Pov Quent :
Je fixais intensément le mur pâle qui se dressait en face de moi, celui qui m'isolait depuis de longues années, allongé sur mon matelas trop dur, les bras croisés derrière ma tête.
Amelia. Amelia. Amelia.
Ce nom revins me persécuté jour et nuit, résonnant dans ma tête comme une litanie sans fin, vibrant toujours plus fort dans mes souvenirs saccagés.
28 juin 2010.
Six ans s'était écoulés depuis la mort d'Amelia : j'avais toujours l'impression qu'il s'agissait d'hier.
Je pouvais presque sentir l'odeur rouillée de son sang, regardé l'étincelle vivace de ses yeux bleus s'éteindre.
Un coup brusque à ma porte blindé me fit détourner les yeux.
C'était l'homme.
Les yeux menaçant, le grognement audible et les sourcils froncés, celui que je surnommais "Killer" jeta mon plateau-repas contre le sol, faisant s'entrechoquer mon bol de bouillit fumante qui se renversa contre terre.
C'était Killer qui m'avait évacué ce soir là. C'était lui qui avait claqué mon corps contre la portière de sa voiture de service. Et c'était Killer qui m'attrapait grossièrement par le col pour m'emmener dans le quartier des douches.
- Lève-toi. -me dit-il sèchement.
Je m'exécuta lentement et le laissa me menotter, croisant mes bras derrière mon dos en silence.
Nous passâmes devait les autres cellules, toutes occupées, et je les laissa me hué, gardant ma posture droite, le regard toujours droit devant moi : je les connaissais tous, me rappelaient de leurs habitudes, de leurs surnoms, de leurs tempéraments... et même de leurs histoires.
Nous arrivâmes rapidement dans le quartier des douches où je fus poussé jusqu'à buter contre un savon et manquer de tomber.
Killer me détacha et s'adossa contre la porte, haussant un sourcil : les moments d'intimité m'étaient interdit ici.
Je regardais toutefois autour de moi, scrutant les environs : je savais que la gardienne de cette prison avaient pour but de ramasser ces foutus savons et je voulais lui épargner cette épreuves. Les femmes avaient beaucoup de courage.
Je me déshabilla en vitesse, passant mon corps sous le jet d'eau froide avant de frotter consciencieusement ma peau.
Une main dans mes cheveux, m'octroya un moment de répit et inspira profondément.
Amelia.
Le sol sous mes pieds semblait devenir un gouffre noire et, amère, je releva la tête : penser à elle était devenu un supplice.
Deux minutes plus tard, je me sécha rapidement, avant d'enfiler ma combinaison.
- Je me demande ce qui me retient de te passer au tabac. -me dit la voix de Killer à ma droite.
Je le regarda, lui et son rictus moqueur, lui et ses yeux noirs, lui si sûr de ce qu'il était.
- Depêche-toi le démon ! Il n'y a pas qu'une ordure comme toi dont je dois m'occuper.
Je resta de marbre, cherchant à l'agacer.
Visiblement excédé, Killer m'attrapa par les épaules et me menotta de force, broyant mes avant-bras avant de cogner ma tête contre la serrure, tirant ma tête vers le bas, faisant courber ma nuque.
C'était une position vulnérable de soumission que je n'accepterais jamais.
- Toujours aucun mot, hein ? Tu es un petit coriace toi ! Ne t'inquiète pas : j'arriverai à te faire parler. Et ce jour-là, je t'apprendrais comment supplier pour avoir tué Amelia Smith !
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Au delà des murs
Historia CortaUn meurtre, une vérité... Peut-on croire à l'innocence d'un monstre ? Peut-on aimer un homme que l'on sait meurtrier ? Quent à purger une peine de quinze ans d'emprisonnement : six ans après l'assassina d'Emilia, son amante, l'homme à l'éternel reg...