se sert de la violence. Et tu le sais, quelque part, des gens crèvent, des gens souffrent, des gens pleurent, des gens meurent. Et toi, tu es là, tu as quinze ans. Tu attends. Tu penses que tu as le temps. Mais tu ne pourras pas attendre éternellement, n'est-ce pas, petite ? Un jour, tu seras des leurs. Malheureuse.

Alors profite, petite. Fais ce que tu veux, tout peut basculer. Bordel, ouais, danse baby, danse. Comme ça, continue. Chante, ouais. Tu chantes faux, mais pas grave, si t'as envie de chanter, tu chantes, et si quelqu'un veut t'en empêcher tu chantes parce que merde, on est dans un pays libre, nan ? Alors fais ce que tu veux, profite, et on vivra ensemble.