C'était inimaginable. "Je suis une Beckham"

9. L'art plastique

Les heures de cours sont interminables. Heureusement toutes choses ont une fin et on arrive enfin à la pause déjeuner. Je suis affamée. Mais malheureusement ce n'est pas le repas du siècle, c'est meme plus que banale. Bœuf et haricots.
Nous sommes les premiers dans la liste de passage, c'est déjà ça.
Je sors du bâtiment, dépose mon sac dans mon casier. En ouvrant mon casier ça me fait penser qu'il faudra que je prenne mon sac de sport puisque sinon je ne le récupèrerais jamais. Je referme mon casiers et reçois une notification a propos d'un statut sur une page de News. Je ne peux pas m'empêcher de regarder c'est plus fort que moi mais ma 4G rame. J'entends quelqu'un se racler la gorge et je relève les yeux pour voir de quoi ou plutôt de qui il s'agit. Et merde. C'est le surveillant. Il me dit.

- Anna on peut savoir ce que tu fais ?
- Rien du tout, j'attendais Laïa pour qu'on aille manger.
- Ton téléphone.
-Monsieur s'il vous plaît...
- Il n'y a pas d'exception.
- Mais je m'en vais ce soir et je ne reviendrais pas.
- Comment ça ?
- Je déménage. Je ne pourrais donc pas le faire récupérer à la fin des cours.
- Je te le rendrais après la pause déjeuné.
- Merci.

Je lui donne alors mon téléphone car je ne préfère pas insister mais je l'ai échappé belle sur ce coup. Je rejoins vraiment Laïa pour aller manger cette fois. Nous passons nos badges, appliquons le rituel de prendre les plateaux etc.
À une table quelques mètres plus loin de la notre se trouve Evan, Scott et Carl.
Laïa et Evan ne cesse de s'envoyer des regards durant tout le temps de la pause. Je me fais officiellement chier.

Nous finissons de manger et débarrassons nos plateaux. Je rejoins à nouveau mon casier pour récupérer mon sac de cours et je n'oublie pas de prendre mon sac de sport.
Ça sonne dans environ une dizaine de minutes et j'ai art plastique puis c'est fini pour moi. Je passe vite fait aux toilettes histoire de voir à quoi je ressemble, Laïa reste à son casier et Sydney m'accompagne. J'enlève les traces de mascara qui se sont installés sous mes yeux et c'est bon pour moi. Sydney, elle, se remet du rouge à lèvres.
Nous sortons des toilettes et le surveillant se dirige vers moi pour me rendre mon téléphone en mains propres.
La sonnerie retentit et je monte directement dans ma classe d'art plastique, je m'installe à la place tout au fond côté fenêtre parce que comme ça je suis en quelque sorte dans ma bulle pour dessiner et pouvoir laisser court à mon imagination. Ce que j'aime beaucoup dans le dessin, c'est qu'on peut dessiner ce qu'on ressent sans avoir à le dire. Le dessin parle de lui même mais aussi je peux dessiner n'importe quoi et quand tu regarde ce dessin qui n'a aucun sens tu peux imaginer des dizaines de scénarios différents.

Le thème de ce cours c'est dessiner un endroit où l'on aime passer du temps, je pense immédiatement au jardin de Laïa, la balançoire plus précisément. Dans mon jardin il n'y avait pas vraiment la place de mettre quoi que ce soit en plus d'une cabane à jardin donc j'allais me réfugier dans le jardin de Laïa avec elle à me balancer d'avant en arrière tout en parlant pendant des heures.

J'ai presque fini mon dessin. C'est un dessin en noir et blanc à par la balançoire qui est en couleur pour mettre l'objet en évidence et pour comprendre que c'est particulièrement la balançoire que je voulais dessiner. Je finis mon dessin, range mes affaires et rends mon travail au professeur. J'attends encore deux minutes que la cloche sonne et j'en aurais fini pour de bon ici.