Chapitre 5

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POV Easter 

- Tu es étrangement silencieuse depuis ce matin. -remarqua Skye, ma sœur cadette.

Je secoua la tête, gardant ma rose au creux de ma main.

- C'est ce détenu... Quent, c'est ça ?

Je releva la tête.

- Je ne pense pas qu'il soit un meurtrier.

- Il ne serait pas en prison sinon. -objecta t-elle.

- Tu ne peux pas comprendre : tu ne l'a pas vu. J'ai cette certitude inébranlable qu'il est innocent. Si tu voyais son visage, si tu pouvais lire à travers ses yeux, tu aurais la même conviction qui ne me quittera jamais.

- Les psychopathes savent mentir.

Agacée, je me montra plus ferme.

- Ce n'est pas ça ! Ecoute, je ne peux pas clairement te l'expliquer. Je sais, c'est tout. Il ne me reste plus qu'à prouver son innocence.-annonçais -je en triturant ma rose.

Le regard de Skye se posa aussitôt sur elle avant que je n'eus le temps de la soustraire de sa vue.

- Cette fleur en papier... Il te l'a donné, pas vrai ?

Un sourire étira mes lèvres, presque involontairement.

- Je crois que c'était sa manière de me remercier.

- De quoi ? -me demanda t-elle, surprise.

- Je ne sais pas. -chuchotais-je. J'espère le découvrir.



- Vous êtes en avance. -bougonna le garde en fronçant ses sourcils.

- Vraiment ? -répondis-je d'un ton traînant. J'espère que vous ne verrez pas d'inconvénients à ce que notre séance commence plus tôt, alors. -m'exclamais-je en avançant vers la pièce qui me séparait de Quent.

- Attendez ! Le détenu n'est pas encore là ! -s'écria t-il en me courant après.

- Qu'importe : j'attendrais. -répondis-je en prenant place sur une chaise.

Vaincu, le garde partit en soupirant tendis que mon rythme cardiaque s'accélérait.

J'allais le revoir.

Les minutes passèrent et, lorsque la porte s'ouvrit, je sentis mon cœur imploser hors de ma poitrine.

Marchant silencieusement, les yeux rivés sur les miens, Quent prit place en face de moi et, au moment où le garde tenta de le menotter de force, je ne pus m'empêcher de m'interposer.

- Non !

Haussant ses sourcils, le garde me toisa.

- Je vous demande pardon ?

- Laissez le libre.

Les yeux de Quent s'écarquillèrent de surprise.

- Ce détenu est hautement dangereux et... -protesta le garde.

- Vous êtes derrière la porte pendant nos séances, je me trompe ? Il est évident que s'il avait voulu me nuire d'une quelconque façon, il l'aurait fait. De plus, je prends l'entière responsabilité de mes actes. Si tout ce que j'assure ici se résume être faux, je vous promets de ne pas porter plainte contre votre établissement. Maintenant, laissez.le.libre.

Nous nous jugeâmes du regard, cherchant à savoir lequel d'entre nous craquerait le premier et, campant sur mes positions, je ne faiblis pas.

- Très bien : à vos risques et périls. - me lâcha t-il d'un ton colérique avant de serré une dernière fois les poignets de Quent, prenant plaisir à le faire souffrir, sortant en claquant la porte derrière lui.

Au delà des murs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant