Chapitre 10 : Effie

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Je n'ai désormais plus rien de la fille du Capitole. Je crois que mon visage, à la pensée de ce que diraient mes amis s'ils me voyaient à présent, recroquevillée dans un lit de taille parfaitement normale dans lequel j'ai pourtant le sentiment de me perdre, se fend d'un rictus joyeux. Ils ne me reconnaîtraient sans doute pas. Ce qui ne serait pas idiot, puisque j'en suis également incapable.


Une semaine auparavant, Effie du Capitole était tellement extravagante, vivante, superfétatoirement brillante.

Aujourd'hui, je suis à court de maquillage, et je n'ai pas exploré assez le District pour en trouver. Ma coloration rose chewing-gum a définitivement disparu dans le fond de la plaque d'émail fracturée faisant usage de douche, mes lentilles de couleur, ont fini à la poubelle. Si on y ajoute que j'ai apporté dans le Douzième District ce que j'avais de moins voyant.. Eh bien, je suppose qu'on peut dire que je suis plus naturelle que jamais, et pourtant étrangère à moi-même. Je ne me reconnais même pas mon reflet dans le miroir.

Je me sens perdue. Je ne suis même plus moi-même.

Je ne m'appartiens plus. Me suis-je appartenue un jour ? L'appartenance s'applique-t-elle aux êtres vivants ? Après tout, j'ai coupé de mes mains et de ma propre volonté les liens qui me retenaient à ce à quoi je croyais appartenir.

Désormais sans terre, sans patrie et sans famille, mes proches – qui ne le sont d'ailleurs plus, géographiquement et émotionnellement – ne viendront pas me chercher ici. Ce que d'ailleurs je ne demande pas. Je ne suis plus citoyenne du Capitole. Et je n'ai plus rien qui m'appartienne. A vrai dire, parfois, j'ai l'impression que même ma vie, je l'ai volée.

Qui était cette bourgeoise devant son miroir quand je préparais les tributs ?

Elle est moi, pourtant. Et je me reconnais bien plus en elle que dans la révolutionnaire dont les derniers événements me donnent l'image.

Les murs de ma chambre commencent inopinément une danse gracile et rapide. Je me souviens vaguement que je n'ai rien avalé depuis trois jours, et que je manque également de sommeil. Je ne sais d'ailleurs pas très bien si je m'endors ou m'évanouis lorsque mon épaule cogne sèchement le parquet usé. 

Toujours est-il qu'à mon réveil, Haymitch, penché au-dessus de moi, me fixe intensément de ses yeux bleus.


Hello ! Je suis désolée, j'avais dit que je posterais la fin le weekend dernier, et en réalité je n'ai pas du tout eu le temps. Pardon. >0< 

Toujours est-il que je poste tout aujourd'hui ! Le dénouement vient (End is coming !) !

Deviens mon foyer (Hayffie)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant