Chapitre 6

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Nous descendons les escaliers, en direction de la grande salle à manger.
Les autres sont déjà tous là, 4 éducateurs, ormis une chaise qui reste vide en face de moi.
Élise prend la parole:

- Je vous présente Gabrielle, qui a 17 ans, et qui vivra avec vous pendant encore deux ans, date à laquelle elle partira habiter avec son frère.

J'ai vraiment l'air d'une handicapée à rester comme ça à attendre que tout se passe ou qu'on fasse à ma place.

- Et elle peut pas se présenter toute seule la petite nouvelle, avec un peu de chance, elle a une voix  aussi sexy qu'elle...

D'où vient cette question merdique?
Ah, oui, en effet, celui qui l'a posée a une sacrée tête de con. Il me regarde avec un air de séducteur raté. J'ai l'impression d'être un bout de viande, il me répugne.
Heureusement, je ne suis pas la seule, un des animateurs le regarde d'un air mauvais et lui fait signe d'arrêter.
Élise reprend:

- Hum... donc, Gabrielle a subi un choc émotionnel grave, ce que vous devez être en mesure de comprendre, et ne parle pas pour l'instant. Je vous demanderai cependant de la mettre à l'aise, car c'est ainsi qu'elle reprendra confiance et qu'elle s'ouvrira à vous.

Je vois déjà le mec à la tête de con penser à une blague salace sur la fin de phrase d'Élise.
Une autre des éducatrices s'apprête à nous servir le repas, lorsque la porte d'entrée s'ouvre en trombe, pour laisser entrer un garçon en furie.
Je n'ai pas le temps de voir son visage qu'il est déjà monté au premier étage, fracassant chaque marche de son pas lourd.
Un des éducateurs monte rapidement sur ses traces, bien décidé à lui faire occuper la chaise restée vide.
On commence alors à se servir, la nourriture est abondante, et vraiment bonne, j'espère que ce n'est pas juste pour mon arrivée.
Alors que les uns et les autres parlent de leur journée, ou des tensions entre certains jeunes de la villa, on entend des éclats de voix venus du premier.
Peu après, le rebelle à la chaise vide fait son apparition, une capuche sur la tête. L'éducateur le suit de près en soupirant, grognant quelques jurons dans sa barbe. À mesure que le jeune s'approche, on découvre quelques traits de son visage, mais il est toujours caché par sa capuche.
Il s'installe à table et les discussions reprennent de part et d'autre. L'éducateur lui lance:

- Pas de capuche à table Marco. Et redresse toi un peu, si tu pouvais au moins faire bonne impression aujourd'hui.

- Ouais c'est bon, voilà plus de capuche t'es content?! Et puis pourquoi tu veux que je me tienne bien aujourd'hui? C'est ton anniversaire? lance-t-il d'un pic ironique.

- Non aujourd'hui on a une nouvelle arrivante, elle s'appelle Gabrielle.

Marco relève alors sa tête, et me cherche du regard.
Oh putain de merde.
Nos regards se croisent et tout notre visage et tout notre corps. Tout ça à un mètre de distance évidemment.
Il n'est pas seulement purement physiquement beau, ce mec me fait quelque chose, il dégage un truc qui me fait exploser. Ses yeux marrons foncés sont très intenses et ses cheveux bruns lui donnent un air grave. Sa machoire est nettement dessinée et son nez semble comme cassé.
Wow. Est-ce que je suis réellement en train de re-goûter à un bout de ce qu'est le désir grâce à un faux rebelle comme lui. Je me sens toute tremblotante, et pourtant je soutient mon regard. Soudain, il détourne les yeux et reprend son air impassible et lointain.

- Et je suis censé en avoir quelque chose à foutre d'elle?

Ah oui, je me disais aussi que la douleur dans la poitrine ne pouvaient pas disparaitre si longtemps.

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