Chapitre 1 : Tempête

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- OooH ! Capitaine ! Regardez ce splendide maillot de bain et ces jolis petits nœuds ! Capitaine, il m'appelle ! Il faut que je le sorte de là, que je l'achète ! S'il vous plait !

Le Capitaine en question se nomme Toshiro Hitsugaya et alors que son idiote de subordonnée s'extasie au moins pour la centième fois sur un article de mode d'une boutique de luxe, il se retient à grand' peine de lui en mettre une. Une veine palpite dangereusement sur sa tempe depuis une heure, signe avant-coureur d'une terrible tornade mentale sous-jacente. Ignorant les lamentations de sa vice-Capitaine, il se contente d'avancer, les poings serrés dans les poches de son jeans pour oublier la douleur causée par son énervement latent.

Matsumoto, remarquant qu'il la laisse en plan, quitte à contrecœur la vitrine de l'établissement contre laquelle elle s'est collée avec l'espoir désespéré de la traverser pour atteindre l'article convoité. Elle murmure un mot d'adieu à l'objet de son désir et rejoint son Capitaine en chouinant, telle une jeune fille pleurant son petit ami rejeté par le paternel – Toshiro en l'occurrence.

- Vous êtes méchant, Capitaine ! Pleurniche-t-elle. Sans cœur !

- Ta gueule ! s'exaspère Toshiro. Ta dernière bêtise dans le monde des Humains a vidé les caisses de la Division, alors assume !

- Ces vêtements avaient besoin de moi ! proteste Matsumoto. Si je ne les achète pas, qui le fera ?

- Tu récoltes ce que tu sèmes, réplique sèchement son supérieur, coupant court à ses jérémiades.

Lors de leur dernière venue dans le monde des humains, Matsumoto a dilapidé plus que ce que le budget de la Division ne peut se permettre et de ce fait, pour éviter la banqueroute, son salaire a été ponctionné et ses habits en surnombre, vendus aux autres femmes shinigamis. Il faut avouer que la rousse est une acheteuse compulsive et qu'elle n'en est pas à son coup d'essai...

Mais aujourd'hui, il s'agit d'une autre affaire. Toshiro et elle ont été envoyés sur Terre dans un but précis ; éliminer les Hollows chaque jour plus nombreux et plus forts, causant de nombreux dégâts matériels. Le Capitaine-commandant a décidé cette mesure radicale après avoir perdu plusieurs hommes de la treizième Division en patrouille à Karakura. Chaque semaine depuis deux mois, un Capitaine et son vice-Capitaine patrouillent dans la ville à tour de rôle, dissimulés dans des corps artificiels et habillés comme de parfaits humains. Ce jour-là, c'est le tour de Toshiro et Matsumoto.

Tout en marchant, Toshiro masse ses tempes douloureuses dans l'espoir vain de soulager sa migraine. Manque de chance, il s'est réveillé avec ce mal de crâne naissant et la colère qu'il contient depuis ne diminue en rien la douleur. Matsumoto est pire qu'un gosse et n'a pas arrêté de pleurer et de se plaindre. À se demander qui est l'adulte dans la paire...

Soudain, Toshiro s'arrête : il a la sensation désagréable d'être épié. Ce n'est pas la première fois de la journée mais, perdu au milieu de tous ces gens étonnés de voir un jeune adolescent à la tignasse décolorée, accompagné d'une femme aux formes généreuses et ayant l'âge d'être sa mère, il n'a pas fait attention. Ses yeux bleu glacier balaient les environs, soupçonneux. Parmi les hommes en costume de travail, les femmes en robe d'été et les enfants courant une glace à la main, une jeune fille le fixe, adossée à un poteau électrique non loin, un sourire malicieux aux lèvres.

Nonchalamment, elle se redresse légèrement et pose son index sur ses lèvres, l'invitant à ne pas alerter sa subordonnée. Toshiro, intrigué, ouvre la bouche dans l'idée de l'interpeller lorsque Matsumoto, geignant toujours, le bouscule et brise le contact visuel avec l'inconnue. Le petit Capitaine est projeté brusquement en avant. Il se rattrape sans mal au bout de quelques titubations et fait immédiatement volte-face.

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