Premier jour ✔️

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Ma version de Rosalie en multi-média.

BIP BIP BIP BIP

Je lève mollement la tête tandis que le réveil affichait déjà 6h45.
Je sortis à contre cœur de mon lit qui était encore chaud de la nuit, cocon protecteur. Je marchai comme un mort-vivant jusqu'à la petite salle de bain raccordée à ma chambre, une pièce sans chichi, certes petite mais avec toutes les commodités nécessaires, pour me brosser les dents et me maquiller. Je me brossai les cheveux avec délicatesse, essayant de ne pas casser leurs boucles naturelles, et enfilai la tenue choisie la veille au soir.

Dans le monde dans lequel on vit, il y a deux sortes de filles : les complexées et les autres.
Je fais effectivement malheureusement pas partie de la première catégorie.
Je n'aime pas mes jambes tout simplement parce que mes cuisses sont trop pleines. Je les montre rarement d'ailleurs, je préfère les cacher et essayer, tant bien que mal, de les oublier.
Mais comment oublier mon corps, véhicule de tous mes déplacements ? Comment faire pour vaincre son ennemie quand son adversaire c'est soi-même ?

Pourtant, cette tenue, c'est elle qui me l'a offerte.

Malheureusement pour moi, mon père, trop aveuglé par l'amour qu'il porte à cette sorcière, n'a pas compris que son acte débordait d'une méchanceté perfide et m'a bien fait comprendre que j'étais priée de la porter en souriant.

"Cadeau de bienvenue" a-t-elle dit devant lui en souriant de toutes ses dents.

Il semblerait que je sois la seule à lire dans son regard un lueur de triomphe.

Pourtant, elle avait raison de sourire. Elle savait bien que je serais mal toute la journée. C'était son objectif, son but ultime, et elle avait réussi.

Tout en continuant mon chemin, je pris mon sac et descendis dans la cuisine.

- Bonjour chaton !

Il y a eu des jours où j'ai détesté mon père. Je l'ai haï quand il s'est séparé de ma mère, je l'ai haï quand il a déménagé, je l'ai haï quand il s'est remarié, je l'ai haï pour toutes sortes de raisons.
Pourtant, au fond de moi, je l'aimais réellement, même si cet amour était une petite flamme fragile en manque d'oxygène.
- Bonjour Rosa.

Elle crachait son bonjour pour la forme mais le cœur n'y était pas.
En avait-elle seulement un ?

- Salut papa, dis-je en lui faisant un bisou sur la joue.

Je me dirigeai vers l'armoire en passant devant Vanessa. Je ne lui jetta pas un regard, elle ne le méritait même pas. Je sortis la boîte de kellog's, m'en versai dans une tasse et commençai à les manger assise sur le plan de travail.

- Pas trop stressée ? Me demande-t-elle.
- Non ça va, lui répondis-je sèchement, ne voulant pas que cet horripilant échange s'éternise.

Une fois mon bol de kellog's terminé, je mis mon sac sur mon épaule, fis un bisou à mon père. Je jeta un vague regard de dégoût à Vanessa et je sortis direction le collège.
Certes, ce n'était pas très loin, mais à pied, le matin, c'était une toute autre histoire. Après vingt minutes de marche, j'arrivais enfin sur le parking du collège (lycée pour nos amis français).
De belles voitures, presque flambantes neuves, y étaient déjà stationnées.
Gosses de riches.

À la sonnerie, je me dirige vers la grand amphithéâtre.
Là-bas, le directeur fît son discours de bienvenu, aussi cliché qu'à l'accoutumé et nous divisa en groupe. Je suis, ainsi que les autres élèves, mon titulaire professeur principal dans notre nouvelle classe. Je m'installe à la troisième rangée et mets mon sac sur la seconde chaise. Je n'étais pas vraiment sociale, je préférais juste être seule que mal accompagnée.
Je ne voyais pas l'utilité de collectionner les amitiés futiles

Une fois assise, je pris le temps de regarder les personnes avec qui j'allais partager cette année.

Pestes, intellos, des beaux gosses, des filles normales, encore des pestes.

Youpi.

Minute ... Trois chaises étaient vides.
Manquait-il trois personnes ?

Sans plus me soucier du nombre d'élèves, j'écoutais le professeur nous parler du règlement et du cours qu'il nous donnerai cette année, les maths, jusqu'à ce que la porte s'ouvrit, laissant apparaître deux garçons et une fille.

- Moi qui espérais ne pas vous avoir dans ma classe cette année monsieur Niels, on dirait que c'est loupé!

Quand à vous, dit-il en pointant la fille et l'autre garçon, évitez de suivre les traces de votre ami.

Les deux garçons allèrent s'assoir au fond. Quand à la fille je la vis faire le tour de la classe d'un regard jusqu'à tomber sur la chaise libre à côté de moi Elle se dirigea d'un pas décidé jusqu'à son trésor.

Fait chier il allait falloir être sociable.

Je retirai mon sac pour qu'elle puisse s'asseoir à mes côtés.
Elle me sourit avant de prendre la parole.

- Eloïse,enchanté.Elle me tendit sa main.

Je la jaugeai un instant décidant si j'allais la lui serrer au non.
Elle n'avait pas l'air trop méchante, pourtant je dû me faire violence pour scotcher un sourire sur mon visage et lui tendre ma main.

- Rosalie.
- Tu es nouvelle ?
- Oui, pourquoi ?
- Je connais tout le monde sauf toi, dit-elle. Peste, intello, dragueur, peste, à peu près normal, Bad boy, footballeur, intello, me dit-elle en montrant chaque élève présent dans notre classe.

Je rigolai et elle me sourit de nouveau.

Le véritable cours de math commença laissant place au silence.

Les deux premières heures passées, la sonnerie nous indiqua notre pause de quinze minutes. Je rangeai mes affaires dans mon sac et sors.
Devant la classe, Éloïse m'attendait.

- Tu veux qu'on passe la recrée ensemble ?

Ça pouvait toujours être mieux que manger mes biscuits sur un banc, mes écouteurs dans les oreilles.

- Avec plaisir !

On sort à l'extérieur et on s'assoit sur un muret légèrement humide.

- Alors parle-moi de toi, me dit-elle.
- Bah, y a pas grand-chose à dire ... Je vis avec mon père et ma belle-mère et je suis enfant unique. Et toi ?
- Tu vivais où avant ?
- Tu as quel âge ? Demandais-je pour éviter sa question.
- Bientôt dix-sept et toi ?
- Pareil

On continue à papoter jusqu'à ce que la sonnerie retentisse de nouveau, tel l'horloge d'un pénitentiaire. J'avais un peu appris à connaître Eloïse et, malgré mes aprioris, elle avait l'air d'être une fille très gentille.

On rentre en classe et reprend nos places. C'était reparti pour deux heures de cours.

Vivement la pause de midi ...


Merci à right_it pour sa correction !

Nous deux. [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant